Le postulat de départ était sympa (si l'on peut dire) : un jeu vidéo à l'ancienne (où l'on devait taper l'action que le personnage devait exécuter, sur notre écran aussi épais qu'un parpaing) qui oblige les joueurs à choisir entre deux propositions ignobles, dont l'élue deviendra réelle. L'oreille, le nez, la langue, qu'est-ce qu'on coupe, à qui ? Choose or Die aurait pu être tellement plus poussé, mature, sadique, avec la belle voix de Robert Englund en atout commercial bonus, mais se cantonne à son niveau "film d'épouvante Netflix", et reste totalement destiné aux ados : on ne voit pas grand-chose (seule la scène de la serveuse sort du lot), certaines mises à mort deviennent même involontairement comiques (
l'ami qui vomit de la pellicule, la ravale et la revomit en accéléré
... Plutôt risible qu'effrayant) et souvent dénué de bon sens (
quand on demande à l'héroïne s'il faut "accélérer ou reculer" la vie de son ami, on pense qu'à peu près tout le monde se serait dit qu'en reculant on atteindrait le moment où l'ami est passé dans le jeu, alors qu'en accélérant il n'y a que jeu, vieillesse et décès en perspective... Mais non, elle appuie à fond sur "accélérer", sans qu'on ne nous explique sa logique, ce qui la fait passer pour nunuche
). On regrette un peu le côté très survolé, très sage, très gamin, de Choose or Die, car il faut reconnaître qu'il tente de nous prendre à revers lorsqu'on pensait connaître son final :
nous faire découvrir l'organisation mystique derrière le jeu, inverser les blessures lors du final fight, faire de l'héroïne une vengeresse qui saura piéger le créateur du jeu avec son propre bébé (dans le 2, qu'on vous promet déjà à la fin de cet opus).
Il y avait de l'idée, surtout à la fin, mais ce film d'horreur Netflix a choisit de ne pas trop pousser son concept. Bad choice, You Lose.