Adaptation de la pièce de théâtre éponyme, La Cage Aux Folles est une très bonne comédie, bien plus profonde que son image extravagante laisse suggérer. L'histoire nous fait suivre un couple homosexuel, composé d'Albin et Renato, qui possède un cabaret de drag queens, dont le premier est l'actrice principale et le second le véritable patron du lieu. Seulement, jadis, Renato eu une liaison avec une femme dont est né un fils qui est aujourd'hui sur le point de se marier, ce qui va bouleverser toute la famille. Ce scénario nous plonge pendant une heure et demie, dans un univers exubérant particulièrement drôle, mais qui sait également se montrer touchant. En effet, si l'humour est très présent, on assiste également à de jolies scènes plus tendres. Cela est rendu possible par les nombreux thèmes abordés, comme les rapports familiaux mais aussi le fait de devoir se renier pour être accepté par certains. Tous ces sujets sont très bien amenés par une galerie de personnages hauts en couleur versant dans la dramaturgie, grandement appréciables et attachants. Des rôles formidablement interprétés par de grands comédiens comme Michel Serrault, qui livre une prestation remarquable. Les autres ne sont pas en reste entre Ugo Tognazzi, Michel Galabru, Benny Luke ou encore Rémi Laurent. Ces individus nous offrent une rencontre entre deux mondes différents, avec d'un côté celui du travestissement et de l'autre la famille bourgeoise de la future épouse. D'ailleurs, les futurs beaux-parents sont un peu moins appréciables et la place de leur fille est assez négligée. Malgré cela, ces protagonistes entretiennent des rapports véhiculant beaucoup d'amusement et d'amour. Leurs échanges sont délicieux, soutenus par des dialogues d'une belle justesse déclamés avec prestance. Leur phrasé est particulièrement agréable et les mots raisonnent parfaitement. Tout ceci est convenablement mis en scène par Édouard Molinaro, dans un décor possédant une identité forte et accompagné par une b.o. aux airs joviales, signée Ennio Morricone. Cette sympathique mésaventure se conclut sur une fin pas des plus inspirées mais qui n'entache pas le plaisir transmis par La Cage Aux Folles, qui est une très bonne comédie.