Comédie culte populaire.
Qui ne connaît pas Renato (Tognazzi), le propriétaire de la boîte qui présente tous les soirs un spectacle de travesti, avec comme vedette, Zaza (Serrault) ? Surtout pas Albin, en couple avec Renato depuis une vingtaine d'années, qui n'est autre que Zaza les soirs de fête. L'élément perturbateur ? Le fils de Renato, qu'il a eu avec son ex-femme, a décidé de se marier avec la fille du député (Galabru).
Avec de tels atouts, l'enjeu était lancé. La production italienne, qui a évincé Jean Poiret du casting (mais pas du scénario : il fait partie avec Veber et Molinaro des scénaristes), s'empare de la pièce à succès créée par Jean Poiret qui rencontra un succès énorme durant l'année 1973 (la première représentation se déroulait le 01/02/1973 sous la houlette de Pierre Mondy). Et cela donne "La cage aux folles", cette comédie débridée sur les affres de l'homosexualité dans toute sa splendeur. Choc aussi entre la famille catholique, rigide, soigneuse et les travelos de la boîte de nuit.
Plus que de la comédie, une performance inoubliable de Michel Serrault césarisé l'année suivante (1979) pour son rôle de "femme hystérique". Il est hilarant, extraordinaire et donc encore toujours excellentissime. Un vrai rôle de composition pour l'acteur qu'est Michel Serrault. Il est alors immortalisé et reconnu de par la profession. Serrault forme avec ce bon vieux Ugo Tognazzi ce fameux couple homo. Détonnant, tous leurs gags reposent sur le comique de situations. Je n'en mentionnerai qu'une, celle de la biscotte. Inoubliable ! Dans cette verve comique, le dîner final est à se déchaîner de rire face au conformiste Galabru (qui a déjà tourné pour les Tavernier, Oury, Girault...), tout juste énorme du début à la fin.
En gros, "La cage aux folles" est un pur délire comme une musique qui sifflote gaiement dans nos oreilles.
L'une des meilleures comédies des années 1970, et sans doute la meilleure de Molinaro.
Succès aidant, le film se verra affublé de deux suites nettement inférieures, la mayonnaise ne prenant plus. N'est-ce pas Renato ?
A noter : Ennio Morricone signe les musiques additionnelles du film.
Attention spectateurs ! Serrault va venir s'inviter chez vous. Préparez biscottes, beurre, perruques et... bibelots antiques grecs !!