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    L'Arrière-train sifflera trois fois
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    1,0
    Publiée le 9 juillet 2021
    Dans un petit bled de l’ouest des États-Unis, il y a un petit fonds de commerce qui ne connait pas la crise, à savoir le bordel tenu par Lulu au sein même du saloon de la ville. Depuis l’arrivée du nouveau propriétaire (un certain John Keykett), ce dernier doit faire face à Maureen O'Lala une vieille bigote dirigeant d’une main de fer une la ligue pour la vertu qui voit d’un très mauvais œil toute cette prostitution. De son côté, Keykett compte bien faire fructifier son affaire sauf que notre bonne vieille Lulu est en plein burnout à force de se faire passer dessus par tous les cowboys des environs, après des années de durs labeurs (obligeant ses clients à, non pas se serrer la ceinture, mais à "se serrer le kiki" dixit le film). Elle leur promet que, quand son arrière-train pourra de nouveau sifflet 3 fois, ils pourront leur passer dessus. La frustration et la colère masculine monte d’un cran, obligeant Keykett à trouver une solution et notamment, à faire appel à Birgitt, Paulette & Sonia, les plus célèbres putes de l’ouest, plus communément appelées « les Daltines ». Mais la tâche ne sera pas aisée, face à l’institutrice Lucky Lucky bien déterminée à faire cesser ces habitudes malsaines.

    Jean-Marie Pallardy (L'amour chez les poids lourds - 1978) continue ses films érotiques en revisitant les westerns. Après Règlements de femmes à O.Q. Corral (1974) en clin d’œil à Règlements de comptes à O.K. Corral (1957), cette fois-ci, c’est L'arrière-train sifflera trois fois (1975) qui n’est pas sans rappeler un certain Le train sifflera trois fois (1952). Oubliez les plaines désertiques du Far West ou celles d’Almeria pour les westerns italiens, Pallardy a tourné ses westerns en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, dans le parc d’attraction "Eldorado City" (qui bénéficiait d’une reconstitution typique d’un village de cowboys). Un parc qui a connu son heure de gloire entre les années 70 & 90 et a depuis été racheté pour devenir le "Magic Park Land" (où subsiste encore quelques baraquements de l’Ouest américain).

    Comme toujours avec Pallardy, on est dans la production fauchée et paillarde. Il s’amuse à détourner les codes pour mettre en scène son film érotique à travers de folles chevauchées (ironie) au cœur des quelques reconstitutions du village et à la carrière située en contre bas (pour la scène avec les indiens notamment). En plein âge d’or du cinéma X français, le film ne se prend absolument pas au sérieux, comme en témoigne le nom de ses personnages, à commencer par John Keykett (vous l’avez vous aussi le jeu de mot ?), Billy le Bid, Patt Gar'O'Fess, Maureen O'Lala, les Daltines ou encore le juge Roy'O'Lee. Tout ce joyeux foutoir jouant approximativement, pour ne pas dire, surjouant leurs scènes.

    Le sérieux n’était pas de rigueur et encore moins la crédibilité, comme viendra nous le prouver la ridicule (voir gênante) séquence des indiens (imaginez des occidentaux grimés en indiens d'Amérique) faisant subir à Paulette (la trafiquante d'alcool) le châtiment du "guili-guili". Imaginez des indiens en train de faire la queue, patientant gentiment que ce soit leur tour pour culbuter Paulette, quand tout à coup, vous avez cette réplique « Toi prendre la queue comme tout le monde. Toi, pas faire partie de la file indienne, toi visage pâle ». Très clairement, Pallardy s’est fait plaisir car non seulement il l’a réalisé, mais il a aussi écrit les dialogues et interprété le héros, à savoir John Keykett.

    L'arrière-train sifflera trois fois (1975) aussi appelé "Lucky Lucky et les Daltines" est une friponnerie burlesque à voir ne serait-ce que pour le fun et surtout si vous n’avez jamais vu un cul siffleur (l’arrière-train de Lulu siffler 3 fois pour annoncer la reprise des parties de jambes en l’air). Sans oublier le duel final, un face à face entre Keykett & Lucky Lucky (la ravissante hollandaise Willeke Van Ammelrooy) où il parvient à la déshabiller grâce à sa Winchester (en visant uniquement les boutons de sa jupe).

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