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    Les Promesses d’Hasan
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    velocio
    velocio

    1 321 abonnés 3 153 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 juillet 2022
    C'est un peu plus d'un an après sa projection à Cannes dans le cadre de la sélection "Un Certain regard" que sort enfin ce film du réalisateur turc Semih Kaplanoğlu. Moins connu que son compatriote Nuri Bilge Ceylan, Semih Kaplanoğlu n'en est pas moins un très grand réalisateur qui, il y a plus de 10 ans, avait frappé les esprits avec sa trilogie de Yusuf commencée en 2007 avec "Yumurta" ("L'œuf"), continuée en 2008 avec "Milk" ("le lait") et terminée en apothéose en 2010 avec "Miel". En 2019, il a commencé une nouvelle trilogie avec "Commitment Asli", trilogie poursuivie avec "Les promesses d'Hasan". Un film sur le monde paysan turc, un monde qui s'avère très dur en affaire. Hasan est un agriculteur qui a hérité d'une terre qu'il a hérité de son père dans la région d'Ankara, suite à un tour de passe passe mené par un juge corrompu et qui lésait son grand frère qui depuis, ne lui adresse plus la parole. Hasan n'hésite pas à faire appel au même juge pour qu'un pylône d'une nouvelle ligne à haute tension ne soit pas installé sur son champ mais sur un champ voisin. Par ailleurs, Hasan et sa femme apprennent avec joie qu'ils ont été tirés au sort pour aller faire le pèlerinage de La Mecque. A une condition toutefois que leur rappelle un imam : qu'ils arrivent à se libérer de leurs péchés et qu'ils aient payé leurs dettes financières et morales auprès de leurs amis et de leur famille. Une tâche loin d'être évidente pour ce couple dont la vertu est loin d'être la qualité la plus importante. Dans ce film presque sans musique, mais qui utilise beaucoup le bruit du vent, les bruits diurnes de la nature et les bruits nocturnes des insectes, on retient entre autre cette remarque : pourquoi est-il impossible pour les agriculteurs turcs d'exporter leurs tomates vers les pays de l'union européenne sous prétexte qu'elles ne sont pas dans les normes en ce qui concerne les pesticides alors que c'est de l'union européenne que proviennent ces pesticides ? Hasan et sa femme sont de bien beaux hypocrites, mais l'Union européenne ne vaut guère mieux !
    FaRem
    FaRem

    8 792 abonnés 9 636 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 1 juillet 2022
    "Baglilik Hasan" fait partie de ces rares films turcs qui cassent l'image que l'on peut avoir du cinéma de ce pays avec généralement des films très folkloriques ou mélodramatiques. Le nouveau long-métrage de Semih Kaplanoglu n'est rien de cela puisqu'il est très académique. Le réalisateur s'intéresse à Hasan, un homme qui vit de ses terres jusqu'au jour où l'installation d'un pylône électrique menace son terrain. Il se met alors en tête de faire déplacer l'installation sur le terrain non cultivé du voisin. Je pensais voir une opposition entre deux mondes ainsi qu'un combat à la David contre Goliath, mais il s'agit d'un conte moral qui dénonce l'hypocrisie d'un homme, mais aussi d'un milieu. Hasan est un homme travailleur et croyant, mais il ne va pas hésiter à faire jouer ses relations pour arriver à son but. L'évolution du personnage est complexe, car l'homme lésé du début laisse place à un homme calculateur notamment sous l'impulsion de sa femme. Le réalisateur évoque également la place et l'influence des femmes dans la société avec Emine qui n'est également pas celle que l'on croit être. Il y a pas mal de choses dans ce film puisqu'il est aussi question de la religion et de repentance ou dans un tout autre registre de l'utilisation des pesticides. Entre religion et cupidité, "Baglilik Hasan" aborde des thèmes intéressants, mais c'est un film trop académique pour pouvoir s'attacher aux personnages ou ressentir quoi que ce soit en découvrant cette histoire.
    traversay1
    traversay1

    3 645 abonnés 4 878 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 mai 2022
    Connu pour sa trilogie Œuf, Lait, Miel (Ours d'Or à Berlin), le réalisateur turc Semih Kaplanoğlu en a entamé une autre dont Les promesses d'Hasan constitue le deuxième volet (le premier est inédit en France). Comme dans la plupart de ses œuvres, celui-ci se situe au cœur de la nature nourricière, filmée avec amour et en contraste avec les actions humaines, marquées par l'hypocrisie, la cupidité et la corruption. Pourtant, Hasan n'est pas un personnage antipathique, s'adaptant au marché pour vendre la récolte de ses riches vergers et manœuvrant pour éviter qu'un pylône électrique ne soit installé sur ses terres. Un tantinet trop étiré, bien que moins contemplatif que certains de ses précédents longs-métrages, Les promesses d'Hasan prend son temps pour tirer le portrait de cet homme à l'heure du bilan et de l'introspection, alors qu'un pèlerinage à La Mecque se profile. Mais avant, il lui faut se repentir et se faire pardonner ses fautes, que l'on apprend au fur et à mesure, jusqu'à la très belle scène finale. Outre des thématiques très actuelles (l'usage des pesticides, les normes européennes), le film se caractérise par plusieurs scènes appartenant au réalisme magique et très symboliques. L'acteur principal, Umut Karadağ, qui fait merveille par son élégante stature et sa finesse de jeu, permet d'atténuer les redondances du film et un aspect moralisateur parfois trop présent.
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