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    Evolution
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    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    705 abonnés 3 072 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 31 mars 2024
    Evolution s’empare d’un dispositif de mise en scène, en l’occurrence la contrainte du plan-séquence, pour mieux le réinventer par trois fois, si bien que les segments, qui marquent un changement de génération, dialoguent les uns avec les autres : au huis-clos central entre deux mères tournées respectivement vers le passé et l’avenir, signe de la périlleuse communication et les diverses expressions du traumatisme – garder les miettes de pain au fond d’un tiroir ou d’une poche, conserver cachés les documents d’identité attestant la confession religieuse –, répond le décloisonnement dernier, tourné exclusivement à l’extérieur. Les deux derniers segments reproduisent, dans une forme plus ample, le premier mouvement de sortie de l’enfer marqué par l’impossibilité à laver les murs de l’Histoire et par la foi placée en la vie humaine au milieu du chaos.
    Kornél Mundruczó rend compte des persécutions réitérées de la communauté juive dont il faut honorer la mémoire par peur qu’elle ne s’efface dans l’indifférence générale, dans le relativisme ambiant, voire disparaisse : le long dialogue entre Lili Monori et Annamária Láng interroge la véracité des souvenirs, potentiellement déformés à mesure qu’ils sont pris en charge par des histoires entendues et rapportées ou rapportées et transmises à un tiers qui l’entend à sa manière. La singularité de chaque époque, présente par un soin apporté aux décors et aux costumes, tend à s’amenuir au profit d’une variation autour du même : il y a toujours un animal total, qu’il s’agisse du cheval, du pigeon ou du singe (masque), toujours une rencontre géographique et culturelle, puisque les Russes viennent d’abord au secours d’une Hongroise avant que celle-ci ne retrouve, plusieurs décennies après, sa fille vivant en Allemagne dont le fils tombe amoureux d’une adolescente musulmane. La marche finale au sein d’un cortège chrétien, chantant « Ich geh mit meiner Laterne », orchestre avec poésie une réconciliation des religions et des peuples européens ; et la fuite des jeunes amants ouvre sur l’image du quai auquel sont attachées des barques, métaphore du voyage existentiel.
    Un immense long métrage qui s’empare d’un dispositif de mise en scène non comme d’une fin en soi – à la différence du récent The Zone of Interest (Jonathan Glazer, 2023) – mais comme d’un moyen pour rétablir la communication et le partage d’une expérience traumatique entre les êtres humains et entre les générations.
    FaRem
    FaRem

    8 809 abonnés 9 645 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 10 février 2024
    "Evolution" se compose de trois histoires sur la même famille. Un triptyque relié par une histoire commune, mais pas forcément connecté les uns avec les autres. Trois segments tournés plus ou moins en plan-séquence, dans l'esprit du moins, car il y a une nette coupure dans le troisième. Peu importe, car cela rend les histoires immersives même si je ne les ai pas toutes appréciées. "Evolution" commence très fort avec cette introduction puissante et effroyable sans la moindre parole. L'histoire suivante porte sur la discussion animée entre Eva et Lena avec cette dernière qui cherche des documents prouvant son héritage juif afin de pouvoir inscrire son fils Jonas dans une école juive. Un segment répétitif qui ne mène nulle part avant d'être interrompu de manière surprenante. Le film se termine sur Jonas qui quitte l'école suite à un incendie avant de se lier d'amitié avec une camarade musulmane. Une conclusion moyenne et maladroite dans son propos. Au final, un film entre autres sur les traumatismes intergénérationnels et le devoir de mémoire qui est au point techniquement, mais qui ne m'a pas touché au-delà de sa première partie.
    Olivier Lallau
    Olivier Lallau

    1 critique Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 septembre 2023
    Tout commence par un magnifique ciel obscur de nuit, noir et bleuté, duquel scintille, avec ténuité, une sereine petite étoile aspirant autant le calme que le repos. Or, cette lueur si paisible en apparence n'est, en fait, qu'une lumière provenante d'un minuscule jour d'une porte séparant un corridor d'une chambre à gaz du sinistre camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau. C'est alors que des hommes en guenilles apparaissent, avec fracas et précipitation, de sorte à nettoyer, à grande eau, le sol et les murs bétonnés duquel sont extirpés des écheveaux de cheveux de millions de femmes, d'hommes et d'enfants ayant cruellement péris par le gazage. Puis, miraculeusement, un cri perçant d'un enfant en pleurs émane d'un caillebotis d'une bouche d'égout pour être secouru par les hommes hébétés. De sauvetage miraculeux, deux nouvelles générations naîtront avec néanmoins le poids pesant du fardeau psychologie de l'Holocauste.
    Mélany T
    Mélany T

    32 abonnés 569 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 7 mars 2023
    On ne comprend pas toujours tous les enjeux mais l'ensemble reste passionnant, intelligent, subtil et important et la mise en scène rythmée par les plans séquences est excellente.
    Hotinhere
    Hotinhere

    571 abonnés 5 003 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 6 février 2023
    A travers les répercutions sur trois générations d’une famille marquée par la Shoah, un film au sujet fort et ambitieux mais traité de manière soporifique (ou exigeante ?) sur la transmission intergénérationnelle, le devoir de mémoire et le besoin d’oubli.
    christophe D10
    christophe D10

    18 abonnés 655 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 25 décembre 2022
    je reconnais n'avoir pas ete tres sensible a ce film.
    des scenes trop longues, un rythme trop lent.
    je me suis trop ennuye pour apprecier....
    Adelme d'Otrante
    Adelme d'Otrante

    179 abonnés 1 165 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 octobre 2022
    Des camps de la mort à Berlin de nos jours le traumatisme est un fil conducteur qui lie trois descendants d'une famille juive d'origine hongroise.
    Ce film est un triptyque composé exclusivement de plans séquences, l'un est quasiment muet et fantasmé, un autre naturaliste et verbeux. La mise en scène est fascinante et file la métaphore avec classe et émotion. Martin Scorsese est à la production. Et ça n'étonnera personne.
    Ça tourne
    Ça tourne

    29 abonnés 47 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 17 juin 2022
    Un film qui suit trois générations : de la libération des camps à l’époque contemporaine. Chaque partie est constituée d’un seul et unique plan-séquence et porte le nom de son protagoniste. La première, la plus belle et celle ayant la signification la plus forte, représente le sauvetage d’Eva à Auschwitz par les soviétiques. La seconde s’enchaîne parfaitement avec la première et met en scène la confrontation entre Eva et Léna, soit entre mère et fille. La dernière, beaucoup moins réussie mais paradoxalement plus longue, tourne autour de plusieurs éléments. C’est cependant la relation entre Jónás et Yasmin qui est mise au premier plan. L’amour entre les deux adolescents, que l’on semble avoir vu et revu, manque réellement d’intensité et de profondeur. Le réalisateur parvient toutefois à bien représenter la proximité, souvent muette, entre les personnages. Ainsi Kornél Mundruczó souhaite dans ce film honorer la mémoire de l’Histoire mais ne parvient pas à représenter et à exploiter les enjeux majeurs nécessités par le sujet de son long-métrage et par le principe générationnel.
    Jmartine
    Jmartine

    169 abonnés 678 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 15 juin 2022
    C’est un film particulièrement crispant que ce film Evolution dû au réalisateur hongrois Kornel Mundruczo et sa compagne Kata Wéber ….qui se serait inspirée de son histoire familiale….une réalité largement sublimée à en devenir invraisemblable…le premier plan séquence coupe le souffle, dans un sous-sol glauque des hommes, frottent et grattent le sol jusqu’à , encore et encore jusqu’à en tirer des tentacules géantes faites de cheveux…Ils extraient miraculeusement un bébé survivant qu’ils remontent à la surface…Nous sommes à Auschwitz libéré par l’armée rouge….ce bébé c’est Eva, l’héroïne octogénaire du deuxième tableau filmé dans son grand appartement de Budapest au crépuscule de sa vie, avec sa fille Lena venue lui réclamer des papiers d’identité pour prouver sa judéité et obtenir une indemnisation …dispute homérique entre la mère et la fille, images dégradantes inutiles à l’histoire….Et vrai déluge au rétablissement de l’eau…là encore invraisemblable…envahissant et épuisant ….Le troisième plan séquence est à Berlin…Jonas, le fils a rejoint sa mère divorcée , il est plus ou moins harcelé par ses camarades, il a noué une relation tendre avec Yasmine , jeune fille éveillée d’origine musulmane…Ces camarades et professeurs ont organisé un défilé de la Saint Martin on ne peut plus kitch pour des grands dadais de leur âge….Jonas et Yasmine sortent du défilé et se retrouvent au bord de l’eau , offrant au film un final lumineux …à un film quelque peu plombant???
    Regine C.C
    Regine C.C

    40 abonnés 226 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 12 juin 2022
    film qui décrit la transmission de la shoah sur 3 génération. La grand-mère, alors enfant, est une miraculée des chambres à gaz, au sens propre du terme (1ere partie)Mais sa personnalité a été modelée par ce traumatisme profondément ancré en elle : changement d'adresses et d'identité, rapport distant et peu affectif avec sa fille, mode de vie étriqué...etc..La 2eme partie est un dialogue entre la mère et la fille, qui elle revendique sa judéité comme un étendard. D'où une certaine tension. Mais il faut établir un parallèle entre la fin des 2 premières parties qui laisse à penser que
    "l 'histoire" n'est pas tout à fait terminée. On comprend alors le comportement très asocial du petit-fils qui, instinctivement préfère se mettre en retrait (3eme partie).
    Film donc très engagé et qui nous amène à nous questionner sur la situation des juifs dans notre pays.
    Pascal
    Pascal

    165 abonnés 1 701 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 4 juin 2022
    "Evolution " part d'une idée très intéressante, celui de la transmission génération après génération d'un traumatisme familial.

    Divisé en trois parties de durée très inégale ( la première est incontestablement la plus marquante).

    Ici, le traumatisme familial originaire décrit est celui de l'expérience des camps nazis.

    Le seul inconvénient c'est qu'une idée excellente ne suffit pas pour faire un film excellent.

    Le scénario est pour le moins hésitant ( surtout dans la troisième partie) et constitue sa pierre d'achoppement. On a même le sentiment qu'il n'est pas suffisamment travaillé.

    Certes, il se laisse voir sans déplaisir et ne présente pas de grosses ruptures de rythme ( la seconde partie aurait toutefois mérité d'être raccourcie).

    Il est réalisé par le hongrois Karel Mundrucko, dont plusieurs de ses films ont reçu un accueil critique très favorable notamment avec " delta" en 2008 et surtout avec son film précédent :"pièces of woman " (2020).

    "Evolution " est un film honorable mais procure malheureusement une certaine insatisfaction, en raison de son manque d'aboutissement dû à la faiblesse du scénario. Dommage.
    Travis Bickle
    Travis Bickle

    5 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 1 juin 2022
    REVOLUTION est une belle manière d'expliquer la notion de "mémoire" à travers l'histoire. La séquence d'ouverture est grandiose: le metteur en scène nous annonce lentement le sujet de son film à l'aide d'un suspense terrifiant créé par un silence glacial. Les scènes iconiques qui restent en tête sont nombreuses et ce film passe extrêmement vite contrairement à la lenteur de ses plans ( ce qui est très fort ). Les scènes sont longues et révèlent de fabuleux acteurs au jeu époustouflant ce qui m'a rappelé de bonnes sensations ressenties dans ELEPHANT de Gus Van Sant et ses plans séquences tournées au steadycam. Tout au long du film, une atmosphère irréelle et onirique se crée pour accentuer la frustration causée par la mémoire composée de traumatismes, de souvenirs précis, et de cruauté.
    Un film merveilleux et réflexif, produit exclusivement par Martin Scorsese et nous ne sommes étonnés à aucun instant de cette information et retrouvons son influence cinématographique.
    patb49
    patb49

    2 abonnés 22 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 30 mai 2022
    Je suis sorti de ce film en me demandant ce que le réalisateur avait cherché à montrer car certaines scènes sont a la fois très lentes et incompréhensibles du moins par moi simple spectateur, mon épouse n'a pas du tout aimé et, comme nous n'étions que trois dans la salle, nous avons pu échanger avec cette personne qui a avoué s'être endormi! Moi je reste interrogatif et j'apprécierai quelques explications.
    Arthur Brondy
    Arthur Brondy

    232 abonnés 1 023 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 27 mai 2022
    C’est l’histoire d’une famille sur plusieurs générations marquée par le traumatisme du génocide des juifs durant la seconde guerre mondiale. La grande mère raconte et transmet à sa fille sa douleur tandis que Jonas, le petit fils reprend goût à la vie. C’est beau. Bien filmé.
    Goéland
    Goéland

    27 abonnés 130 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 28 mai 2022
    Les effets du traumatisme d’Auschwitz sur trois générations, en trois actes : la naissance fantasmée d’un enfant dans le camp de concentration ; un témoignage hystérisé d’une grande mère rescapée à sa fille désemparée ; la respiration du petit-fils, lumineux, et l’amour enfantin salvateur. Un film dont le projet est intéressant mais qui appuie sur la démonstration, manque de subtilité et suit des voies prévisibles, en particulier la fin du film. On est loin de la sobriété et de la force implacable des textes de Primo Levi.
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