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26 abonnés
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3,0
Publiée le 17 juin 2022
Un film qui suit trois générations : de la libération des camps à l’époque contemporaine. Chaque partie est constituée d’un seul et unique plan-séquence et porte le nom de son protagoniste. La première, la plus belle et celle ayant la signification la plus forte, représente le sauvetage d’Eva à Auschwitz par les soviétiques. La seconde s’enchaîne parfaitement avec la première et met en scène la confrontation entre Eva et Léna, soit entre mère et fille. La dernière, beaucoup moins réussie mais paradoxalement plus longue, tourne autour de plusieurs éléments. C’est cependant la relation entre Jónás et Yasmin qui est mise au premier plan. L’amour entre les deux adolescents, que l’on semble avoir vu et revu, manque réellement d’intensité et de profondeur. Le réalisateur parvient toutefois à bien représenter la proximité, souvent muette, entre les personnages. Ainsi Kornél Mundruczó souhaite dans ce film honorer la mémoire de l’Histoire mais ne parvient pas à représenter et à exploiter les enjeux majeurs nécessités par le sujet de son long-métrage et par le principe générationnel.
Les effets du traumatisme d’Auschwitz sur trois générations, en trois actes : la naissance fantasmée d’un enfant dans le camp de concentration ; un témoignage hystérisé d’une grande mère rescapée à sa fille désemparée ; la respiration du petit-fils, lumineux, et l’amour enfantin salvateur. Un film dont le projet est intéressant mais qui appuie sur la démonstration, manque de subtilité et suit des voies prévisibles, en particulier la fin du film. On est loin de la sobriété et de la force implacable des textes de Primo Levi.
"Evolution" se compose de trois histoires sur la même famille. Un triptyque relié par une histoire commune, mais pas forcément connecté les uns avec les autres. Trois segments tournés plus ou moins en plan-séquence, dans l'esprit du moins, car il y a une nette coupure dans le troisième. Peu importe, car cela rend les histoires immersives même si je ne les ai pas toutes appréciées. "Evolution" commence très fort avec cette introduction puissante et effroyable sans la moindre parole. L'histoire suivante porte sur la discussion animée entre Eva et Lena avec cette dernière qui cherche des documents prouvant son héritage juif afin de pouvoir inscrire son fils Jonas dans une école juive. Un segment répétitif qui ne mène nulle part avant d'être interrompu de manière surprenante. Le film se termine sur Jonas qui quitte l'école suite à un incendie avant de se lier d'amitié avec une camarade musulmane. Une conclusion moyenne et maladroite dans son propos. Au final, un film entre autres sur les traumatismes intergénérationnels et le devoir de mémoire qui est au point techniquement, mais qui ne m'a pas touché au-delà de sa première partie.
A travers les répercutions sur trois générations d’une famille marquée par la Shoah, un film au sujet fort et ambitieux mais traité de manière soporifique (ou exigeante ?) sur la transmission intergénérationnelle, le devoir de mémoire et le besoin d’oubli.
C’est un film particulièrement crispant que ce film Evolution dû au réalisateur hongrois Kornel Mundruczo et sa compagne Kata Wéber ….qui se serait inspirée de son histoire familiale….une réalité largement sublimée à en devenir invraisemblable…le premier plan séquence coupe le souffle, dans un sous-sol glauque des hommes, frottent et grattent le sol jusqu’à , encore et encore jusqu’à en tirer des tentacules géantes faites de cheveux…Ils extraient miraculeusement un bébé survivant qu’ils remontent à la surface…Nous sommes à Auschwitz libéré par l’armée rouge….ce bébé c’est Eva, l’héroïne octogénaire du deuxième tableau filmé dans son grand appartement de Budapest au crépuscule de sa vie, avec sa fille Lena venue lui réclamer des papiers d’identité pour prouver sa judéité et obtenir une indemnisation …dispute homérique entre la mère et la fille, images dégradantes inutiles à l’histoire….Et vrai déluge au rétablissement de l’eau…là encore invraisemblable…envahissant et épuisant ….Le troisième plan séquence est à Berlin…Jonas, le fils a rejoint sa mère divorcée , il est plus ou moins harcelé par ses camarades, il a noué une relation tendre avec Yasmine , jeune fille éveillée d’origine musulmane…Ces camarades et professeurs ont organisé un défilé de la Saint Martin on ne peut plus kitch pour des grands dadais de leur âge….Jonas et Yasmine sortent du défilé et se retrouvent au bord de l’eau , offrant au film un final lumineux …à un film quelque peu plombant???
Evolution s’empare d’un dispositif de mise en scène, en l’occurrence la contrainte du plan-séquence, pour mieux le réinventer par trois fois, si bien que les segments, qui marquent un changement de génération, dialoguent les uns avec les autres : au huis-clos central entre deux mères tournées respectivement vers le passé et l’avenir, signe de la périlleuse communication et les diverses expressions du traumatisme – garder les miettes de pain au fond d’un tiroir ou d’une poche, conserver cachés les documents d’identité attestant la confession religieuse –, répond le décloisonnement dernier, tourné exclusivement à l’extérieur. Les deux derniers segments reproduisent, dans une forme plus ample, le premier mouvement de sortie de l’enfer marqué par l’impossibilité à laver les murs de l’Histoire et par la foi placée en la vie humaine au milieu du chaos. Kornél Mundruczó rend compte des persécutions réitérées de la communauté juive dont il faut honorer la mémoire par peur qu’elle ne s’efface dans l’indifférence générale, dans le relativisme ambiant, voire disparaisse : le long dialogue entre Lili Monori et Annamária Láng interroge la véracité des souvenirs, potentiellement déformés à mesure qu’ils sont pris en charge par des histoires entendues et rapportées ou rapportées et transmises à un tiers qui l’entend à sa manière. La singularité de chaque époque, présente par un soin apporté aux décors et aux costumes, tend à s’amenuir au profit d’une variation autour du même : il y a toujours un animal total, qu’il s’agisse du cheval, du pigeon ou du singe (masque), toujours une rencontre géographique et culturelle, puisque les Russes viennent d’abord au secours d’une Hongroise avant que celle-ci ne retrouve, plusieurs décennies après, sa fille vivant en Allemagne dont le fils tombe amoureux d’une adolescente musulmane. La marche finale au sein d’un cortège chrétien, chantant « Ich geh mit meiner Laterne », orchestre avec poésie une réconciliation des religions et des peuples européens ; et la fuite des jeunes amants ouvre sur l’image du quai auquel sont attachées des barques, métaphore du voyage existentiel. Un immense long métrage qui s’empare d’un dispositif de mise en scène non comme d’une fin en soi – à la différence du récent The Zone of Interest (Jonathan Glazer, 2023) – mais comme d’un moyen pour rétablir la communication et le partage d’une expérience traumatique entre les êtres humains et entre les générations.
On ne comprend pas toujours tous les enjeux mais l'ensemble reste passionnant, intelligent, subtil et important et la mise en scène rythmée par les plans séquences est excellente.
Je suis sorti de ce film en me demandant ce que le réalisateur avait cherché à montrer car certaines scènes sont a la fois très lentes et incompréhensibles du moins par moi simple spectateur, mon épouse n'a pas du tout aimé et, comme nous n'étions que trois dans la salle, nous avons pu échanger avec cette personne qui a avoué s'être endormi! Moi je reste interrogatif et j'apprécierai quelques explications.
Première séquence magistrale ..beaucoup d émotion et de savoir faire..on s attend a un film épique et puis après bizarrement que du dialogue sur les difficultés à être juif ..Jonas brimé par ses camarades de classe sa maman cherchant désespérément à faire reconnaître sa judéité...la rescapée des camps racontant l indicible...les relations conflictuelles avec sa fille..la fin symbolise l espoir de la réconciliation....
Souvenirs vrais ou fantasmés, ce film traite en trois parties l'indicible vie d'une famille juive sur trois générations depuis la shoa jusqu'à nos jours.Puissance de la première partie muette et conclue par les pleurs d'une petite fille , suit une partie lourde , intense, douloureuse, insensée et l'héritage transgenrationnel pése encore et toujours dans la dernière partie sur la troisième génération . A voir absolument
REVOLUTION est une belle manière d'expliquer la notion de "mémoire" à travers l'histoire. La séquence d'ouverture est grandiose: le metteur en scène nous annonce lentement le sujet de son film à l'aide d'un suspense terrifiant créé par un silence glacial. Les scènes iconiques qui restent en tête sont nombreuses et ce film passe extrêmement vite contrairement à la lenteur de ses plans ( ce qui est très fort ). Les scènes sont longues et révèlent de fabuleux acteurs au jeu époustouflant ce qui m'a rappelé de bonnes sensations ressenties dans ELEPHANT de Gus Van Sant et ses plans séquences tournées au steadycam. Tout au long du film, une atmosphère irréelle et onirique se crée pour accentuer la frustration causée par la mémoire composée de traumatismes, de souvenirs précis, et de cruauté. Un film merveilleux et réflexif, produit exclusivement par Martin Scorsese et nous ne sommes étonnés à aucun instant de cette information et retrouvons son influence cinématographique.
Tout commence par un magnifique ciel obscur de nuit, noir et bleuté, duquel scintille, avec ténuité, une sereine petite étoile aspirant autant le calme que le repos. Or, cette lueur si paisible en apparence n'est, en fait, qu'une lumière provenante d'un minuscule jour d'une porte séparant un corridor d'une chambre à gaz du sinistre camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau. C'est alors que des hommes en guenilles apparaissent, avec fracas et précipitation, de sorte à nettoyer, à grande eau, le sol et les murs bétonnés duquel sont extirpés des écheveaux de cheveux de millions de femmes, d'hommes et d'enfants ayant cruellement péris par le gazage. Puis, miraculeusement, un cri perçant d'un enfant en pleurs émane d'un caillebotis d'une bouche d'égout pour être secouru par les hommes hébétés. De sauvetage miraculeux, deux nouvelles générations naîtront avec néanmoins le poids pesant du fardeau psychologie de l'Holocauste.