Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Coric Bernard
375 abonnés
586 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 11 mars 2022
Dans ce documentaire, la réalisatrice retrace l’histoire de cet hôpital psychiatrique de Lozère hors norme par rapport aux autres. Le travail de montage à partir d’archives sonores et de films retrouvés dans cet établissement est absolument remarquable et montre bien le traitement des patients plus humains et plus respectueux qu’ailleurs. Dans ce documentaire, la réalisatrice l’a bien fait ressortir par l’utilisation très intelligente des archives retrouvées.
Des films amateurs, des archives retrouvées dans l’hôpital de Saint-Alban,-sur-Limagnole et toute une époque de la psychiatrie revit aujourd’hui depuis l’avant-guerre, pour nous rappeler ce que pouvait être le soin mental , appliqué au terrain. Les témoins n’apparaissent jamais à l’écran, les professionnels non plus. L’aspect polyphonique rend encore plus tangible la voix de ces personnages qui vont et viennent à travers des images pas toujours forcément nettes, mais dont la puissance évocatrice nous ramène au problème de la psychiatrie actuelle transformée, normalisée, institutionnalisée. A l’heure où elle est malmené par de nouvelles réglementations et des bouleversements administratifs via la suppression de nombreux postes, cette aventure collective et intellectuelle majeure mêle courage politique et audace pour une humanité retrouvée. Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Durant des années après leur création, les hôpitaux psychiatriques avaient très mauvaise réputation. Les avancées en médecine n’étant pas ce qu’elles sont actuellement le caractère psychologique du patient étaient souvent méprisées. C’est dans ce contexte qu'on va se pencher sur le centre hospitalier François-Tosquelles qui se situe en Occitanie. En secret, ce lieu va habiter des réfugiés et des résistants face à l'opposition nazie.
Ce documentaire va donc être une grande source de vie. Nous sommes loin des images que l’on peut croiser à l’époque avec des patients qui souffrent. Cette autre vision donne un espoir sur la manière dont peuvent être traités les gens pour soigner ces maladies psychologiques. Il y a une démarche qui est véritablement positive. Elle en devient même touchante dans l’implication de son narrateur.
Tout cela est présenté sous une forme efficace. D'un point de vue esthétique, c’est à ravir. Il y a beaucoup d’images d’archives qui vont être bien sélectionnées pour aller avec les propos. Les heures heureuses mêlent des archives filmées par les infirmiers de l'hôpital et des images tournées par le psychiatre Francesc Tosquelles. C'est génial de revoir tout cela sous forme de bobine. Ça apporte un grain tout particulier au visionnage.
Malheureusement, malgré toutes ces bonnes intentions, il y a quand même un grand hic. La mise en place est assez laborieuse. Il faut avoir un minimum de base sur le film pour ne pas être perdu dès le début. Cela peut sembler évident, mais dans un documentaire la force d’une construction est que n'importe qui peut regarder sans ne rien savoir sur le thème. Ce ne sera pas le cas ici. Ce qui est dommage, c’est qu’on a un peu l’impression de naviguer à vue jusqu’à ce que tout se structure. En revanche une fois que les bases sont bien posées cela devient beaucoup plus agréable à suivre.
Du grand documentaire d’archives où la voix off est remplacée par des témoignages de ceux qui ont vécu et travaillé dans ce haut-lieu de la psychiatrie, quand elle osait et pouvait se réinventer.
parfois on ne comprend pas les critiques dithyrambiques de certains films pour être passé à côté et d'autres fois c'est l'inverse. ... je sors d'une séance spéciale dans le cadre d'un festival (les cafés littéraires à Montélimar) et j'ai trouvé passionnant ce reportage qui justement montre au delà d'un point de vue soit politique soit artistique soit hospitalier que tout cela était lié et se mélangeait et se complétait et appartenait à la mouvance de toute une génération qui entre la lutte contre le fascisme et l'après-guerre jusqu'à années 70 a permis à cette seconde moitié du 20eme siècle d'être cet appel d'air qu'il a été. avec une pensée spéciale pour tous ces espagnols qui réfugiés en France ont été tellement trahis tout en nous apportant tellement.