Avis sur All My Friends Hate Me

Excité à l'idée de retrouver ses amis d'université pour fêter son anniversaire, Pete va vite déchanter au moment des retrouvailles. Avez-vous déjà eu cette étrange impression que quelque chose a changé chez vos amis et qu'ils vous regardent bizarrement comme s'ils vous reprochaient ou complotaient quelque chose. C'est ce que Pete ressent, mais il ne connaît pas la raison. Est-ce qu'ils manigancent un truc pour son anniversaire ? Est-ce que c'est le nouveau venu de la bande Harry qui accapare toute l'attention qui est responsable de leur comportement ? Ou est-ce simplement lui qui a changé ? En tout cas, la situation est très étrange et Pete ne se sent pas à sa place. En même temps, quand on a plus vu des personnes depuis un certain temps, les retrouvailles s'accompagnent toujours d'une certaine pression, car on veut bien paraître auprès d'eux et ne pas les décevoir. D'ailleurs, Pete aime bien dire qu'il travaille avec des réfugiés comme pour prouver qu'il a changé tandis que ses amis lui rappellent des choses dont il est peu fier. Entre gêne et paranoïa, Andrew Gaynord cultive habilement ces deux sentiments pour ne rien laisser paraître. On ne sait pas si tout cela est dans la tête de Pete ou non et c'est ce qui rend le film captivant. Les 3/4 du film n'ont rien d'exceptionnel, mais on a vraiment envie de découvrir ce qui se cache réellement derrière tout ça. Et pour le coup, je n'ai pas été déçu par la dernière partie qui est très bonne. Au final, "All My Friends Hate Me" n'est pas un film d'horreur, et ce même si la situation a de quoi être effrayante, mais plutôt une comédie dramatique sur l'anxiété sociale poussée à l'extrême. En tout cas, c'est un bon film même s'il aurait pu être plus angoissant et perturbant.

Le temps d'un week-end, Pete rejoint ses anciens amis de fac afin de fêter son anniversaire dans un manoir de la campagne anglaise. Mais ces célébrations virent petit à petit au vinaigre quand Pete réalise ses difficultés à se reconnecter avec sa bande d'autrefois. Pire, Harry, un invité de dernière minute ramassé au pub du coin, semble prendre un malin plaisir à le rabaisser auprès des autres invités pour une raison qui lui échappe...

Imaginez un peu, retrouver vos vieux potes après des années de séparation pour des retrouvailles festives et réaliser que vous êtes devenu un complet outsider dans les yeux de ces proches d'une époque fondatrice de votre existence, comme incapable de raviver la moindre étincelle de cette amitié à jamais figée dans vos souvenirs !
Comédie noire jouant avec une certaine ingéniosité sur des codes de thriller/horreur, "All My Friends Hate Me" prend un malin plaisir à faire de la gêne ressentie par Pete, émanant d'abord de quelques situations étranges et autres maladresses, une espèce de spirale paranoïaque qui ne cesse de se nourrir de toute interaction susceptible de diffuser/amplifier le malaise face au fossé en train de se creuser entre lui et ses amis. Et, à ce jeu, la noirceur particulièrement grinçante de l'humour anglais, notamment du coscénariste et acteur principal Tom Stourton, pour mettre Pete à la dérive de son ex-bande fait évidemment des merveilles, s'appuyant à la fois sur un bon lot de préjugés et de condescendance qu'il tient à leur égard par une position (jugée par lui-même) plus mature et de péripéties instaurant l'idée insidieuse qu'il fait l'objet d'un rejet réfléchi par leurs soins. À ce titre, la trouvaille de l'invité "parasite", considéré par Pete comme un marginal et qui le met lui-même à la marge de son propre groupe en prenant le rôle qu'il ne peut manifestement plus y tenir, est une trouvaille géniale, capable de constamment brouiller les cartes sur la perception que l'on peut avoir des événements selon le point de vue que le film choisit de privilégier. Sans rentrer dans le détail, on pourra juste dire que "All My Friends Hate Me" parvient à aller jusqu'au bout de ses intentions, en conservant ce même caractère malicieux et trompeur, pour faire sauter certaines œillères et contradictions existentielles dans lesquels, nous autres faibles humains, choisissont plus ou moins inconsciemment de nous enfermer...

Alors, oui, il manque sûrement à "All My Friends Hate Me" une dose de perversité supplémentaire qui aurait pu acculer ses personnages de façon encore bien plus sombre et/ou jubilatoire -et en faire un must-to-see en son genre par la même occasion- mais son parti pris très révélateur de nos faiblesses, maîtrisé jusqu'à son terme et soutenu par un excellent ensemble d'acteurs (Dustin Demri-Burns et Georgina Campbell entre autres) en font une sympathique comédie noire à découvrir.

Retrouver des vieux potes d’université perdus de vue depuis des années pour un week-end de débauche, ça craint…il n’est même pas besoin de se retrouver dans la situation pour comprendre que la pathologie amicale est vouée à se tourner à plein régime. C’est comme la pathologie familiale : chacun reprend inconsciemment la place qui était la sienne des années plus tôt et tous les participants se sentent mal, coincés dans un rôle qui n'est plus le leur, à observer leurs potes qui n’ont pas non plus voulu rester comme dans leurs souvenirs. En gros, ‘All my friends hate me’ traite de ça, du trentenaire Pete qui va fêter son anniversaire avec ses complices d’autrefois et pour qui le week-end va tourner au cauchemar…même si tout n’est au fond qu’une question de point de vue. Si le scénario emprunte les voies du thriller psychologique, avec un protagoniste qui s’enfonce de plus en plus dans la rancoeur et la paranoïa, et si on attend impatiemment le bain de sang, le scénario, plutôt bien écrit, prend un malin plaisir à déjouer les attentes du spectateur, avant d’abattre ses cartes à la manière d’un whodunit : c’est futé, un brin cynique…mais on ne peut lutter contre une petite pointe de déception tant on s’attendait, peut-être sans raison, à des débordements criminogènes.

Aucun intérêt, film au rabais, scénario indigent, pourquoi filmer cette daube dont il est difficile de comprendre le dessein