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traversay1
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3,0
Publiée le 21 septembre 2022
Le premier long-métrage de la Danoise Tea Lindeburg, qui s'était jusqu’alors illustrée dans la direction de séries, possède une puissance intrinsèque fort impressionnant,e de par son caractère naturaliste agressé par des visions oniriques et symboliques. Rien d'académique donc dans ce drame situé dans une ferme au Danemark, aux alentours de 1800, mais une austérité flamboyante, si l'on ose cet oxymore. En tous cas, la référence aux grands cinéastes scandinaves passés est tentante (Dreyer, Bergman), avec en sus, et c'est une caractéristique courante du cinéma contemporain, un regard d'aujourd'hui sur une situation d'hier, à savoir la condition féminine dans une société patriarcale, au risque de l'anachronisme. La dernière nuit de Lise Bronholm est aussi un récit d'apprentissage, celui d'une jeune femme dont l'espoir d'émancipation se heurte aux aléas de la vie, et de la mort, en même temps qu'une analyse aigüe du rapport que peuvent entretenir des gens simples et peu éduqués avec la religion et son corollaire, la superstition. Autant dire que les thématiques sont riches dans ce portrait d'adolescente et contrastent avec l'impression que la réalisatrice se garde de céder à toute émotion, nous tenant finalement éloignés et détachés des tourments de Lise Bronholm. Peut-être qu'inconsciemment, ou volontairement, Tea Lindeburg est restée coincée dans le corset du film d'auteur(e) sans réussir à s'en libérer suffisamment pour nous offrir une possibilité supplémentaire de s'enthousiasmer.
Le roman dont est tiré La Dernière nuit de Lise Broholm est assez court et fait une centaine de pages. Écrit d’un point de vue omniscient, il n’est pas centré sur le personnage de Lise mais la réalisatrice a décidé de se concentrer sur elle et a laissé de côté le livre La réalisatrice a décidé d’insérer des séquences oniriques dans son film, absentes du livre d’origine, afin de représenter le poids des prémonitions à cette époque. La spiritualité liée à la croyance aux rêves et aux visions était aussi importante que celle liée à Dieu La réalisatrice définit son film comme « une histoire de passage à l’âge adulte, sur la foi, qui se déroule à une époque où se tourner vers Dieu était le seul vecteur d’espoir et où les visions et les rêves prophétiques étaient pris au sérieux. » Lise, l’héroïne, est une jeune fille dont l’espoir et les perspectives d’avenir disparaissent en une nuit un film a ne pas manquer
Au Danemark, à la fin du dix-neuvième siècle, dans une opulente propriété agricole. Louise a quatorze ans. Elle est l’aînée d’une nombreuse fratrie de sept frères et sœurs. Louise est sur le point de quitter la ferme pour poursuivre ses études au collège. Elle attend ce départ avec un mélange d’anxiété et de fébrilité qu’exacerbe un cauchemar récurrent qui l’assaille. C’est précisément la veille de son départ que sa mère, qui attend son huitième enfant, entre en couches.
"En dødsnat" est, dit-on, un chef d’oeuvre de la littérature danoise. Il a été écrit en 1912 par Marie Bregendahl. Il n’en existe aucune traduction en français. Sa traduction anglaise publiée en 1931 est intitulée "A Night and Death" – un titre qui laisse augurer l’issue de l’intrigue.
J’avais beaucoup de préjugés en allant voir "La Dernière Nuit…." J’imaginais un long film ennuyeux baignant dans une lumière crépusculaire et égrenant des lieux communs sur la fin de l’enfance d’une jeune danoise en fleurs, quelque part entre "Tess" et "Le Festin de Babette". Je n’avais pas tout à fait tort : ses personnages ont la grâce aérienne de nymphes préraphaélites.
Mais j’ai bien vite ravalé mes sarcasmes. La beauté de la lumière y fut pour beaucoup. En témoigne l’affiche du film. Quelques plans m’ont rappelé les tableaux de Vilhelm Hammershøi, exposé à Jacquemart-André en 2019 et leurs intérieurs épurés et faussement simples.
Mais la seule photo n’aurait pas suffi à m’emporter. Si j’ai aimé "La Dernière Nuit…" c’est à cause de l’histoire qu’il raconte. Il est organisé autour d’un faux suspens : la mère de Lise survivra-t-elle ou pas ? Assez étonnamment, cet enjeu prend le pas sur celui qu’on imaginait au centre du film : l’émancipation si fiévreusement espérée de la jeune Lise. Avec une étonnante économie, l’histoire nous raconte une longue nuit de veille : pour les éloigner de la chambre de la parturiente, les jeunes enfants sont confiés à la garde de Lise qui les amène jouer chez leur grand-mère où ils retrouvent deux cousines. Ainsi raconté, le pitch de cette "Dernière Nuit…" laisse augurer la pire des bluettes – ou bien, pour ceux qui ont trop regardé "Vendredi 13" ou "Midsommar", un film d’horreur. Il n’en est rien.
Une réalisation propre avec une interprétation juste pour un film sobre qui fait ressortir de l'humanité. Mais malheureusement le scénario est quasiment vide avec juste quelque approche sur le sentiment, la religion et la mort. L'idée centrale qui tourne autour de l'accouchement n'est pas assez approfondie et manque de force.
C'est la dernière nuit... avant le passage brutal d'une jeune fille à l'âge adulte que décrit le film. C'est rude, austère, superbement filmé, parfois étouffant, à l'image des superstitions et croyances religieuses qui enserrent ces femmes qui portent film et foyer à bout de bras. Et c'est passionnant pour qui n'a pas peur des films un tant soit peu exigeants.
Lise est une adolescente pleine de vie et tout excitée à l'idée d'aller à l'école même si son père considère cela comme une perte de temps. Cependant, tout s'assombrit lorsque sa mère commence à accoucher et que les conditions se dégradent... Une longue nuit qui risque de changer son avenir à jamais. Au-delà de cette famille, Tea Lindeburg évoque les conditions très difficiles de l'époque, ce qui se traduit par un sentiment d'impuissance. Un sentiment exacerbé lorsqu'on se trouve au niveau de Lisa qui est impuissante face à tout ce qui se passe. Des heures angoissantes au cours d'un récit de passage à l'âge adulte plein de symboles qui évoque notamment la foi et le désir d'émancipation. Un film assez inégal, mais avec quelques scènes fortes et glaçantes, et une solide photographie.
D'emblée on est séduit par l'image, un grain presque vaporeux qui appuie la spiritualité omniprésente, puis qui dessine l'onirisme ambiant auréolé de couleurs chaudes. Le bonheur s'apprête donc à envahir la maisonnée, même pour Lise qui espère une petite soeur avant de partir grandir à l'école. Si on croit en Dieu, on croit aussi aux rêves et à leur signification. Une pointe de mysticisme chez Luther qui donne la conduite à suivre même pour un accouchement qui va mal se dérouler, le spectateur le sait, Lise va le savoir, le soupçonner, le subodorer et surtout le redouter et ce dès les premiers cris de douleur qu'elle n'aurait pas dû entendre. La vraie réussite du film est de suivre à partir de là Lise d'encore plus près, qui s'engonce dans la peur et la crainte, mais surtout qui joue magnifiquement les nuances entre la tristesse de perdre sa maman, de ne pas avoir une petite soeur, mais aussi malgré tout avec l'appréhension de plus pouvoir quitter la ferme, ne plus pouvoir partir étudier. Alors que le drame se dessine fatalement, Lise jeune femme farouche qui pouvait enfin espérer l'émancipation, va se confronter à la perte d'une mère et qui va ramener forcément la femme à sa condition de femme, qu'importe la génération l'éternel roue du destin avec en filigrane une femme qui perd aussi sans doute la foi... Site : Selenie.fr
C’est la première réalisation de Tea Lindeburg qui avait avant une expérience en showrunner de la série Equinox sur Netflix. La Dernière nuit de Lise Broholm est une adaptation du roman En Dødsnat (Night of Death) de Marie Bregendahl, publié en 1912. Ce drame danois est sorti le 21 septembre 2022 en salle.
Plongé dans les contrées danoises du 18e siècle, on va observer la vie quotidienne de paysans à cette époque. Le but est plus précisément de se pencher sur l’influence de l’Église luthérienne.
Les propos tenus sont vraiment intéressants. Le message de fond va s’intéresser plus particulièrement à la condition de la femme à cette époque. Dans cette manière de fonctionner, elle est enfermée dans un rôle précis et n’a malheureusement pas beaucoup de liberté. Les conséquences de cela sur la mère vont impacter les filles pour leur entrée dans l’âge adulte. Plusieurs scènes oniriques vont venir agrémenter cet aspect plus spirituel.
Si sur le fond les propos tenus sont pertinents, la forme de La Dernière nuit de Lise Broholm va être beaucoup plus abrupte. Comme tout film historique, le rythme est lent. À part sur le final où l’intensité va grimper, le reste semble bien plat. Une particularité qui ne dérangera sûrement pas les aficionados du genre, mais pourrait rebuter ceux qui n’ont pas l’habitude.
Les jeunes actrices choisies à l’image de Flora Ofelia Hofman Lindahl, ne sont pas mauvaises. Pour une première expérience, on peut même dire qu’elles ont réussi leur prestation.
Tea Lindeburg adapte pour son premier film , « A Night of Death » de Marie Bregendahl ( 1912 ) une chronique sur la vie des femmes danoise à la fin du XIX ème . L’histoire d’une jeune fermière Lise, qui s’apprête à étudier, ce qui autour d’elle ne s’était encore jamais produit. Mais quelques jours avant de prendre le chemin de l’école, sa mère accouche péniblement et bien qu’à l’écart de la chambre de douleur, la jeune fille comprend qu’elle quitte ainsi l’enfance, et perd ses repères, ses rêves de grande personne. Et la foi en ce Dieu qui les abandonne. Ce film sur le passage à l’âge adulte interroge la force des convictions, et des superstitions à travers les croyances inculquées par les religions. Une mise en scène brute, presque décharnée ( je pense à Béla Tarr ) autour du remord, de la culpabilité, de la honte, tout un flot de sentiments contraires à l’épanouissement et au bonheur de cette jeunesse qui s’égaie dans la cour de la ferme familiale. La jeune et extraordinaire Flora Ofelia Hofman Lindahl tient le rôle-titre à hauteur des enjeux suscités par le roman et son adaptation scénique. Ce premier film, exigeant, en appel bien d’autres … Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com