Joel Schumacher prit connaissance des principes du Dogme lors d'un séjour en Scandinavie pour la promotion de Huit millimètres. Avec le directeur de la photographie (Matthew Libatique), il opté pour une orientation documentaire : tournage en 16mm, sans trépieds ni chariots de travelling, et caméra tenue à la main.
« Pour moi, Tigerland fonctionne à la fois au niveau politique et humain. Ici, l'ennemi s'appelle la guerre, et les hommes forcés de mener cette guerre étaient considérés comme jetables. Au bout du compte, le film parle d'amitié, de loyauté, de la compassion et du courage dont ils étaient capables. »
Il a travaillé avec Darren Aronofsky sur quatre courts métrages et ses deux longs métrages : Pi> et Requiem for a dream.
« Tigerland est inspiré de la réalité, de ce que j'ai vécu durant mon propre entraînement. » commente le scénariste Ross Klavan.
Engagé parmi les réservistes, Ross Klavan a suivi l'Entraînement Avancé de l'Infanterie (E.A.I.) à Tigerland en 1971. « Si vous accomplissiez avec succès l'E.A.I. à Tigerland », précise-t'il, « vous étiez bon pour le Vietnam. (…) l'humeur était au fatalisme. Le patriotisme ne comptait pas beaucoup. Les gars y allaient parce qu'ils n'avaient pas le choix. ».
« Je voulais vraiment faire autre chose qu'un énième blockbuster calibré pour l'été. J'ai connu un certain succès dans ce domaine, mais j'en étais venu à penser que les considérations d'ordre commercial prenaient de plus en plus le pas sur les films eux-mêmes. »
Avant de tourner, les acteurs du film, pour la plupart inconnus, subirent deux semaines d'entraînement au sol à Camp Blanding. Devant la caméra ils accomplirent leurs propres cascades, se passèrent de caravanes et de fauteuils de repos. A l'exception du sang et de quelques contusions, les personnages principaux ne furent pas maquillés.
Tigerland a été tourné en 28 jours à Starke, une base militaire de Floride.