Bof… La grande majorité est conquise. Pour ma part, invraisemblable, incohérence et facilité scénaristique m’ont davantage agacé que terrifié. Sérieux, un film avec plusieurs qualités techniques, mais pour le réalisme et la vraisemblance du scénario et des personnages, on repassera.
Un très bon film qui prend aux tripes suivant un couple invité par un couple d'amis rencontré pendant leurs vacances. progressivement, la pression monte, par la musique, elle est perceptible très rapidement puis par les situations de plus en plus tendues entre les 2 couples. C'est film dur, qui ne tombe jamais dans le film d'horreur, même si il y a deux moments (spoiler : les raisons des 2 départs précipités dans la nuit) qui glace le sang. les acteurs sont très bons, le scénario est parfait, rien en trop, d'une rare efficacité, questionnant la capacité de chacun à réagir, a refuser l'inacceptable et surtout a rejeter les normes sociales que l'on ne partage pas forcément avec tout le monde. c'est le gène, la peur de vexer et surtout ce refus de dire qui conduit a l'horreur.
"You went to find the rabbit ? It's very heroic of you."
Jouant sur les silences, les non-dits et une interprétation parfois très lente qui permet d'accompagner les personnages principaux dans leurs réflexions comme la caméra à l'épaule les accompagne dans leurs déplacements, Speak No Evil n'a pas peur de jouer sur les clichés du genre pour mieux les décaler et installer une ambiance particulièrement malaisante de bout en bout.
Les deux qualités qu'on l'on recherche dans un bon thriller ou un film d'horreur sont une mise en scène soignée voire innovante, qui mette en lumière (ou en obscurité) un cadre angoissant ou une dissection des rapports humains, en l'occurrence les petites manies et limites d'un couple middle class danois confronté à un autre couple, néerlandais.
Speak No Evil tient des deux, avec une réalisation réaliste et glaçante (marque de fabrique scandinave) et une objectivation particulièrement oppressante des rapports entre couples a priori similaires mais, aussi, au sein du couple, ce qui accroît le sentiment d'oppressante immersion.
Quelque part entre Nietzsche et Sartre, la narration nous plonge ainsi dans une lente descente en enfer faite, pourtant, de banalités quotidiennes jusqu'au twist final qui vient gâcher l'ensemble à force de glauque et, malgré un réalisme toujours aussi efficace, une narration qui part en vrille.
Bon petit film qui s'annonce doucement, avec un rythme plutôt lent, pour terminer dans l'horreur absolue. L'introduction est peut-être un peu rapide, on aurait gagné à plus découvrir les couples en Italie et leur supposée complicité (spoiler: qui accepterait une telle invitation les yeux fermés ? ) mais la plus grande partie du film va crescendo dans le malaise entre accueillis et hôtes, jusqu'au final !
Les acteurs sont très bons, la femme du couple hollandais n'a l'air de rien, lui est tranchant assez vite ... Le petit garçon est admirable. Le couple invité se conduit un peu légérement peut-être, mais c'est la petite fille qui a oublié son lapin, la nuit, et c'est le père qui fait demi-tour ... La fin est glaçante ... et la femme du couple hollandais, qui parlait déjà à la petite fille comme si c'était la sienne, révèle toute sa noirceur ...
Un bon thriller efficace et dérangeant. Ça fait toujours plaisir de voir des productions européennes sortir du lot parmi les dizaines de mauvais films d'horreur qui sortent chaque année. Ce film est vraiment bien fait et glaçant, je ne m’étais pas senti aussi mal à l’aise depuis longtemps. Ce qui est intéressant c’est que ce style de situations et de personnes existe forcément, dans une société aussi normée et aseptisée que la nôtre. Le film est très bien réalisé, et installe avec brio une tension et un malaise. Toutefois, j’ai quelques réserves avec certains points du scénario que je trouve incohérents, ou tout du moins forcés. Il y a déjà un vrai manque d’instinct de survie, voire de la bêtise chez les protagonistes. J’ai quand même du mal à concevoir que des gens, aussi gentils et faibles soient-ils, se laissent autant faire, surtout quand ça implique des enfants. spoiler: Pourquoi diable se laissent-ils berner comme ça malgré tous les signaux d’alarme évidents qu’ils ont vu depuis le début ? Pire, pourquoi obéissent-ils à leurs tueurs à la fin ? Ils ne sont pas sous la menace d’une arme, rien du tout, ils pouvaient au moins essayer de s’échapper. De plus, je ne trouve pas d’explications logiques quant aux agissements des antagonistes. Ils profitent de la faiblesse de leurs victimes, mais donc ils ont réussi à plumer CHAQUE famille qu’ils ont rencontré ? Pas une n’a été assez maligne ou habile pour les dénoncer à la police ? Enfin, je trouve que l’exécution finale manque grandement de finesse, ils vont laisser les corps là, à la vue de tous ? Bref, beaucoup de questions qui se posent au visionnage de ce film, sans que ça gâche trop le plaisir cela dit, c’est assez bien ficelé. Autrement, j’ai beaucoup aimé le foreshadowing du film, notamment spoiler: dans la manière dont Patrick et Karine se substituent peu à peu à Bjorn et Louise dans l’autorité vis-à-vis d’Agnes.
C’est donc un bon thriller, un peu exagéré mais tout de même très efficace et assez crédible dans son exploration de l’esprit humain.
No Speak Evil n’est pas du tout un film d’horreur ou d’épouvante, mais bien un thriller psychologique néerlando-danois tout à fait original. Même si on comprend assez vite qu’il y a anguille sous roche, et que la famille néerlandaise qui accueille la danoise ressemble de moins en moins à un modèle de parentalité... la curiosité l’emporte vraiment sur les éventuelles incohérences comportementales des personnages. L’habileté du scénario consiste à entretenir mystère et ambiguïté de façon insidieuse et malsaine jusqu’au dénouement, et c’est évidemment (bien plus que la réalisation très en-deça) le point fort du film, puisqu’il ménage ses effets... mais pas son spectateur ! Alors, les victimes méritent-elles leur sort si elles ne font rien pour y échapper ? Je n’en dirai pas plus...
C'est dommage que la fin soit incompréhensible, le film aurait gagné s'il y avait eu un minimum d'explications. L'attitude des Danois ne tient pas la route, n'importe qui dans cette situation aurait réagi. Cela gâche un peu le film, bien que l'on passe un bon moment.
Ce film est un chef-d'œuvre cinématographique, les acteurs sont vraiment excellents, le ton du film se met très vite en place. Il est malaisant à un point qu'on n'imagine pas sans l'avoir vu, hyper psychologiquement dur. Il est très dur à classer dans un genre. On se sent oppressé tout au long du film. J'ai réellement adoré et se sont des sensations que l'on cherche tous dans un film.
Probablement l'un des films les plus dérangeant de ma liste (grâce ou à cause de la fin). Malgré tout, des choix bien trop simple avec un instinct de survis inexistant, surtout à la fin, je doute que dans ce type de situation les gens réagissent comme ça. Le film est assez simple et pourtant arrive à être difficile à regarder. Je pense que le plus gros du film se situe dans les quelques minutes de la fin.
J'ai trouvé le film très angoissant, malaisant, glaçant. La musique flippante sur des scènes ensoleillées laisse augurer du pire. Les mécanismes psychologiques à l'œuvre sont crédibles : on parle de l'humain civilisé tellement empêtré dans les convenances sociales qu'il en oublie d'écouter son instinct et toutes ses alarmes internes. Pour autant je ne suis pas 100% convaincu car à quelques moments, j'ai trouvé que les héros agissaient de façon *trop* soumise. Il y a les convances sociales, okay, et il y a l'arbitraire d'un scénario qui pousse la naïveté/passivité/soumission de ses personnages un brin trop loin pour rester vraisemblable. La scène finale où spoiler: nos héros se désapent sans rien dire au lieu de se battre pour leur vie et leur enfant : qu'ont-ils à perdre ? À ce moment-là le cinéaste n'est plus dans la narration mais dans le discours, les personnages perdent leur humanité pour devenir des allégories. Idem la réponse du méchant quand on lui demande pourquoi il a fait tout ce mal : "parce qu'on l'a laissé faire". Non ! Là j'entends le cinéaste envoyer un message, pas un humain s'exprimer. Bon et plus tôt dans le film, je n'ai pas compris que le héros non seulement n'explique pas à sa femme qu'ils courent un danger mortel, mais en plus la laisse seule dans la voiture avec sa fille, totalement à la merci des hollandais. Et encore avant cela, revenir chercher le doudou de la fille alors qu'on est suffisamment flippé pour être parti au petit matin sans dire au revoir... Non. Après j'ai trouvé bien vu la façon dont le héros est séduit par le hollandais, par sa liberté, sa "sauvagerie" (au sens littéral, indompté, libre). J'ai bien senti le héros malheureux dans sa vie d'homme. J'ai trouvé du très très bon dans ce film et du moins bon. Un bon moment de cinéma, puissant, intense, terrifiant. La scène où l'on anticipe que la gamine va se faire couper la langue et qu'elle subit ça sous nos yeux est absolument horrible, un cauchemar. J'ai vraiment espéré un soubresaut de la part des parents... Le film me rappelle beaucoup FUNNY GAMES, mais en plus ancré dans le réel et la narration. spoiler: Ceci dit la toute fin avec la passivité "allégorique" des protagonistes s'en rapproche beaucoup.
C'est pas trop mal fichu, et c'est toujours un plaisir de voir des acteurs que je ne connais pas. Mais la seconde partie est moins crédible (SPOILER : réaction du hollandais avec son fils, décision des danois de rester malgré tout). Et la troisième partie est encore moins plausible. On souffre pour les protagonistes, et je n'aime pas souffrir en regardant un film.
Scénario diabolique, hyper angoissant, fin peu plausible : pourquoi Bjorn ne dit pas à sa femme ce qu'il a vu dans la dépendance ? Le couple poli est une victime, les convenances les tuent. Les autres font tout ce qui est impoli, testent leurs limites, les poussent à faire ce qu'ils ne veulent pas. Comment on laisse passer sa chance, on se soumet. La civilisation perdra toujours face à la bestialité, la brutalité. "Pourquoi ? Parce que vous m'avez laissé faire." Utilisation dès le début de la musique en contrepoint de l'image.
Ambiance pesante au possible, plans poisseux, intrigue bien mystérieuse, cette aventure malsaine au possible en dit long sur les travers de l’âme humaine. La fin est absolument parfaite.