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traversay1
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2,5
Publiée le 24 mars 2022
Dans le Brésil de Bolsonaro, le cinéma respire toujours et parvient à faire entendre une voix résistante et puissante et, comme dans Medusa, féministe. Le film de Anita Rocha da Silveira enchante dans ses premières minutes par son mélange très visuel de culture pop et de réalisme magique. Mais la promesse n'est pas vraiment tenue, au fil des minutes d'une intrigue plombée par un symbolisme qui se fait lourd, même si l'originalité de l'entreprise ne cesse d'étonner par son énergie et son absence de concessions. Néanmoins, le récit aurait certainement gagné à être plus resserré pour conserver son côté cinglant et son humour sans gêne qui s'en prend avec la force de la satire au patriarcat et au pouvoir grotesque de l'évangélisme, qui plus est quand il devient 2.0 (Ou comment apprendre à réaliser 10 selfies à la gloire de Dieu). Passer d'un univers à la Orange mécanique à des parties musicales kitsch, tout en rendant hommage à un certain cinéma de genre, tendance Carpenter et Argento, est excitant mais la cinéaste, quoique assurément très douée, s'emmêle un peu les pinceaux dans une trame narrative à la fois répétitive et inaboutie où manquent, en particulier de vrais portraits psychologiques de ses héroïnes, lesquels auraient aidé à comprendre davantage leurs motivations. A cela, s'ajoutent quelques pistes à peine ébauchées (la novice) voire carrément abandonnées. A noter quand même la qualité d'interprétation, féminine, cela va sans dire, puisque les hommes ne sont que périphériques dans Medusa, ce qui n'empêche pas leur toxicité.
Medusa est un film féministe mais aussi une violente diatribe à l'encontre des évangélistes et autres groupes fanatiques qui, s'il souffre de certains défauts, n'en demeure pas moins une œuvre assez fascinante qui convoque à la fois Argento et Lynch sans crouler pour autant sous le poids de ces modèles. La force réside dans sa manière de créer un climat trouble et dérangeant en évitant la surenchère ou l'effet choc. Le film est assez envoûtant, souvent obscur mais d'une beauté souvent captivante. Alors, si l'on regrettera les fragilités d'un scénario qui tend à faire du surplace, d'où le gros ventre mou du film, et des personnages féminins, remarquablement interprétés, qui auraient mérité d'être davantage développés, on reconnaîtra une certaine maîtrise formelle à la jeune réalisatrice dont c'est seulement le deuxième long-métrage. Entre le giallo et le teen movie, Medusa est une curiosité assez fascinante qui mérite que l'on s'y arrête.
Immensément pop et féministe, MEDUSA est une forme de dystopie sur le sexisme, l'extrémisme, le Brésil. Le film est engagé, il se joue des genres. C’est frais, beau, fluo, pop, avec un son qui vous emmène parfois dans une expérience proche du concert. Pour moi, Anita Rocha da Silveira invente pour le cinéma ce que le groupe MUSE a inventé pour la musique au début des années 2000 : une sorte de ciné-pop à la fois indé et grand public !
Mariana appartient à une groupe de jeunes filles, les Précieuses, rattaché à une Église évangélique et binômé avec un groupe de jeunes garçons, les Veilleurs de Sion. Ces huit femmes, bientôt rejointes par une neuvième, une cousine de Mariana dont elle parraine l'entrée dans le groupe, mènent à la nuit tombée des opérations punitives dans les rues de São Paulo pour poursuivre, attaquer et terroriser les femmes qu'elles croisent et auxquelles elles reprochent leurs mœurs légères.
Anita Rocha da Silveira signe un film intrigant, au frontière de plusieurs genres : film d'horreur (Mariana trouve un emploi dans une clinique lugubre dont les patients sont plongés dans un coma profond), polar (les Précieuses partent à la recherche d'une starlette mystérieusement disparue), drame sentimental (Mariana s'éveille à l'amour au contact d'un séduisant infirmier), brûlot politique ("Medusa" dénonce les dérives du bolsonarisme, confit en religion, violent, haineux et misogyne, et le poids du patriarcat).
Le résultat s'avère à la longue pourtant décevant. Le film tourne en rond autour des thèmes, pourtant passionnants, qu'il entend traiter. Son audace formelle (prises de vue nocturnes, couleurs fluo, échappées poétiques...) surprend, interroge, mais lasse vite. La scène finale, paroxystique, cumule les défauts de ce film trop long. Dans le même registre, on lui préfèrera largement le dérangeant "Les Bonnes manières".
De jeunes femmes chauffées à blanc par un prédicateur mettent en place des expéditions punitives contre les filles jugées dévergondées à leurs yeux. Si ce film a la bonne idée, on pourrait même dire le courage, de faire le procès de l'Evangélisme qui gangrène le pays et a largement permis l'élection d'un Bolsonaro, rien ne va dans sa manière de le faire. Rendant hommage aux couleurs du Giallo il ne joue que sur cette esthétique oubliant au passage de développer un scénario cohérent et son message est balancé avec la délicatesse d'un éléphant dans un magasin de porcelaine.
Absolu chef d'œuvre ! Incroyablement esthétique, tout va ; la photo, les musiques, l'atmosphère, la direction d'acteurs, tout. Et cela sert un propos de fond particulièrement intéressant à propos de l'intégrisme catholique au Brésil. Cela pose la question de la radicalisation, à quel moment se pose-t-on les vraies questions ? Mise en lumière de la nécessité de prendre du recul et d'exercer son esprit critique.
Présenté à la Quinzaine des Réalisateurs 2021, “Medusa” est une satire de la société brésilienne à travers le portrait d’adolescentes vengeuses qui chassent et agressent les “pécheresses”. Anita Rocha da Silveira formalise alors l’idée de ce que la société impose malgré elle, des femmes parfaites physiquement qui doivent prier, se taire et se soumettre à l’homme. Si les intentions sont bonnes, que les artifices de la mise en scène intriguent, “Medusa” se perd dans son message. A trop vouloir nous perdre dans un labyrinthe d’allégories, son féminisme prend une tournure plutôt négative. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
A travers le regard d'une jeune femme fervente croyante, une plongée vertigineuse et effrayante dans un Brésil contemporain mû par un fondamentalisme religieux agressif et violent. Un bon nombre de scènes prégnantes psychologiquement, un film graphiquement superbe aux nombreux plans recherchés et à la photographie stylisée mais un propos confus, manquant de fluidité et au rythme parfois excessivement lent. Une vision peut-être un peu réductrice du pays sud-américain mais une peinture qui demeure glaçante. De très solides prestations d'actrices comme Mari Oliveira ou Lara Tremouroux, véritables révélations dans ce long-métrage. Au final, un ensemble très intéressant pour un récit puissant, une bonne découverte.
C’est une réalisation de la Brésilienne Anita Rocha da Silveira. Medusa a été présenté à la Quinzaine des Réalisateurs au Festival de Cannes 2021.
Medusa détonne du paysage cinématographique standard. Son histoire est pas mal. Le fil scénaristique va attirer l’attention, car il va amener sur un thème bien particulier. Nous allons suivre cette adolescence catholique dans sa recherche de la purification.
À travers ce choix, la réalisatrice ne veut pas condamner la religion au Brésil, mais plutôt certaine branche qui l’extrémise. C’est d’ailleurs la montée du banc évangélique au Congrès du Brésil qui lui a donné l’inspiration. Autour de cela, une véritable organisation prosélytique se construit. Tout d’abord avec le phénomène des influenceurs ultra conservateurs. Ainsi qu’avec le groupe paramilitaire qui veille à ce que la parole de Dieu soit respectée selon leur vision des textes. Cet homme entraîné n’hésite d'ailleurs pas à devenir violent. Cela montre bien les dérives de ces excès. La liberté de cultes est en danger avec cette mentalité. Ces jeunes imposent leur point de vue à tous ceux ne partageant pas, parfois en faisant couler le sang. C’est un peu comme si la foi était devenue une haine.
Tout cela va être présent dans une mise en forme bien particulière. Le film va aller dans des phases métaphoriques. Par moments, ça fait même un peu trop. Il va être difficile de toujours bien cerner jusqu’où veut pousser la réalisatrice. On comprend cependant souvent le fond qui est une remise en question du personnage principal et de sa vision de la pratique religieuse. C’est par l’esthétique que va ressortir ce toucher si particulier. La photographie est magnifique. On se régale du bijou visuel proposé. L’ambiance créée est atypique grâce à un jeu de couleurs et de bande sonore. L’alliance des deux nous offre une expérience unique. Certains des passages plus terre-à-terre sont toutefois impressionnants. On pense notamment à la scène du démaquillage qui est d’une rare force. Elle symbolise toute la détresse silencieuse de cette femme.
Il faut souligner le super travail des actrices. Mari Oliveira et Lara Tremouroux donnent leur maximum pour faire vivre leurs personnages. C’est la complexité de ces derniers qui plaît aussi. Alors qu’au départ, on nous présente le tableau du bien contre le mal, il s’avère au final que les limites sont floues et très subjectives.
Mariana a 21 ans et vit au Brésil. Elle vit au cœur d’une société pieuse et patriarcale où les désirs de la femme doivent être tus. Ce film raconte la libération de son esprit, sa soif de liberté. L’image de ce film est absolument saisissante, et certaines scènes sont absolument magnifiques. Malgré tout, le film se perd en longueur.
Avec ce deuxième long-métrage la réalisatrice brésilienne plonge dans les groupes de chrétiens évangélistes, électorat privilégié de Bolsonaro. Entre onirisme, fantastique et réalité crue, la réalisation permet de montrer l'organisation militaire et patriarcale se cachant derrière un octet de filles chanteuses (et vengeuses), MIchele et les Précieuses (qui sombrent assez vite dans le ridicule). Pas toujours maîtrisée dans les changements d'ambiance, cette oeuvre confirme qu'Anita Rocha da Silviera est une réalisatrice prometteuse.
Loin d'êtres passionnant, le film à quelques beaux plans, quelque scènes non dénué d'intérêt seulement c'est beaucoup trop long pour être réellement prenant.
Complètement soufflé par ce film que je devrais revoir, pour l'apprécier...! Mélange des genres (satire, pop horrifique, un peu de comédie, et du musical !), beaucoup de cinéma, une confirmation qu'Anita Rocha da Silveira est une grande. Foncez!
film interessant a des endroits mais chiant a d'autre. Une satire sur la socitete Brezilienne qui frole un peu le coté film de Television a petit budget.