Depuis la fin des années 80 et le début des années 90, on adaptait beaucoup de séries télévisées célèbres datant des années 50 à 70. Parmi ces adaptations on peut citer " Les Incorruptibles " et "Mission Impossible " de Brian De Palma, " Le Fugitif " d'Andrew Davis, " Charlie et ses drôles de dames " de McG, et j'en cite. En France, nous nous sommes chargés des adaptations de " Belphégor, le fantôme du Louvre ", " Les Brigades du Tigre ", " Arsène Lupin " (bien que cette série en ait connu de nombreuses) et " Vidocq ". " Vidocq " était à la base une série télévisée française crée et diffusée en 1967, inspirée d'une histoire vraie et mettant en vedette Eugène-François Vidocq, un aventurier et détective français, et aussi le fondateur de la toue première agence de détective privé. La réalisation de cette adaptation nous vient aux mains de Pitof, qui jusque là était le développeur d'un logiciel d'effets spéciaux, ce qui lui donna l'occasion de débuter une carrière de réalisateur. Autant que dire que le projet était ambitieux et avait un certain potentiel, en effet, il s'agissait du tout premier film français à être tourné entièrement en numérique, ça avait de quoi annoncer un tournant majeur dans le cinéma français, ce qui n'a hélas pas été le cas vu que le film est très détesté. Quand à moi, j'ai beau être bon public, mais là ça n'a clairement pas marché sur moi, dire que le film m'a déçu est beaucoup trop faible selon moi, car ce n'est pas de la déception que je ressens envers ce film, mais plutôt de la haine, j'ai rarement autant détesté un film à ce point-là. Le scénario parait convenable sur le papier, certes ça ne puise pas tout à fait dans l'originalité, en effet on a déjà vu ce genre d'histoire dans le cultissime " Citizen Kane " d'Orson Welles, je ne vais pas crier au plagiat, car ce n'est pas gros à ce point là, mais ça reste quand même flagrant. Malgré que je trouve l'histoire potable, je trouve son retournement final complètement raté, il a l'avantage d'être imprévisible, mais il apporte de gros points noir à l'histoire, et il l'a rend surtout incohérente et mal écrite en fin de compte. Et c'est dommage que ce twist viennent tout gâcher, car en soit il n'était pas mauvais, il était même bien trouvé si je puis dire, le problème c'est qu'il n'est pas du tout cohérent au reste de l'histoire, si on voulait rendre cela surprenant et ingénieux, il suffisait de construire le scénario différemment pour qu'il puisse y avoir un rapport avec. Chose aussi que je trouve bizarre dans cette histoire, c'est qu'elle est très irréaliste, ça ne me gène pas du tout, mais il n'y a aucunes justifications pour qu'on puisse y croire, ce qui rend donc l'univers du film bizarre. L'histoire laisse donc à désirer, mais il suffit de voir comment le réalisateur va la traiter, si il va y apporter une vision personnelle ou pas, et c'est là qu'un film devient intéressant. Malheureusement, le travail de mise en scène effectué par Pitof sur ce film n'arrange strictement rien, j'irai même plus loin en disant qu'il ne fait qu'empirer les choses. Cet avis très subjectif, mais la réalisation est selon moi catastrophique (et encore le mot est faible), et elle l'est dès que le film démarre, sérieusement la scène d'introduction a été une torture pour mes yeux, je ne savais pas où avait lieu l'action et tout ces changements de plans rendaient le tout illisible. J'ai envie d'être indulgent, mais je n'arrive pas à l'être, tant je trouve le film affreusement mal filmé, la caméra bouge beaucoup trop et les plans ne font que changer, du coup lorsque viennent les scènes d'actions je ne comprend strictement rien. Visuellement ce n'est pas non plus la joie pour moi, vu que le film a été tourné entièrement en numérique, cela donne des plans de Paris vraiment sympa, après on aime ou pas, mais il faut avouer que ça a de la gueule, le problème c'est qu'ils se voient trop peu à l'écran, et globalement les prises de vues sont laides (mais alors très laides), mal cadrées et mal éclairées. La seule chose bien dans tout ça, c'est la direction artistique, on sent bel et bien que l'action a lieu en 1830, et on doit cela au décors que je trouve honnêtement travaillés, ils sont certes simples, mais le travail se sent. Malgré de bons décors, c'est tellement mal filmé qu'on en retient rien, certes dans le cinema il y a des choix, et je respecte les choix de Pitof qui tente de nous montrer le minimum des décors, mais personnellement je n'y adhère pas du tout. Chose aussi qui m'a pas mal gêné dans le film, c'est qu'il ne prend pas son temps, c'est peut être moi, mais j'ai l'impression que tout s'enchaîne à la va vite, ce qui rend certaines répliques incompréhensibles. Le casting est bon, mais la direction des acteurs ne l'est pas, quoique Gérard Depardieu dans le rôle de Vidocq disons que ça passe, ce n'est pas sa meilleure prestation mais ce n'est pas non plus sa pire. Par contre, l'interprétation de Guillaume Canet est mauvaise selon moi, et son personnage n'arrange rien, je ne m'y suis pas attaché et l'ai même trouvé très détestable. André Dussolier tente de faire de son mieux, mais il cabotine trop, dommage car c'est un grand acteur, et le personnage qu'il incarne n'est pas mauvais, mais c'est la façon dont il parle qui me gène pas mal, je trouve ça très inhabituel chez l'acteur, et ça ne lui correspond pas forcément. Les effets spéciaux sont pas trop mal, mais les incrustations sont beaucoup trop flagrantes, du coup cela donne des scènes pas tout à fait belles à voir. Les compositions ne sont pas mauvaises, elles sont mêmes pas mal, mais elles ont parfois l'air de pomper des morceaux entendus dans d'autres longs-métrages. En conclusion, " Vidocq " est selon moi un gros ratage, on aurait pu faire un truc énorme pour un premier film français tourné entièrement en numérique, en dépit de décors et de quelques plans travaillés, tout cela est accompagné d'une réalisation catastrophique, un casting instable et un scénario peu passionnant, bref du potentiel gâché.