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traversay1
3 638 abonnés
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2,5
Publiée le 28 octobre 2022
Tant que le soleil frappe a beaucoup de choses à dire, sur la gentrification des villes, sur la politique urbanistique et sociale des municipalités, par exemple, et le film attire a priori la sympathie avec son anti-héros, un paysagiste naïf qui se heurte de plein fouet à la réalité. Oui, mais voilà, à force de scinder en deux le monde qu'il décrit, en accentuant les différences de vision et de mode de vie des uns et des autres (la participation de l'ex-footballeur Djibril Cissé est en ce sens plutôt grotesque) et en ne s'élevant surtout jamais au-dessus du niveau d'un téléfilm mal fichu, de par une mise en scène d'une platitude terrible, le réalisateur, Philippe Petit, ne parvient finalement pas à passer un seul de ses messages. Pire encore, l'on finit par se désintéresser de cet idéaliste qui rêve de permettre aux habitants de Marseille de se réapproprier leur espace urbain. Et pourtant, c'est l'excellent Swann Arlaud qui interprète ce quadragénaire rétif à tout compromis et lui confère une véritable présence de combattant prêt à affronter tous les moulins à vent. Heureusement qu'il est là, d'ailleurs, car tout le reste ne fonctionne pas, ou mal, le récit ratant par exemple tout ce qui ressort de la vie privée de son personnage principal et de ses origines. Le film semble encore à l'état de chantier et aurait mérité de gros aménagements avant livraison, tant pour son aspect narratif que pour son esthétique et sa réalisation.
Malgré un début prometteur, on se heurte vite à un scénario inabouti. On espérer en apprendre sur l'urbanisme « vert » et les mécanismes d'attribution des marchés. Hélas, nous sommes aiguillés vers la question de l'avortement pour une quadragénaire, vers les dangers d'une tranchée sur une place, ou l'élagage d'un arbre, vers le pouvoir d'un footballeur mieux rémunéré que le président de TotalEnergies (105 000 salariés quand même !) Néanmoins, les acteurs s'en sortent très bien, y compris une adorable fillette. L'échec de ce film ne leur incombe pas.
Peut-on concilier ses aspirations, ce qu'on croit être juste, ce qu'on pense être beau, et le réel ? Le personnage de Max, magnifiquement interprété par Swan Arlaud au sommet de sa sexytude, ne cesse de se cogner au réel, ce qui le rend tour à tour, attachent, énervant, et même angoissant (on flippe qu'il atteigne un point de non-retour). C'est là toute l'intelligence et la subtilité de ce film qui met en scène des tiraillements qu'il me semble que nous connaissons tous entre ce que nous souhaitons faire et ce que nous pouvons faire. Ce film nous met constamment sur le fil : on peut tomber d'un côté comme de l'autre, mais ça n'aura pas le même effet. Les seconds rôles aussi sont impressionnants, mentions spéciales à Grégoire Oestermann qui joue l'architecte à la fois malin voire roué, mais non dénué d'une générosité certes bancale mais présente ; à Sarah Adler qui joue l'épouse toujours juste, celle qui trouve l'équilibre entre désirs et réalité ; et Lee Fortuné-Petit, la petite fille qui incarne la Vie avec tellement de naturel... Pour moi c'est un film qui se place du côté de la vie, du côté du désir, mais pas de manière gnangnan, bien au contraire : la Vie malgré la vulgarité des froids calculs, malgré la bêtise et la lâcheté de ceux qui tentent des compromis là où il faudrait des choix, malgré les fâcheux de toutes sortes.
Bel exemple des difficultés à faire avancer des projets mettant en valeur la Nature en milieu urbain et pourtant 80% de la population mondiale sera bientôt citadine. Superbe interprétation de Swann Arlaud,... on partage la joie et l'espoir de la dernière scène !
Jusqu’à présent, Philippe Petit avait alterné interprétations de petits rôles auprès de réalisateurs et réalisatrices aussi divers.e.s que Eva Ionesco, Mia Hansen-Løve, Cédric Jimenez ou Thierry de Peretti et réalisations de court-métrages et de documentaires. "Tant que le soleil frappe" est son premier long métrage de fiction en tant que réalisateur et ce film a été présenté à la semaine de la critique du Festival de Venise 2022. Un premier long métrage de fiction dans lequel Philippe Petit fait preuve d’un talent bien affirmé en arrivant à greffer intelligemment de nombreux thèmes importants sur une histoire plutôt banale au départ. Est-ce la ville de Marseille qui veut cela, mais après l’éclosion d’Emmanuel Mouret, natif de la ville et souvent comparé à Eric Rohmer, il n’est pas interdit de trouver des points communs entre "Tant que le soleil frappe" et le cinéma de ce même Eric Rohmer. Critique complète sur https://www.critique-film.fr/critique-tant-que-le-soleil-frappe/
Oh peuchère! La bien-pensance a encore frappé. Un gentil écolo niais et mal fagoté se prend le réel en pleine gueule. Swann Arlaud incarne un personnage fade, inoffensif, dérisoire, mal écrit et pour lequel on n'a pas envie de payer une place de cinéma. Le réalisateur, lui, est incompétent à parler d'écologie, de gentrification des villes, d'urbanisme sans nous faire sombrer dans l'ennui le plus profond. Ce film d'un amateurisme complet ne fonctionne à aucun niveau
Voici un film juste, sincère. La politique y est remise à sa vraie place, une petite place marseillaise qui cristallise tous les enjeux de notre vie collective. Tous les comédiens sont en état de grâce. C'est simplement vivant.
On a du mal à croire ce personnage jardinier/paysagiste qui tantot ramasse les ordures en tant qu'employé municipal tantot est embauché par un grand architecte pour créer un jardin pour Djibril Cissé (assez grotesque)... Le film se suit avec plaisir cependant, avec l'espoir que son projet se concrétise. La cigarette est encore omniprésente dans ce film :-(
Avec un budget minimaliste, le film est attachant grâce à Swann ARLAUD qui joue le "Don Quichotte" paysagiste rêveur et se heurte aux contraintes économiques de la gentrification de quartiers populaires. Les paysagistes utopistes voient dans un projet d'un parc la possibilité de fleurs en ornements cosmiques... Ils danseront le soir dans le Parc des Calanques (campagne Pastré) à Marseille, fêtant le retour d'un arbre en plein milieu d'une place goudronnée. Mais la réalité tiendra dans un grand hôtel japonais avec sur le toit un espace vert aménagé. Beaucoup de seconds rôles non professionnels ajoutent à la sensation de téléfilm. Juste sympatoche!
Max, paysagiste engagé, veut faire des projets qui comptent et celui qui est cher à ses yeux est la transformation d'un terrain vague d’un quartier défavorisé en une zone végétale ouverte à tous. "Tant que le soleil frappe" est une histoire d'abnégation avec en quelque sorte une sorte de David contre Goliath puisque Max est plus ou moins seul dans ce combat contre des grands groupes et personnes influentes. Il est d'ailleurs question de politique notamment au niveau municipal ou de la gentrification. Ça se veut engagé, mais le scénario est trop léger. Ce n'est pas mauvais, mais c'est le genre de film dont je m'interroge sur la pertinence de son existence... Swann Arlaud fait de son mieux dans la peau de cet antihéros, mais l'ensemble est très moyen.
Très beau film d'auteur, engagé sans être ni didactique, ni donneur de leçon. Un film qui laisse de la place et qui pose de belles questions. Comment continuer d'œuvrer dans un système si codifié, qui ne répond souvent qu'à la rentabilité? Comment maintenir une exigence créatrice et garder certains idéaux quand on est sans arrêt confronter à la réalité d'un fonctionnement économique et/ou politique? Le film n'apporte pas de réponses et je l'en remercie. On suit la vie de ce paysagiste, magnifiquement habité par Swann Arlaud, avec empathie. On accepte ses compromis, et devine ses failles Les scènes de couples avec Sarh Adler, sont magnifiques. J'ai sincèrement aimé ce film qui m'a rassuré sur l'âme humaine. Il reste encore des hommes comme Max, qui ne lâche rien, contre vents et marées. Et qui finisse à maintenir l'arbre planté au milieu de la place bétonné. Pour combien de temps ?. Un film à voir et à ressentir !!! Un grand bravo à Philippe Petit.
Bon film qui démontre si c'est encore nécessaire que seul l'argent compte et que si tu es dans un quartier pauvre aucun budget pour le plaisir et le bien être seul l'appât du gain....
Suite à la bande annonce et le pitch peur d'un film trop moralisateur. On a parfois des préjugés sur certaines thématiques écologiques, ici je pense effectivement que je m'étais trompée. Une histoire totalement ancrée dans la réalité de la ville et des enjeux économiques, où chaque espace vide ne peut être que penser en terme de rentabilité. Partant de ce constat où est la place à l'utopie pour un poète jardinier, doux rêveur qui pense nature, fleurs et lien social. Son regard, son sourire , ses espoirs seules armes face aux technocrates. On a envie de le suivre, de le soutenir dans son projet mais sa naïveté finit par agacer et on a surtout envie de le secouer ... Même la dernière scène oscille entre révolte et fête. C'est une jolie histoire innaboutie, elle esquisse beaucoup de choses mais ne va pas jusqu'au bout . Ce film séduit par sa volonté de dénoncer cependant il y a une sorte de regret pour cette fin sans fin . Est-ce volontaire pour laisser la place à nos propres réponses ? est-ce parce que le réalisateur n'avait pas lui-même les réponses ? C 'est bien de dire. C 'est bien de montrer. Mais après ? On ressort contrarié de se sentir impuissant comme le doux Max .
Acteur ayant sauté le pas vers la réalisation Philippe Petit nous propose avec « Tant que le soleil frappe » une plongée dans les réalités des aménagements urbains. On y parle donc écologie, gentrification ou d’urbanisme. C’est bien documenté et grâce à Swann Arlaud, acteur déjà croisé chez François Ozon ou Claire, le film ne sombre pas dans le documentaire de fiction. Cet anti-héros, paysagiste naïf qui se heurte de plein fouet à la réalité ferait d’ailleurs penser au cinéma Rohmérien. Le film réussit à démontrer que les enjeux d’aménagement sont des questions de société. Il agace par contre à maintenir notre empathie tant l’attitude radicale de Max semble bien contreproductive face à la bouillabaisse politique Marseillaise…