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traversay1
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3,5
Publiée le 27 juillet 2022
Le 27 décembre 1968, à l'âge de 29 ans, Camilo Bellocchio se suicide. 50 ans plus tard, sa famille se réunit au grand complet, dont ses 3 frères et ses deux sœurs survivants. Parmi eux, le frère jumeau de Camilo, Marco Bellocchio, le célèbre réalisateur de Vincere, entreprend une enquête auprès de ses proches pour démêler enfin le vrai du faux concernant cette tragédie. Marx peut attendre est un documentaire intime qui enregistre les témoignages des frères et sœurs du cinéaste, montre des films et des photos tirés des archives familiales et évoque en images les principaux événements ayant marqué l'Italie de 1939 à1968. Le film est passionnant par au moins deux aspects, pour les connaisseurs de l’œuvre de Bellocchio mais pas eux seulement : des extraits de plusieurs films du réalisateur, liés peu ou prou à sa vie, des Poings dans les poches au Sourire de ma mère, en passant par Le Saut dans le vide et Les yeux, la bouche ; la personnalité profonde de Camilo, seul membre de la fratrie qui n'a pas trouvé sa voie et ne s'est pas engagé comme Marco dans le militantisme rageur des années 60, avec un âme marquée par la mélancolie et la dépression. Ce que les autres membres de la famille n'ont pas su voir, issus d'un environnement religieux pesant et d'abord préoccupés par leur propre sort. Sortant d'une sorte de déni consensuel, qui cachait un sentiment de culpabilité vivace, même un demi-siècle plus tard, Marx peut attendre se déploie comme un exercice cathartique touchant qui refuse les larmes tardives, s'autorise l'humour et porte enfin sur un deuil inconsolé, une lucidité que l'on espère enfin apaisée.
Marco Bellocchio réunit toute sa famille afin d’évoquer leurs souvenirs communs. Ensemble, ils vont évoquer notamment le frère jumeau disparu du réalisateur italien. Touchant par moments, le film perd en rythme et en lisibilité par des témoignages difficilement compréhensibles.
Le cinéaste Marco Bellocchio enquête sur un drame enfoui depuis plus de 50 ans : le suicide de son frère jumeau Camilo en 1968 à 29 ans. Déjà nourrie par l'histoire pesante et oppressante de sa famille avant même ce geste terrible (les poings dans les poches sur son grand frère psychotique), l'œuvre du cinéaste a ensuite été marquée par ce choc tout au long des années 1970 et 1980 (et même tout au long de sa carrière, car il y a toujours un garçon, un homme qui est littéralement enlevé dans ses films) sans qu'il ne s'en explique vraiment. C'est chose fait avec ce bouleversant documentaire (décidément l'année 2023 aura été une année de quêtes au cinéma) qui plonge dans l'ambiance familiale entre poids de la religion, troubles psychiques et désir d'émancipation individuelle confinant à l'égoïsme... Que se passe-t-il quand on ne trouve pas sa place ici-bas ? Le pire dans ce monde, c'est que tout le monde a ses raisons.
Puissant témoignage de l'impact du déni de la souffrance dans la dynamique familiale. Témoignage aussi sur la désorganisation psychique induite par l'emprise de la doctrine religieuse. Ses effets délétères sur le fonctionnement familial. également procès subtil de la relation intime entre pouvoir religieux et pouvoir politique. répétition inconsciente de celle-ci à l'échelle individuelle. Bouleversant de justesse. Bellochio décline avec une subtilité époustouflante la déchirure de la culpabilité. ce film est en même temps un travail personnel très fort,courageux, d'élaboration de son histoire et de prise de conscience de sa position.