En Ossetie du nord ( territoire appartenant à la fédération russe, enclavé partiellement en Géorgie) , une jeune femme vit avec son père et ses deux frères ( le second étant de retour de Rostov sur le Don pour rendre visite à sa famille). L'atmosphère familiale n'est pas fameuse, surtout pour la jeune fille qui subit la tutelle masculine de façon stricte. Il y a beaucoup de non-dit dans ce film qui ne seront jamais explicités. On apprendra que la jeune fille a été victime lorsqu'elle était enfant d'un attentat dont elle a gardé des séquelles. Le père aussi est malade sans qu'on sache non plus de quoi il souffre. Il règne une atmosphère peut-être incestueuse ( père- fille ?) dans cette famille recroquevillée sur elle-même. Recommandé par Pierre Murat au masque et la plume, par la revue Positif et auréolé du prix "un certain regard" obtenu à Cannes en 2021, je suis allé voir ce film plutôt confiant. Malgré ma meilleure volonté, je dois reconnaître que je n'ai pas trouvé beaucoup de qualité aux " poings...". Commencons par le meilleur, le film permet de jeter un œil sur un de ses territoires qui sont détachés de la Russie, tout en lui appartenant. Il s'agit ici d'un territoire qui représente environ un tiers de la superficie d'un grand département français. On y voit surtout des montagnes pelées qui laissent à peine la place à une route entre deux massifs. A la fin, à l'occasion d'un changement de lieux, on observe une plaine sèche et monotone. Les constructions n'ont qu'un souci de fonctionnalité, l'esthétisme y est totalement absent. La boite de nuit est située dans un gymnase ou le filet de volley est toujours tendu. On voit surtout des hommes un peu bruts de décoffrage et des jeunes filles vêtues de manière impersonnelle. Tous ses gens vivent de manière modeste dans un univers urbain, assez étouffant qui ne flatte pas le regard. Maintenant le moins palpitant, du moins, à mes yeux. Voilà un film qui posé le principe de départ tourné à vide. La première partie n'est vraiment pas réussie et souffre d'un manque de rythme assez impressionnant. Certes, la réalisatrice agite sa caméra mais le côté trépidant des images ( filmées bien trop souvent en gros plan) cache la vacuité du scénario. La seconde partie est ( un peu ) plus réussie, mais ne suffit pas à sauver ce film qui donne l'impression de ne pas être du tout travaillé au plan du scénario, des dialogues et du casting. Il ne suffit pas d'avoir du matériel technique pour réussir un film. Reconnaissons toutefois que le montage est plutôt réussi, mais c'est un film qui, à mes yeux, compte tenu de ce qu'il montre à l'écran, ne permettait pas d'aller au-delà de celui d'un moyen métrage (et encore!). A l'intention du spectateur éventuel, le film n'est quoi qu'on en pense, en aucun cas destiné au grand public.