Echec très fameux au box-office, Pluto Nash n’est certes pas une grande réussite, maintenant on reste à distance des pires films de tous les temps.
Le casting est globalement assez attrayant, avec un trio d’acteurs certes loin de leur meilleur, mais qui parviennent à trouver une certaine complicité et une certaine modération qui évite la balourdise. Eddie Murphy est un peu tiédasse mais c’est toujours préférable que certaine de ses prestations cabotine, et c’est surtout son rôle, assez creux, qui le dessert. Rosario Dawson a du charme, et elle semble s’amuser dans ce film offrant une interprétation amusante mais pas très enlevée. Randy Quaid est des trois celui qui tire le mieux son épingle du jeu avec un rôle pas facile pourtant. Autour d’eux quelques seconds rôles de prestige, plutôt bien vus, et toujours agréables, avec la présence d’acteurs comme Cleese ou Grier.
Le scénario est faible. Le film manque quand même d’une vraie histoire, la narration est une catastrophe, et même si les rebondissements et l’humour permettent de faire passer la sauce quelquefois, dans l’ensemble Pluto Nash peine à accrocher l’attention, et cela malgré une durée courte. En fait le film ressemble à une grande potacherie du début à la fin, mais sans vrai liant, sans grande consistance, et ce n’est clairement pas assez incisif. L’adulte trouvera l’ensemble trop tendre, et l’enfant se retrouvera face à quelques gags tout de même très adultes.
Visuellement on ignore où est passé le budget de 100 millions. Verhoeven avait fait mieux en décors lunaire avec Total Recall et à une autre époque que Pluto Nash. C’est franchement kitsch, ca fait souvent toc, et les effets visuels ont salement vieilli. En somme le film est assez moche, c’est le terme, et ce n’est pas la mise en scène timorée de Ron Underwood qui va sauver les meubles. Il semble d’ailleurs souvent faire des plans serrés pour cacher la misère des décors, ce qui sur une si grosse production est assez surprenant. Là-dessus vous ajoutez une bande son indigne d’une super-production, et vous avez Pluto Nash.
En somme le film souffre surtout d’une esthétique totalement kitsch et dépassée, qui rappelle en bien des points le massacre de Batman et Robin, et d’un scénario beaucoup trop creux qu’essayent de cacher un humour pas désagréable, mais insuffisant. Une déception donc, pas totale, mais indéniable. 1.5.