Avis sur Les Griffes de la peur

C'est un film de 69, il faut lui pardonner ces quelques défauts d'âge mais ce qui est plus embêtant c'est le manque d'horreur, c'est plus un Thriller psychologique sur la phobie animale. Malgré cela, le reste fonctionne bien, la réalisation est maîtrisée et les acteurs sont bons, le tout sur une bande son de Shriffin.

Ce film, réalisé par David Lowell Rich et sorti en 1969, n'est pas mal du tout ! C'est l'histoire d'une vieille tante qui vit avec son neveu, Luke, et qui, à sa mort, décide de tout léguer à ses chats. Mais lorsque le frère de Luke refait surface, elle pense changer son testament. Le scénario est écrit par Joseph Stefano, habitué des thrillers horrifiques, mais ici, je trouve l'utilisation des chats bien trop secondaire dans l'intrigue, alors que c'est pourtant le titre du film ! Le film n'est pas mensonger mais presque : on suit finalement une intrigue qui ressemble plus à un épisode de "Columbo" qu'à "Les Oiseaux" d'Alfred Hitchcock, là où les volatiles étaient au cœur de l'intrigue. Après une superbe introduction en split-screen où les chats sont bel et bien présents, le film se dirige ensuite de plus en plus vers un thriller disons plus classique où les manigances des personnages, l'argent et le testament prennent beaucoup plus de place que les chats. Ce qui est un peu dommage car, même si cette intrigue n'est pas trop mal ficelée (mais qui conviendrait peut-être plus à un épisode de série télé, comme encore une fois "Columbo" ou "Arabesque" par exemple), j'avoue avoir été déçu ne pas plus voir les chats que ça ! Nous avons pourtant d'excellentes scènes utilisant les félins, comme la dernière qui est tout simplement géniale, mais j'aurai aimé que le film privilégie des scènes comme celles-ci. Même si, évidemment, ça n'aurait pas été simple étant donné que ce sont de vrais chats et donc difficiles à dresser. Par ailleurs, ce travail avec les chats est très bon car dans les rares scènes où on les voit réellement menaçants, et bien ils arrivent à avoir un aspect vraiment effrayant. Et puis, tout simplement, j'adore l'ambiance ! Cette grande maison typiquement américaine, cette B.O. se voulant effrayante, cette ambiance très série B finalement que j'affectionne particulièrement. Concernant les acteurs, nous retiendrons particulièrement Micahel Sarrazin, Eleanor Parker et Gayle Hunnicutt qui jouent très bien. "Les Griffes de la peur" peut donc se révéler décevant par certains aspects, mais reste dans l'ensemble tout de même très appréciable.

Loin de l’originalité de Cat’s Eye sorti six ans plus tard (Lewis Teague, scénarisé par Stephen King), Eye of the Cat s’inscrit dans le sous-genre horrifique du film de monstre animalier traditionnel, mettant ici en vedette des chats tueurs dans la continuité de Black Cat (Edgar G. Ulmer en 1934 puis Albert S. Rogell en 1941) et de Tomb of Ligeia (Roger Corman, 1965), adaptations de nouvelles signées Edgar Allan Poe. Dans le cas présent, le long métrage aborde le chat par le prisme de sa phobie humaine, nommée ailurophobie : soit Wylie, hériter direct d’une vieille tante que d’autres prétendants souhaitent manipuler pour obtenir le pactole ; pourtant, jamais la peur ne parvient à se communiquer à un spectateur agacé par la lourdeur et l’inopérance des effets mis en place pour l’épouvanter. Seul le générique d’ouverture représente un cauchemar plastique par ombres colorées interposées ; jamais le film ne retrouvera cette ambition esthétique, desservi par une réalisation plate et par une interprétation approximative. Le choix de San Francisco, avec ses rues escarpées, comme cadre principal aurait pu matérialiser géographiquement la peur du phobique, synonymes de vertige : une seule séquence y recourt, grotesque au demeurant. Voilà donc une production médiocre que réhausse à peine la partition musicale de Lalo Schifrin.