Présentant un nouveau survival faisant suite à l'excellent Monde Perdu de 97, Jurassic Park 3, de Joe Johnston, ramène en 2001 et une deuxième fois sur Isla Sorna un troisième volet, certes dans l'esprit, mais dont les défauts de fabrication le confinent hélas à une note qui aurait pu être meilleure. C'est ainsi qu'on retrouve Alan Grant (Sam Neill), paléontologue de Jurassic Park premier du nom, dans un rôle plus bourru mais aussi moins enthousiaste, entraîné lui et son second Billy Brennan (Alessandro Nivola), malgré eux, dans une sorte de mission de sauvetage organisée à la va-vite par l'improbable couple Kirby (incarné par William H. Macy et Téa Leoni), accompagnés de gros bras à l'allure de commando à la limite des poncifs du genre, regrettable, quoi qu'on remerciera au passage les carnivores de l’île pour y avoir mis un terme assez rapidement. C'est donc aidés de Grant et son expérience précédente, ainsi que Billy, que les Kirby entreprennent de retrouver leur fils, Eric, perdu sur Isla Sorna, et manifestement plus doué à lui seul que tous les autres réunis. Côté dinosaures, le T-Rex, star des deux premiers opus, se retrouve rayé des cadres (on passera volontiers sur l'issue du combat...) par un nouvel arrivant, dont les dernières découvertes le concernant nous permettent de qualifier de "spécial" le spécimen de JP3, à savoir le Spinosaurus. Celui-ci est déterminé, et on ignore toujours pourquoi, à poursuivre inlassablement nos aventuriers, sur terre, mais aussi en milieu aquatique (un piscivore, tout de même...). Les Vélociraptors quant à eux, se voient attribuer (en dehors d'un petit lifting) une capacité de communication intéressante, basée sur l'intelligence de ceux de JP et TLW, mais faculté en partie gâchée par un accessoire maladroit et un final des plus limite... J'en viens à une des qualités du film à travers la présence de créatures volantes, pour un flot d'action se déroulant dans une volière, scène qui au passage hérite de Michael Crichton. Les CGI et les animatroniques sont très bons, et peuvent être considérés comme un point fort du film, même si on excepte quelques légères faiblesses (notamment sur des herbivores). La bande-originale de Don Davis (que l'on a connu plus inspiré), si elle reprend le thème de John Williams, n'arrive pas à donner autant concernant son thème particulier à JP3, ce qui en fait une musique de bonne facture, mais pas forcément inoubliable. Le scénario ayant souffert de problèmes internes, la courte durée du film, ses allures de film TV parfois, constituent des points négatifs qui réduisent le film à un niveau inférieur à The Lost World, et encore plus par rapport à Jurassic Park. La fin du film est décevante et invraisemblable (mais on retiendra la bienveillance d'Ellie Sattler (Laura Dern en courtes apparitions) tenant toujours beaucoup à son Alan). En bref, et malgré de gros défauts, Jurassic Park 3 n'en demeure pas moins un bon film d'aventure, où l'on a plaisir à retrouver des dinosaures aux prises avec des humains, qui parvient tant bien que mal à conserver l'esprit de la saga, mais qui aura laissé sur leur faim nombre de fans et pas que.