La saga "American Pie" représente une part non négligeable du cinéma de mon adolescence. Je me suis toujours montré d'une grande tolérance avec les trois premiers films, qui regorgeait de personnages géniaux, de dialogues cultes et de séquences sexy gentiment transgressives. Ce second opus n'en demeure pas moins le moins bon de la "trilogie" originale (et qui aurait dû rester une trilogie au lieu de se perdre dans des DTV indignes et un quatrième opus officiel très en dessous). La faute en incombe, bien évidemment, à un manque patent de renouvellement de l'histoire (même ton trash, mêmes problèmes existentiels, mêmes fêtes organisées par Stifler, mêmes ressorts comiques...) et à la gêne évidente qu'on éprouvé les scénaristes avec certains des personnages. Car, clause contractuelle oblige, tous les personnages du premier opus sont de retour... mais tous n'ont pas eu droit au même traitement, à commencer par les filles ! Ainsi, on se demande un peu ce que Tara Reid, Mena Suvari, Natasha Lyonne ou encore Shannon Elizabeth sont venues faire dans cette histoire... Seul Alyson Hannigan parvient à tirer son épingle du jeu, voir à émouvoir. Quant aux mecs, Oz (Chris Klein) et Kevin (Thomas Ian Nicholas) confirment qu'ils ont moins de potentiel comique que Jim (Jason Biggs en éternel maladroit), Finch (Eddie Kaye Thomas en séducteur de cougar) et, surtout, que Stifler (Sean William Scott). Ce dernier voit, ainsi, son rôle s'étoffer très considérablement et s'offre, sans difficulté, le statu d'attraction principale du film. Il serait, cependant, injuste d'oublier l'énorme Eugene Levy, qui rempile dans le rôle de l'hilarant père de Jim, aux conseils toujours très avisés et l'étonnant Cris Owen, qui reprend son rôle de "Sherminator" avec une certaine "profondeur" inattendue. Il n'y a pas, pour autant, beaucoup de subtilité à attendre de ce second opus qui a, avant tout, pour but de sitraire, au besoin par le biais de séquences et de dialogues trash (enfin, pour l'époque). On retiendra, ainsi, l'indispensable scène d'intro (dont Jim ne sort jamais grandi), la séquences dite de la "VHS collée", la scène avec les deux lesbiennes ou encore la conversation téléphonique entre Oz et Heather interrompue par Stifler... Mais "American Pie", c'est, également, une BO topissime (avec Sum 41 en tête) et, surtout, une complicité qui fait plaisir à voir... surtout quand on a l'âge des personnages ! Dommage, tout de même, que ce second opus ne se soit pas davantage risqué à un peu plus de renouvellement. Le troisième opus ne reproduira pas cette erreur !