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Rodrigue B
20 abonnés
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4,5
Publiée le 22 mai 2014
Jean Delannoy s'attaquait à un sujet très délicat! Il nous avait déjà prouvé quelques années auparavant qu'il était doté d'un certain don pour filmer les enfants et en ressortir le meilleur (avec son adaptation de « Chiens perdus sans collier »). Pour le sujet dont il est question ici, énormément de réalisateurs se seraient planté... Cette histoire bouleverse beaucoup de préjugés religieux et autres... Bien entendu, les mœurs ont changé (et c'est tant mieux) mais le film est chargé d'émotions, de messages, il ne laissera personne indifférent. Un collège de Pères accueille chaque année de nouveaux élèves (uniquement des garçons bien entendu) et parfois, des relations « particulières » se créent. Elles doivent se faire très discrètement s'ils ne veulent pas être renvoyés. Ce film relate une de ses merveilleuses histoires d'amour rendue impossible entre un élève de 17 ans (plus ou moins) et un autre encore enfant. La différence d'âge entre les deux pourra choquer ceux qui n'ont pas vu le film, les autres comprendront qu'il n'y a eu aucun faux pas dans la manière de traiter le sujet. On est amené à adorer cette relation amoureuse, on les trouve tantôt mignons tantôt en avance sur leurs âges. C'est fantastique d'être arrivé à mettre sur pied une telle perfection. Rien ne sonne faux! La langue française utilisée est quasi littéraire mais, très vite, on s'habitue à ces dialogues et la poésie s'en échappe. Si vous vous laissez prendre par cette histoire, vous en ressortirez bouche bée, il vous sera impossible de communiquer ce que vous avez ressenti tellement le poids des émotions sera lourd. C'est ce que je vous souhaite en tout cas, car cela voudra dire que vous êtes capable d'apprécier le « vrai » cinéma. Et les perles cinématographiques sont rares mais il y en a, et elles vous le rendront bien! Les deux jeunes acteurs sont étonnants de sincérité, ils jouent un mélange d'innocence, de bonté, de bon sens et parfois de rébellion. On ne peut qu'apprécier la présence de Michel Bouquet dans le rôle du Père de Trennes, rôle très compliqué, énigmatique formidablement joué et qui nous amène sur le terrain d'un autre sujet délicat: la pédophilie. Louis Seigner dans le rôle de ce brave Père Lauzon est brillant. C'est peut être le rôle le plus compliqué car c'est l'un des seuls qui se remet beaucoup en question, il pense différemment des autres et essaie de faire ce qui est juste. À la réflexion, peut-être que nous-même (spectateur) aurions fait pareil, même si au final, il s'avère que ce n'était surement pas le bon choix. De magnifiques scènes resteront à jamais dans les mémoires, surtout celles qui se déroulent dans la serre abandonnée où les deux jeunes « amis » se retrouvent en toute intimité: l'échange de sang, les lectures de leurs poèmes, les plans sur leurs regards et la magnifique musique qui accompagne le tout! Si vous ne l'avez pas encore vu, empressez-vous de le faire! Il fait partie de ces rares « indispensables » qui changent le spectateur à jamais!
Vu sur ARTE, ce fim se présente comme une mise en image assez plate d'un roman lui même fade,précieux et un rien venimeux. Le thème soulevé, à savoir le besoin d'exprimer un flot d'amour qui submerge l'adolescence dans un univers clos de jeunes garçons, n'est pas rendu dans toute sa problématique, les prêtres de ce temps là s'employant à présenter la femme soit comme une Mère intouchable(la Sainte Vierge) soit comme une dangeureuse tentatrice (Eve). Le Chérubin du "mariage de Figaro" lui aussi submergé par un désir d'amour naissant, a la chance de pouvoir l'orienter vers de jolies dames de la cour du comte Almaviva. Cela n'empècha pas qq invertis de l'époque de tomber amoureux du personnage comme le consul Cambécéres lequel s'acheta une rspectabilité en épousant la jeune actrice titulaire du rôle (ce rôle étant, est il besoin de le rappeler, tenu par une fille travestie en garçon). Montherlant rend mieux compte du problème dans sa pièce "la ville dont le prince est un enfant" ainsi que Roger Martin du Gard dans "les Thibaud" tout en insistant sur le caratère chaste de l'épisode.Mais le sujet reste à traiter dans un film qui évitera à la fois l'écueil du militantisme de mauvais aloi mais aussi la froideur d'analyse psychologique trop clinique. Les amours respectables gagnent à être traitées avec tact, délicatesse et poésie.
L’amour s’exprime par des rimes couchées sur papiers blancs, des regards lumineux activent des mains s’entrelaçant dans des lieux secrets, des cheveux se caressent sous des notes de pianos soudainement en allégresse. Les sangs ne font plus qu’un, une étreinte suprême entre deux corps est stoppée juste avant de basculer dans l’interdit.
Georges et Alexandre s’aiment au delà de ce que le commun des mortels est capable d’assimiler. Dieu semble cautionner cette passion en prenant l’apparence d’un agneau dans les bras d’un visage presque féminin offrant à un regard foudroyé un coup de foudre instantané, une vision presque divine.
Dans cette amitié particulière Dieu est amour, l’approche passionnelle est verbale, les visages sont contorsionnés de bonheur, une improbable sanction du ciel est validée par un silence approbateur, l’amour est la luminosité des astres, peu importe quels sont ses habits corporels, les âmes amoureuses sont uniformes.
Les hommes d’église par contre s’activent à détruire l’architecture d’un processus naturel, le mal s’instaure dans les cœurs, les procédures protectrices d’un amour deviennent hypocrites et anonymes, le persécuteur devient un offensé trahi par le contre poison d’un acharnement à détruire ce qui ne peut l’être.
Approche remarquable quoique de datée, « les amitiés particulières » offrent la plus belle des perceptions à deux jeunes esprits d’un même sexe, un amour fusionnel couronné par le rituel et le verbe amoureux.
Le terme adéquat d’une telle relation est inadapté à des sens ne fonctionnant que par un ressenti brutal conduisant vers l’éternité d’un sentiment.
« Les amitiés particulières » est un film remarquable, un cristallin audacieux au dessus d’une intolérance humaine étouffée par l’accord d’un mutisme divin.
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3,0
Publiée le 24 janvier 2011
Ce film sur l'amitiè amoureuse, entre deux jeunes collègiens dans un pensionnat de Jèsuites est parfaitement recrèèe par Jean Delannoy! Vingt ans après sa sortie en librairie, Delannoy adapte à l'ècran le premier roman de Roger Peyrefitte! Recrèant l'atmosphère de ce livre qui fit scandale, le rèalisateur attènue cependant l'ambiguïtè des èmois de ses jeunes hèros, et oppose la puretè de leur amitiè à la rigueur de l'institution religieuse! Devenu adulte, Didier Haudepin, l'un des deux enfants mettra en scène "Elsa, Elsa"! Un sujet dèlicat (honteusement interdit aux moins de 18 ans) traitè avec une franchise et un tact infinis...
On marche sur des oeufs avec ce film. Où est la limite entre l’amitié et l’amour? La parole des adultes prêche la méfiance à tel point que le prêtre désire être "le surveillant de leur coeur ». Un film délicat et sensible sur un sujet qui ne l’est pas moins. La scène vers la fin où le prêtre lui demande de lui rendre ses billets est vraiment touchante. Les larmes lui viennent aux yeux. Beau et triste.
un film dont le sujet est très délicat. Un rendu très sensible et émouvant. L'époque y ait pour beaucoup aussi car de nos jours ce film serait sans doute très mal vus. Certes certaines scènes sont un peu ambigus je dirais, mais la mélancolie et le jeu d'acteur rend le tout magnifique et bien construit. un peu de tendresse...
D'après Roger Peyrefitte, Jean Delannoy réalise une estimable chronique de l'adolescence dans le sein très strict d'un collège catholique pour garçons. Dans cette congrégation où est inscrite la progéniture de l'élite sociale, les pères dispensent les cours de vertu religieuse avec une autorité et une sévérité plus ou moins bienveillantes et en s'attachant à prévenir ces amitiés particulières, tendres et ambigües, qui naissent ça et là entre pensionnaires. Précisément, celle qui rapproche désormais Georges (un ado bien élevé et un peu niais, disons-le) à un "petit" de l'institution est toujours sous la menace d'être découverte.spoiler: Leurs rendez-vous clandestins, les billets doux qu'ils s'échangent, n'échapperont sans doute pas à la vigilance de leurs professeurs.
Le mot d'homosexualité -et encore moins de pédophilie, dont l'ombre plane sur le comportement d'un père (Michel Bouquet)- n'est jamais prononcé. L'époque du film ne s'y prête pas, la dialectiques des pères non plus, et sans doute Delannoy préfère-t-il invoquer une tendresse enfantine. De toute façon, ce n'est pas tant, en définitive, la relation candide entre Georges et son camarade qui nous intéresse que le contexte où elle se décline, celui d'un pensionnat dont les rituels et l'enseignement prétendent exercer une totale emprise spirituelle sur les enfants. Le film n'est pas un réquisitoire contre ce type d'établissement mais Delannoy, catholique lui-même, saura à la fin stigmatiser l'attitude dangereuse de directeurs de conscience intransigeants et bornés.
Malgré les années qui passe ,ce film garde une incroyable modernité dans son approche d'un sujet encore et toujours sulfureux : l'homosexualité.Meme s'il ne comporte aucune image licencieuse ,il est aisé d'imaginer au vues des nombreuses allusions les reactions outrées de certains lors de sa sortie en salle en 1964.Au dela d'une comprehensive polemique ,ce qu'il convient de retenir de cette oeuvre c'est avant tout la grande qualité de ses interpretes qui rendent ces personnages attachants : Lacombrade qui rappelle par son physique Jean pierre Leaud campe un sensuel ado surdoué tandis qu' Haudepin est parfait en garcon malicieux et rebel ,n'oublions pas les belles performances de Bouquet et Seigner en pretres torturés par leurs attirances inavouables.Delannoy a su retranscrire avec justesse la pesante atmosphere religieuse dans laquelle evolue de jeunes etres fragiles decouvrant leurs 1ers emois.
Le sujet de départ délicat ne m'intéressait pas vraiment mais le film est bien joué. Le scénariste et le réalisateur rendent aussi une copie assez bonne.
Jean Delannoy s’attaque à un sujet subversif pour l’époque, l’homosexualité. Ainsi, il nous narre l’histoire de deux jeunes adolescents qui s’éprennent l’un de l’autre dans un collège de Pères. Un sujet intéressant mais la mise en scène et la réalisation trop plate rende le récit monotone à la longue. Les dialogues et les acteurs ne sont pourtant pas à blâmer. On s’ennuie quelque peu, mais le sujet reste bien traité.
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2,5
Publiée le 6 mai 2021
Tourné en noir et blanc par le regretté réalisateur français Jean Delannoy le film est en grande partie fidèle au roman source. Georges de Sarre un élève de dernière année nouvellement arrivé dans un pensionnat catholique pour garçons de la classe supérieure s'impose rapidement comme le choix de ses pairs et sera admis à l'académie d'un jour à l'autre, lorsqu'il pose les yeux sur un camarade de classe beaucoup plus jeune, Alexandre Motier (Haudepin) un garçon chérubin au visage d'ange les deux s'attirent mutuellement à travers des lettres d'amour et des rendez-vous secrets leur amitié spéciale ne peut continuer sans la punition de l'école après plusieurs combats avec plusieurs pères Bouquet dans le rôle du Père Trennes, Seigner dans celui du Père Lauzon et Nat dans celui du Père Supérieur ils finissent par être inattaquables par l'église rigoureuse leur avenir devient inquiétant. Le jeu des acteurs frise l'amateurisme sauf la justesse de Michel Bouquet un père en conflit avec sa propre pulsion inavouable. Mais dans l'ensemble le film émet son intensité visuelle mais son fruit défendu trop modérément...
Un chef d'oeuvre. Beau, simple, emouvant et splendidement interprété. Les sentiments qui se degagent de ce film sont extrèmement touchant et sincère. La fin tragique est magnifique.
C'est une histoire émouvante et qui sentait le souffre quand le film a été réalisé. Encore maintenant, elle n'est pas politiquement correcte mais malgré ça elle m'a beaucoup plu et c'est un film que j'ai plaisir à voir et à revoir. Les acteurs adultes dont Michel BOUQUET sont déjà impressionnants et crédibles mais Alexandre, admirablement interprêté par le touchant et craquant petit Didier HAUDEPIN leur vole la vedette. Il saisit au bond toute l'attention que lui porte Francis LACOMBRADE et cette passion va le dévorer juqu'au suicide consécutif à la séparation forcée du fait d'adultes qui n'ont rien compris à ce qui se passait entre eux et qui vu que perversion là où était l'amour le plus pur et le plus noble. On peut en pleurer quand on voit ce film et je suis certain que beaucoup l'ont fait mais ensuite on veut le revoir tant il vous a marqué. Dans le rôle d'un des camarades, Dominique MAURIN joue là aussi une belle prestation. Ce film que je vous conseille de voir à tout prix et d'acheter s'il existe dans le commerce, je l'ai à l'époque enregistré en VHS mais dès que possible je le repiquerai en DVD cer, évidemment, sa place est dans toute bonne DVDthèque dont la vôtre, ça va de soi !
Un film terrible, autant par sa tendresse que par l'injustice qui se dégage à la fin. A la fois critique d'une religion protectrice et dominatrice, deux amis éssayent de s'en sortir et de se voir, seulement dans le cadre d'amitiés particuliéres. De cette rencontre nait une véritable amitié qui plus tard sera emportée comme un feu de paille. Francis Lacombrade en un ami au dela de tout et le petit Didier Haudepin en petit pepito. Entre les manigances de deux jeunes et celles des curés, leur amitié tourne aml et finit tragiquement. Plus qu'une simple amitié, ce la representait tout pour eux et une fois l'un de l'autre, cela ne sert plus à rien. Une tendresse au dessus de tout et un fin des plus tragique, voila un excellent film français. Delannoy, un réalisateur de talent.