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Très long , un concourt métrage suffirait
Les acteurs dont cependant investis mais lors passionnant malgré ce sujet concernant.
Les acteurs dont cependant investis mais lors passionnant malgré ce sujet concernant.
PLR
Un avertissement préalable à l’écran précise qu’il s’agit d’une œuvre de fiction mais inspirée par des évènements réels, les lieux et les personnages ayant été à l’occasion modifiés. Utile précaution juridique sans doute sur un sujet sensible mettant en scène plusieurs autorités publiques dont l’action (ou plutôt l’inaction sur le théâtre d’une guerre économique) n’est pas présentée sous son meilleur angle. Mea culpa, la région Bretagne est néanmoins partenaire du film. La présentation en avant-première de ce film dans les communes où il a été tourné a parfois été émaillée de protestations (d’agriculteurs). Et pendant le tournage, l’équipe du film a rencontré les pires difficultés pour déposer ses caméras en certains lieux. Voilà pour l’ambiance qui entoure ce film (de fiction donc ? hum…) sur le registre écolo lanceur d’alerte. Car les algues vertes dans le département des Côtes d’Armor (en volume, deuxième département d’élevage intensif porcin devant le Finistère), ce n’est pas de la fiction, c’est une réalité avec ses ressorts géopolitiques, économiques et sociaux. Le public Breton de ces régions côtières sera donc a priori attentif et réceptif puisque déjà sensibilisé au sujet. Peut-être moins évident, moins compréhensible pour le spectateur lambda qui n’arrivera pas forcément à prendre entièrement la mesure de… l’intrigue (encore que les choses sont très claires, trop !).
En matière de film militant, je dirais même de film militant écologique, pour moi le mètre étalon c’est « Dark Waters ». Et bien je crois que Pierre Jolivet a vu et revu le film de Todd Haynes parce que visiblement, il en a tiré les bonnes leçons. Lui, le spécialiste des films militants, des films coup de poing, il nous propose un long métrage assez passionnant sur le scandale des algues vertes. Il choisi d’adapter directement le roman graphique d’Inès Léraud, en faisant de la journaliste son personnage principal et en racontant sur plusieurs années le combat difficile qui fût (et qui est sans foute encore) le sien en Bretagne. Son film, dont le seul défaut est d’être un tout petit peu trop long et de tirer en longueur sur la fin, explique avec la clarté d’un exposé scolaire pourquoi ces algues vertes prolifèrent en Bretagne, pourquoi elles tuent et pourquoi personne ne veut
spoiler:
(ou ne peut)
s’attaquer au problème. A part quelques petits flashs back, l’enquête est racontée chronologiquement. C’est une enquête journalistique de pure investigation, Inès rencontre untel et untel, cherche des rendez-vous, passe des coups de fils, construit sa réflexion, cherche des preuves, se fait rabrouer, arrive à convaincre ou pas. Rien de spectaculaire, on n’est pas dans un thriller qui ne dirait pas son nom, le suspens est minimal, les rebondissements ne sont pas ébouriffants. Pas trop bavard (un écueil dans lequel il aurait facilement pu tomber), « Les Algues Vertes » ne souffre en réalité que de deux petits défauts de forme à part sa durée : un titre et une affiche sans finesse ni subtilité. Son scénario, en plus d’être clair et de montrer sans fards ni paillettes le travail difficile (voire besogneux) d’une journaliste de terrain essaie au maximum d’éviter le manichéisme. Ca aussi, c’est un défaut dans lequel il est facile de tomber (voir « Goliath ») : mettre bien dos à dos les gentils écolos et les méchants pollueurs, faire de ces derniers des gens sans foi ni loi et asséner le message du film à grand coups de marteau. Or non, ici les problèmes compliqués sont expliqués dans leur complexité. Il y a deux scènes qui exposent bien cette complexité : spoiler: la scène ou Rosie (veuve d’un joggeur victime des algues vertes) explique que son village, et au-delà dans toute la Bretagne, tous le monde à un frère, un ami, un père, un oncle qui travaille dans l’agro alimentaire, et que mettre en cause cette agriculture et cette industrie c’est se couper de tout le monde, c’est se retrouver seul dans un combat perdu d’avance. Et puis il y a les scènes avec le conseiller régional, puis député incarné par Jonathan Lambert. Lui, le politique, normalement le professionnel de la langue de bois est finalement presque le seul à tenir à Inès un discours différent : lui ne nie pas la dangerosité des algues, mais il n’a aucune marge de manœuvre pour y remédier. L’aveu de son impuissance est terrible, puisque même le « pouvoir » ne « peut » rien contre les intérêts économiques à l’œuvre. Ce n’est pas dit ainsi mais c’est comme cela que je l’entends : s’attaquer au problème des algues vertes c’est ruiner la Bretagne, donc on fait avec…
A part quelques passages un peu « assénés » comme le licenciement d’Inès ou la virée avec la grosse berline de la FNSEA (qui ne va pas du tout aimer le film), le scénario essaie vraiment de toujours rester dans la subtilité d’une question compliquée et d’un problème à multiples ramifications. C’est sur, on sort de la séance un peu dépité par une question écologique dont on ne mesurait pas la gravité. Forcement, l’omerta étant ce qu’elle est, je découvre un peu l’hydrogène sulfuré des algues vertes à cette occasion, moi qui ne suis pas bretonne. Céline Sallette et Nina Meurisse campent deux héroïnes à mes yeux. La première en journaliste courageuse et la seconde en compagne solidaire. On connait le talent de Céline Sallette qui a déjà incarné ce genre de rôle un peu ingrat avec talent et retenue. Je connaissais moins Nina Meurisse que j’ai trouvée tout à fait juste dans un rôle très bien écrit. Elle incarne la compagne d’Inès, spoiler: elle aurait pu tomber dans le cliché de la compagne victime collatérale, négligée et exaspérée, jusqu’à la dispute obligatoire « Tu préfères ton enquête à notre couple, j’en ai assez ! ». Et bien non, Judith est une compagne qui fait équipe, qui soutient, qui console, qui encourage, elle n’est jamais dans la rancœur ou l’égoïsme. Encore un cliché dans lequel Pierre Jolivet n’est pas tombé.
Accompagnées de quelques jolis petits seconds rôles bien écrits, notamment celui de Julie Ferrier, de Jonathan Lambert ou de Clémentine Poidatz, Inès et Judith apportent beaucoup de force et de tendresse dans un film qui aurait pu, sans elles, paraitre aride et peut-être même austère.
s’attaquer au problème. A part quelques petits flashs back, l’enquête est racontée chronologiquement. C’est une enquête journalistique de pure investigation, Inès rencontre untel et untel, cherche des rendez-vous, passe des coups de fils, construit sa réflexion, cherche des preuves, se fait rabrouer, arrive à convaincre ou pas. Rien de spectaculaire, on n’est pas dans un thriller qui ne dirait pas son nom, le suspens est minimal, les rebondissements ne sont pas ébouriffants. Pas trop bavard (un écueil dans lequel il aurait facilement pu tomber), « Les Algues Vertes » ne souffre en réalité que de deux petits défauts de forme à part sa durée : un titre et une affiche sans finesse ni subtilité. Son scénario, en plus d’être clair et de montrer sans fards ni paillettes le travail difficile (voire besogneux) d’une journaliste de terrain essaie au maximum d’éviter le manichéisme. Ca aussi, c’est un défaut dans lequel il est facile de tomber (voir « Goliath ») : mettre bien dos à dos les gentils écolos et les méchants pollueurs, faire de ces derniers des gens sans foi ni loi et asséner le message du film à grand coups de marteau. Or non, ici les problèmes compliqués sont expliqués dans leur complexité. Il y a deux scènes qui exposent bien cette complexité : spoiler: la scène ou Rosie (veuve d’un joggeur victime des algues vertes) explique que son village, et au-delà dans toute la Bretagne, tous le monde à un frère, un ami, un père, un oncle qui travaille dans l’agro alimentaire, et que mettre en cause cette agriculture et cette industrie c’est se couper de tout le monde, c’est se retrouver seul dans un combat perdu d’avance. Et puis il y a les scènes avec le conseiller régional, puis député incarné par Jonathan Lambert. Lui, le politique, normalement le professionnel de la langue de bois est finalement presque le seul à tenir à Inès un discours différent : lui ne nie pas la dangerosité des algues, mais il n’a aucune marge de manœuvre pour y remédier. L’aveu de son impuissance est terrible, puisque même le « pouvoir » ne « peut » rien contre les intérêts économiques à l’œuvre. Ce n’est pas dit ainsi mais c’est comme cela que je l’entends : s’attaquer au problème des algues vertes c’est ruiner la Bretagne, donc on fait avec…
A part quelques passages un peu « assénés » comme le licenciement d’Inès ou la virée avec la grosse berline de la FNSEA (qui ne va pas du tout aimer le film), le scénario essaie vraiment de toujours rester dans la subtilité d’une question compliquée et d’un problème à multiples ramifications. C’est sur, on sort de la séance un peu dépité par une question écologique dont on ne mesurait pas la gravité. Forcement, l’omerta étant ce qu’elle est, je découvre un peu l’hydrogène sulfuré des algues vertes à cette occasion, moi qui ne suis pas bretonne. Céline Sallette et Nina Meurisse campent deux héroïnes à mes yeux. La première en journaliste courageuse et la seconde en compagne solidaire. On connait le talent de Céline Sallette qui a déjà incarné ce genre de rôle un peu ingrat avec talent et retenue. Je connaissais moins Nina Meurisse que j’ai trouvée tout à fait juste dans un rôle très bien écrit. Elle incarne la compagne d’Inès, spoiler: elle aurait pu tomber dans le cliché de la compagne victime collatérale, négligée et exaspérée, jusqu’à la dispute obligatoire « Tu préfères ton enquête à notre couple, j’en ai assez ! ». Et bien non, Judith est une compagne qui fait équipe, qui soutient, qui console, qui encourage, elle n’est jamais dans la rancœur ou l’égoïsme. Encore un cliché dans lequel Pierre Jolivet n’est pas tombé.
Accompagnées de quelques jolis petits seconds rôles bien écrits, notamment celui de Julie Ferrier, de Jonathan Lambert ou de Clémentine Poidatz, Inès et Judith apportent beaucoup de force et de tendresse dans un film qui aurait pu, sans elles, paraitre aride et peut-être même austère.
Film nécessaire et magnifiquement interprété par 3 actrices très justes dans leur rôle. On aimerait voir Céline Sallette plus souvent. J'ai aussi apprécié Julie Ferrier dans un rôle plus dramatique.
« Les algues vertes » de Pierre Jolivet (2023) est tiré d’une BD et de l’enquête menée par la journaliste-enquêtrice Inès Léraud. Le pitch est connu : l’accumulation en Bretagne d’algues vertes qui en pourrissant dégagent de l'acide sulfurique (H2SO4) ou « hydrogène sulfuré », un gaz hydrophile particulièrement toxique. L’accumulation de ces algues vertes depuis 1989 serait liée à l’accroissement des élevages de cochons via leurs déjections et/ou les engrais et pesticides voire les résidus des riverains qu’ils soient des Bretons ou des vacanciers, riches en azote et de nitrate. On comprend donc rapidement l’impact économique et politique tant sur l’économie agricole que sur le tourisme … et la grande difficulté de cette enquête avec une certaine omerta puisque chaque famille a un proche qui travaille dans les fermes ou les coopératives… et même des difficultés lors du tournage alors que Pierre Jolivet s’était pourtant rendu sur le terrain pendant 3 ans pour se renseigner.
C’est un film très pédagogique mais assez lent voire monotone et Céline Sallette ne crève pas l’écran. Il n’est pas sans annoncer les problématiques liées à l’utilisation de la chlordécone (un pesticide utilisé dans les bananeraies de la Martinique et de la Guadeloupe de 1972 à 1993 pour lutter contre le charançon du bananier), des néonicotinoïdes (contre la jaunisse des betteraves sucrières dans les Hauts de France)… sources de « guerres économiques ».
C’est un film très pédagogique mais assez lent voire monotone et Céline Sallette ne crève pas l’écran. Il n’est pas sans annoncer les problématiques liées à l’utilisation de la chlordécone (un pesticide utilisé dans les bananeraies de la Martinique et de la Guadeloupe de 1972 à 1993 pour lutter contre le charançon du bananier), des néonicotinoïdes (contre la jaunisse des betteraves sucrières dans les Hauts de France)… sources de « guerres économiques ».
Film magnifique, à voir pour comprendre les forces d'inertie qui s'opposent à des changements pourtant salutaires à la préservation de la vie sur terre
Bon film, une quasi docu-ficion. une galerie de personnages intéressante, emmenée par une grande Céline Sallette, et une touchante Julie Ferrier et un Jonathan Lambert remarquables.
Film à voir absolument ! Pour rester vigilant sur ce problème comme sur bien d'autres du domaine agricole .
L'actrice principale est formidable !
L'actrice principale est formidable !
film engagé à charge qui tient son rang par un metteur en scène sans concession. bien interprèté avec un petit plus à Nina meurisse.
sujet intéressant même si le traitement bobo-gaucho est parfois un peu agaçant. Un peu de mal avec le personnage d'Inès: la scène des deux parisiennes condescendantes qui se pointent au café et prennent les locaux pour des idiots en est le parfait exemple... Mais bon ça reste pas mal.
Film absolument nécessaire, tout comme Goliath, la fille de Brest, Erin Brokovitch, Dark Waters... Tous ces films qui nous mettent face à la réalité de ma corruption généralisée du monde capitaliste dans lequel nous vivons, où l'argent est maître et où l'humain n'a plus sa place. Déprimant mais tellement important. Peut-être qu'un jour, on mettra fin à toutes ces injustices... Essayons d'y croire...
Très bon film ! Bravo à toute l'équipe pour ce film courageux qui dénonce une vérité qui dérange !..
Un film aux qualités cinématographiques mitigées mais qui a le mérite de porter un message de fond fort et qui mérite d'être entendu.
Sur ledit fond : un super message à la fois sur l'urgence écologique et sanitaire que représentent les algues vertes bretonnes, et sur l'emprise extraordinaire des lobbies agroalimentaires et chimiques en Bretagne, jusqu'aux plus hautes institutions de la République.
On notera cependant que le point de vue des agriculteurs est considéré mais insuffisamment traité, et c'est bien dommage parce qu'il mériterait la moitié du long-métrage.
Sur la forme : une réalisation pas toujours très propre, une distribution inégale mais dans l'ensemble peu convaincante, beaucoup de scènes complètement inutiles.
Cependant le message transforme ce qui devrait être un 3/5 en 4/5.
Sur ledit fond : un super message à la fois sur l'urgence écologique et sanitaire que représentent les algues vertes bretonnes, et sur l'emprise extraordinaire des lobbies agroalimentaires et chimiques en Bretagne, jusqu'aux plus hautes institutions de la République.
On notera cependant que le point de vue des agriculteurs est considéré mais insuffisamment traité, et c'est bien dommage parce qu'il mériterait la moitié du long-métrage.
Sur la forme : une réalisation pas toujours très propre, une distribution inégale mais dans l'ensemble peu convaincante, beaucoup de scènes complètement inutiles.
Cependant le message transforme ce qui devrait être un 3/5 en 4/5.
Le couple formé par Céline Sallette et Nina Meurisse est particulièrement crédible. Simple et attachant il constituerait presque l’atout principal de ce film, dont l’intrigue principale, c’est à dire l’enquête sur ce scandale des algues vertes toxiques, est intéressante mais peine à captiver totalement, la faute à une réalisation un peu sage. Cela reste un bon film à conseiller
Remarquable réalisation de P Jolivet.
Les deux actrices Céline Sallette et Nina Meurisse sont très justes. Le sujet aussi grave soit il est bien traité. Il faudrait beaucoup d'Ines dans ce monde.
Les deux actrices Céline Sallette et Nina Meurisse sont très justes. Le sujet aussi grave soit il est bien traité. Il faudrait beaucoup d'Ines dans ce monde.
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