Non : gagnants !
1er film de Nessim Chikhaoui, scénariste de la déplorable saga des Tuches et du pitoyable Doudou… D’emblée, ça ne partait pas très fort pour ces 111 minutes qualifiées de comédie dramatique. Parce qu’il a oublié sa carte d’identité, Elias ne peut passer les épreuves du concours d’entrée à Sciences Po. À la recherche d’un job en attendant de pouvoir se présenter à nouveau, il devient éducateur dans une Maison d’Enfants à Caractère Social. Comme quoi, une fois de plus il ne fait jamais céder à ses a priori. Voilà un vrai feel good movie qui sait dénoncer – non sans humour -, la situation difficile dans laquelle sont plongés les « cassos », comprenez les « cas sociaux ». Un sujet grave traité avec subtilité et grâce, mais sans optimisme béat. A voir !
Notre réalisateur et coscénariste, ancien éducateur spécialisé, a voulu aborder la thématique des Maisons d’Enfants à Caractère Social (MECS) de manière moins sombre que dans la plupart des films sociaux français. En montrant qu’il peut y avoir aussi de la vie, de la joie, de la bonne humeur, sans pour autant occulter les moments difficiles. Là où il serait facile de verser dans le pathos ou misérabilisme, il réussit une comédie, certes bourrée de bons sentiments, - et alors, serait-ce systématiquement un reproche -, mais qui sonne juste et nous apprend beaucoup sur ces jeunes très difficiles récupérés dans ce type de structure lorsque les familles d’accueil « craquent ». Il réussit à merveille le mélange entre la gaieté de l’enfance et la dureté de la réalité. Un film lumineux au message humaniste et touchant.
Shaïn Boumedine, au charisme indéniable et Nailia Harzoune, espiègle et mystérieuse, sont incontestablement des découvertes. Julie Depardieu, Philippe Rebot, Smaïn, - qu’on retrouve avec plaisir -, Aloïse Sauvage et Moussa Mansaly complètent le haut de l’affiche. Mais n’oublions pas les jeunes Victor Le Fèvre, Lucie Charles-Alfred, Moussa, Syrine, tous remarquables. Une morale à tirer de cette très belle comédie dramatique : « les seules batailles qu’on est certain de perdre sont celles qu’on ne mène pas ». Allez voir le film, vous comprendrez mieux ma conclusion.