Ce remake de "Abre los ojos", réalisé par Cameron Crowe et sorti en 2001, est vraiment très moyen ! J'avais déjà vu le film une première fois et j'avais apprécié mais sans plus, n'en ayant gardé aucun souvenir. Mais cette fois, j'ai regardé l'original espagnol au préalable et ainsi, ce remake américain m'a paru encore plus fade que dans mes souvenirs ! Pourtant, j'ai remarqué que beaucoup de spectateurs préfèrent ce remake, le trouvant notamment plus poétique. Et je dois avouer que je pense complètement l'inverse ! En effet, nous retrouvons donc la même histoire que dans le film original, quelques scènes ou dialogues étant même repris au mot près. On se demande alors, au premier abord, quel est l'intérêt d'un remake de la sorte, sinon éviter une nouvelle fois au public américain de lire des sous-titres sur un film étranger. L'intérêt de ce remake est donc finalement le changement de pays évidemment mais donc de contexte. Effectivement, le réalisateur en profite ici pour y glisser une critique du fameux rêve américain. Si, dans l'original espagnol, le personnage principal est juste un riche fils à papa, ici, il doit gérer une grande entreprise et a donc de grosses responsabilités. Il n'est de plus pas plus enchanté que ça par son travail et ses collaborateurs rêvent de le mettre dehors. Il suffit alors que le héros soit défiguré pour le destitué de son trône, le rêve américain s'écroulant ainsi en un claquement de doigts. C'est un sujet très américain forcément puisque cela touche directement le mode de vie par excellence du pays (quoique de plus en plus remis en question ces dernières années) mais du coup, je trouve que cela enlève une part de poésie au film. Je trouve en effet notamment que toutes les scènes dans lesquelles David, le héros, se trouve au siège de son entreprise ou avec son pote Tommy renvoient directement à cette critique de la société du paraitre qui n'est que trop peu subtile. Dans le premier, nous avions également cette critique du paraitre (notamment avec le thème du masque, omniprésent dans le film, qu'il soit physique ou figuratif) mais elle était dix fois plus subtile, rendant le film beaucoup plus poétique. Alors c'est peut-être car je connais la fin mais j'ai tout de même trouvé ce remake beaucoup plus prévisible que l'original dans le sens où le film ne prend pas vraiment le temps d'installer le mystère. J'ai l'impression que l'on devine très vite la fin à partir d'un certain moment, fin qui est d'ailleurs, encore une fois, beaucoup moins subtile dans ce remake. Concernant les acteurs cependant, nous retrouvons Penélope Cruz dans le même rôle et puis Tom Cruise, Cameron Diaz et Kurt Russell qui jouent très bien. "Vanilla Sky" apporte donc un discours intéressant sur l'american dream mais ce qui a malheureusement pour effet de rendre l'ensemble beaucoup moins poétique et subtil que l'original.