Le film a fait partie de la section éphémère "Le cinéma pour le climat" du Festival de Cannes 2021.
Marie Amiguet s’est vu proposer ce film en 2017 par Vincent Munier après qu’il a vu son travail sur le film de Jean-Michel Bertrand, La Vallée des loups, sur lequel elle était directrice de la photographie : « J’avoue qu’il m’a semblé difficile de refuser une aventure là-haut avec un écrivain que j’admire énormément et Vincent, le photographe que l’on sait, devenu mon compagnon entretemps. »
Le film a été tourné dans l’Est du Tibet, sur des plateaux situés en moyenne à 4500 m d’altitude avec des sommets à 6000m. L’équipe, composée de Sylvain Tesson, Vincent Munier, Marie Amiguet et l’assistant-réalisateur Léo-Pol Jacquot, a effectué deux séjours de trois semaines sur place.
La Panthère des neiges met en scène la rencontre entre le photographe animalier Vincent Munier et l’écrivain Sylvain Tesson, dont l’œuvre est basée sur les nombreux voyages qu’il a effectués dans des conditions souvent extrêmes. Marie Amiguet raconte : « J’étais curieuse de découvrir quel feu d’artifice ce tête-à-tête allait provoquer entre, d’un côté, Vincent, un homme très sensible à la nature, obsédé par la beauté et effectivement taiseux, et de l’autre, cet écrivain très volubile qui dévore la vie par les deux bouts. J’aime filmer les gens passionnés, tenter de comprendre ce qui anime ces êtres humains d’exception. » Munier connaissait les récits d’aventure de Tesson, en particulier Sur les chemins noirs : « On y sentait une fibre écologique en filigrane. Naturellement, je l’ai invité pour clôturer mes aventures par un livre avec ses textes, et ce film. Comme souvent, j’ai à cœur de lancer des passerelles : transmettre l’émerveillement, suivre le rythme lent de la nature dont on s’imprègne complètement au fil des heures et des observations. Il s’agissait donc de filmer l’échange entre lui et moi autour d’un même rêve, tout en utilisant les images animalières accumulées lors de mes précédentes aventures là-haut ».
L’équipe a été confrontée à des températures extrêmes : en février, la moyenne était de -18°C, et aux environs de -25°C le matin. Marie Amiguet se souvient : « Je limitais donc les réglages à faire sur la caméra pour ne pas avoir à sortir mes mains des moufles, ou bien je recourais aux chaufferettes. Mais il fallait compter aussi avec le vent, très fréquent et fort, qui soulevait énormément de poussière fine ! Ça peut être redoutable pour le matériel [...] ».
Vincent Munier a découvert l’existence de la panthère des neiges à travers les récits d’aventure du biologiste américain George B. Schaller. Dans le Chitral, au Pakistan, il l’avait filmée dans les années 1970 : « en partant pour la première fois au Tibet, en 2011, je croyais modérément à la possibilité de la voir. En revanche, je savais que j’allais croiser d’autres espèces tout aussi énigmatiques. Pour commencer, j’ai d’ailleurs passé un mois sans la voir – juste une trace –, mais c’était passionnant de la savoir présente. »
Malgré un emploi du temps chargé, le musicien Warren Ellis (compositeur notamment des bandes-originales de L’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford, Des hommes sans loi et La Route) a accepté de signer la musique du film. Un rêve pour Vincent Munier : « Nous avons eu la grande chance de collaborer avec Warren Ellis, un artiste hors pair, dont j’apprécie tant la musique minimaliste, si envoûtante. Elle entrait en évidente résonance avec les vastes paysages sauvages et les apparitions magiques des bêtes que je rencontrais au Tibet. » Le musicien a embarqué son vieux complice de toujours, le chanteur Nick Cave.