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Olivier Barlet
299 abonnés
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4,0
Publiée le 16 septembre 2021
L’originalité du film est d’opérer le lien avec le maire agriculteur de Lussas qui a partagé les bancs d’école avec le fils de l’épicière, Jean-Marie Barbe, et l’a toujours suivi dans ses projets fous. Cette inscription dans la ruralité, ce va-et-vient entre passionnés (de cinéma ou d’agriculture) marque autant le film que les projets qu’il décrit, imprimant un autre rythme et un ancrage tout sauf parisien, alors même que c’est le monde qu’ils convoquent par le cinéma. (...) Ce que documente là Claire Simon, c’est du courage au quotidien, un engagement qui ne compte pas ses heures même si s’expriment parfois la frustration de ne pas arriver à tout faire et la fatigue. Réaliser un rêve ne va pas sans douleur… Surtout que rien n’est simple, qu’il y a des orages et qu’on y laisse sa santé. Tout militant associatif et tout agriculteur reconnaîtra ses moments de doute dans ce vécu. Il y retrouvera aussi le sens qu’il cherche à donner à son travail, une alternative à l’abêtissement et un cadeau pour les générations suivantes. Car c’est une utopie qui se construit dans ce village du fond de l’Ardèche, une utopie qui vaut bien qu’on la documente au cinéma.
Paris n’a pas le monopole du cinéma d’auteur, comme vient nous le rappeler la documentariste Claire Simon qui nous entraîne en plein cœur de l’Ardèche et plus précisément à Lussas, un petit village peuplé d'irréductibles cinéphiles. Si cette ville ne vous dit rien, cette commune de 1000 habitants est pourtant un haut-lieu du cinéma documentaire en France.
Depuis 1989 se tient les "États généraux du film documentaire", un festival piloté par l’association Ardèche Images et depuis 2016, la toute première plateforme de SVoD dédiée aux documentaires d’auteur voit le jour, elle s’appelle Tënk. Ces créateurs ne comptaient pas s’arrêter en si bon chemin, puisqu’ils avaient aussi dans les cartons l’idée de mettre en chantier un « village documentaire », une structure appelée "L'Imaginaire" regroupant en son sein L’École documentaire, des salles de post-production et les bureaux de Tënk.
Le documentaire de Claire Simon s’est intéressé à la façon avec laquelle cette petite bourgade s’est battue pour que la communauté de commune et la région Auvergne-Rhône-Alpes les aident à mettre en place cette toute nouvelle structure. On suit les pérégrinations du maire du village Jean-Paul Roux et Jean-Marie Barbe le fondateur de Tënk (et accessoirement, le fils de l’épicière) dans leur bataille, entre Paris & l’Ardèche pour réunir les fonds, convaincre le CNC, les actionnaires, les donateurs et tout le village (dont certains s’étaient opposés, craignant de voir leurs impôts être gaspillés).
Il est impressionnant de constater à quel point, même au fin fond de la France, le cinéma arrive à se faire une place. Pas besoin de s’appeler Paris, Deauville ou Cannes, la preuve en est avec Lussas qui parvient à capter l’attention de l’État en y envoyant la ministre de la culture de l’époque Audrey Azoulay (le tournage s’est déroulé sur 4 ans, entre 2015 & 2019).
Le Fils de l’épicière, le maire, le village et le monde (2021) pourrait être vu comme un prolongement de la série télévisée réalisée par la réalisatrice, à savoir Le Village (2019), une série de 20 épisodes qui s’intéressaient déjà à Lussas et à son appétence pour le cinéma documentaire.
Une immersion très intéressante, loin du microcosme cinéphilique parisien auquel on est habitué. Cependant, le film aurait gagné à être raccourci, il frôle les 2h et à tendance à se perdre en digressions.
Sujet très intéressant, mais traité de façon beaucoup brouillonne, avec de trop nombreuses longueurs et le film pèche par l'absence de renseignements sur les fonctions des protagonistes présentés : on les voit, on les entend, mais on ne sait pas qui ils sont, quels sont leurs rôles. La grande documentariste Claire Simon nous avait habitué à mieux !
Lussas est un petit village du sud de l’Ardèche. Depuis une trentaine d’années, grâce à l’énergie de deux hommes, Jean-Marie Barbe, le président de l’association "Ardèche Images", et Jean-Paul Roux, le maire, s’y tiennent chaque été les États généraux du film documentaire. Le documentaire de Claire Simon filme un moment particulier de cette vie associative : la création de Tënk, une plate-forme de vidéos documentaires à la demande, et la construction de L’Imaginaire, un espace de formation et de post-production.
"Le Fils de l’épicière, le Maire, le Village et le Monde" a une immense qualité : il filme, dans la durée, la vie associative, l’énergie incroyable qu’elle exige, la fierté qu’elle procure quand les objectifs sont atteints, mais aussi la somme de petits tracas quotidiens qu’elle provoque.
Il suscite évidemment notre empathie pour ses deux héros : Jean-Marie Barbe et Jean-Paul Roux sur les épaules desquelles l’entreprise repose. La question de leur succession se pose comme elle se pose toujours, un jour ou l’autre, à ce genre d’entreprises : comment les pérenniser au-delà de leurs pères fondateurs ?
Il montre surtout les difficultés quotidiennes d’une petite structure associative. On imagine le temps qu’il aura fallu à Claire Simon pour gagner la confiance des divers protagonistes, pour poser sa caméra et la faire oublier avant de réussir à filmer ces scènes que nous avons tous vécus un jour ou l’autre dans notre vie professionnelle où, autour d’enjeux parfois obscurs sinon ridicules, les egos s’affrontent, pas toujours paisiblement.
Le documentaire est moins heureux quand il esquisse un parallèle avec le patient labeur des vignerons alentour. On comprend aisément le propos et on n’a ni l’expérience ni l’expertise pour en réfuter la thèse : les agriculteurs de Lussas cultivent la vigne avec la même patience que les employés de "Ardèche Images" essaient péniblement d’arriver au seuil de 10.000 abonnés qui garantira la viabilité de Tënk. Ce sont les mêmes difficultés qu’ils rencontrent et auxquelles ils doivent réagir, avec un mélange similaire de rouerie paysanne et de fatalisme.
Extraordinaire condensé de la série documentaire qui durait près de neuf heures. Tout a été resséré, sans perdre en intelligibilité. Seul bémol: une illustration sonore rare, mais malvenue (techno sur une réunion où se tiennent des propos assez techniques ainsi qu'une autre lors de la venue de la ministre de la culture, Audrey Azoulay).
C'est drôle, c'est plein d'énergie, d'optimisme ! On est avec eux dans ce récit haletant ce petit groupe d'utopistes d'un village d'Ardèche qui créé une plate-forme pour montrer des documentaires. On aime le duo entre le fils de l'épicière et le maire. je me suis régalée et ça fait du bien !