Selon les sources, il n’y a, dans le monde, que 4 à 6% de femmes à la tête d’un orchestre symphonique. Autant dire que si, à 17 ans, vous rêvez de devenir cheffe d’orchestre, vous devez vous attendre à rencontrer pas mal de difficultés. Si, en plus, vous venez du 93 et que votre famille a ses origines en Algérie, on peut penser qu’il faut un optimisme démesuré pour continuer sans cesse à croire possible la réalisation d’un tel rêve. Et pourtant … Et pourtant, à force de volonté et de talent, Zahia Ziouani y est arrivé et c’est son cheminement vers ce Graal que raconte "Divertimento".
Née de père kabyle et de mère algéroise, Zahia a une sœur jumelle prénommée Fettouma. Dans cette famille aimante, la musique tient une place importante, musique classique mais aussi les chansons d’Idir. Passées par le conservatoire de Stains, Zahia et Fettouma pratiquent chacune un instrument, le violoncelle pour Fettouma et l’alto pour Zahia. Alors que Fettouma restera fidèle à son instrument au point d’en faire son métier, Zahia entend poursuivre son rêve de devenir cheffe d’orchestre. On va la voir batailler pour devenir cheffe de l’orchestre du lycée Racine, un lycée parisien où elle a été admise avec sa sœur et où les deux banlieusardes du 93 sont l’objet de railleries de la part de la plupart de leurs condisciples, parisien.ne.s bon teint. On va la voir tenter sa chance, vainement, au fameux concours de Besançon. On va la voir se former auprès du fameux chef roumain Sergiu Celibidache qui a accepté de la prendre sous son aile, tout en ayant commencé par lui dire « être chef, c’est pas un métier de femme ». On va la voir former son propre orchestre symphonique, Divertimento, réunissant 70 musiciens et basé à Stains, avec, parmi ses objectifs, celui de transmettre aux autres ce qu’on lui a appris et celui de faire connaitre, de faire apprécier ce qu’on appelle la « grande musique » à tous les publics et, tout particulièrement, au public populaire de Seine-Saint-Denis.
Il est probable que certain.e.s, critiques compris, vont renâcler face à ce très beau film, l'accusant de trop faire appel aux bons sentiments. Dommage pour eux/elles si elles et ils se montrent incapables d'être touché.e.s par le plaisir et l'émotion ! En tout cas, cette émotion qu'il parait normal de ressentir face au combat, finalement victorieux, mené par Zahia et Fettouma Ziouani, elle se trouve renforcée par les musiques retenues pour le film, comme la Bacchanale de l'opéra Samson et Delilah de Camille Saint-Saëns ou le boléro de Maurice Ravel.
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