Après son bouleversant Les Chatouilles, Andréa Bescond revient en co-réalisatrice aux côtés d'Eric Métayer avec une comédie dramatique plus légère, centrée sur l'étonnante cohabitation de jeunes enfants et de personnes âgées dans un EHPAD. Tous réunis par une unique cantine, les deux pôles extrêmes des âges de la vie essaient de se connaître les uns les autres, de voir ce que cette entente cordiale peut apporter de bénéfique... Quand tu seras grand est gorgé de bonnes intentions, voulant nous prouver qu'on a tous quelque chose à gagner à pousser les portes des maisons de retraites et des EHPAD pour tenir compagnie à ces personnes souvent isolées, qui ont pourtant une mine de savoirs en elles. On n'oublie pas non plus la façon de présenter les enfants qui est pleine de bienveillance, prenant le temps de créer des personnalités à quelques rôles secondaires (la fillette qui aime chanter, qui fonctionne si bien avec la mamie grossière : le binôme parfait du film). En revanche, si l'on apprécie le message humain, on remarque que sa narration est foutraque, qu'on n'approfondit pas assez les apports bénéfiques des deux groupes de personnages, que quelques effets de scénario sont un peu gratuits (le binôme soignant-enseignante dont on ne comprend jamais vraiment les rapports, amoureux, tendus... Jusqu'au moment où l'enseignante lâche une phrase dévoilant
qu'elle a une fiancée,
"ah."), et dont la dernière scène nous a paru un brin facile. On se sent bien sévère, avec cette petite comédie dramatique modeste, qui dénonce le malaise des soignants qui croulent sous la tâche quotidienne, qui a tout de même permis un peu d'animation et de gaîté dans un EHPAD (les vieillards ne sont pas des acteurs, et ont adoré tenir leur rôle, sabotant parfois les scènes pour avoir le plaisir de les refaire... Filous !), et qui nous donne surtout envie de rendre visite à nos proches tant qu'on le peut encore... Eric Métayer nous aura d'ailleurs beaucoup fait rire : "On va être sur-représentés aux Césars 2024...dans la catégorie In Memoriam. On a déjà perdu du monde." Les papys et mamies ont été les premiers à en rire, c'est peut-être ça, être un grand.