Que dire que dire....Je suis plutôt adepte de Cronenberg, des films bizarres, je me dis pourquoi pas tenter... Mais sa sélection à Cannes avait de quoi inquiéter (en général Cannes ne sélectionne pas vraiment des chefs-d'oeuvres!). Je le visionne quand même et là... C'est franchement mauvais. Cronenberg a mis 20 ans pour peaufiner son histoire et reprend en vrai pas mal d'idées déjà présentes dans un de ses premiers films au titre quasi identiques et pourtant, c'est mauvais. C'est d'ailleurs assez fou car ce film réussi l'exploit de rendre mauvais un concept très bon, un univers potentiel intéressant et un casting plutôt correct (si on enlève au moins Léa Seydoux, archi mauvaise ici). Certes le budget est un peu léger (27 millions) pour un film de sf, mais j'ai rarement vu plus cheap! C'est sûr le budget a payé les acteurs car les décors sont médiocres (des caves, qqques apparts dans des immeubles à démolir), la photographie grisâtre dégueux, les effets visuels vraiment cheap (les chaises, ouch!), et en plus les séquences "artistiques" apparaissent quoi, 3 mn en tout et sont assez mal fichues. On ressent rien devant. Dingue. Là dessus on nous tartine une calamiteuse Léa Seydoux dans un personnage creux et sans âme. Le reste du casting est meilleur, mais n'a rien à défendre, c'est pathétique. Tous les personnages semblent désincarner, inutiles, mis là car il le faut suivant les besoins de l'histoire, et ils jouent des rôles variables et contradictoires ou inexpliquables suivant les besoins. Le souci de ce métrage, c'est qu'on sent clairement qu'il repose entièrement sur sa fin, son concept, que tout ce qui est en amont n'a finalement que peu d'intérêt, alors Cronenberg traine la savate, crée de pseudo circonvolutions et tartine l'ensemble d'une vague coloration body horror et érotique (des plus pudibonds en vrai), histoire de faire un long métrage et de déboucher sur sa fin. Le souci c'est qu'elle ne suffit pas à rendre digeste tout ce qui se trouve en amont! L'ennui, le sentiment d'une histoire floue, nanardesque même, avec plein de bourrage prétexte au bout du compte. Heureusement, la belle musique d'Howard Shore sauve un peu les meubles côté ambiance, et il subsiste d'excellentes idées scénaristiques noyées dans un film souvent abscons, alambiqué, mou du genou et cheap au possible. Un grand gachis. 1.