Un bateau, l'Aldébaran. Un port, Marseille. Trois marins, deux Grecs, un Turc.
Aucun but. La faillite.
L'attente.
De quoi ?
Si seulement ils le savaient.
Ceux-là ressemblent un peu à Mâqrol le gabier et à Abdul Bashur, le rêveur de navires, ces deux héros de la mer inventés par Alvaro Mutis.
De vieux marins qui rêvent de pouvoir repartir derrière l'horizon, sur des cargos aussi vieux qu'eux, afin de mieux pouvoir en revenir...
De la mélancolie, beaucoup de mélancolie, tel ce cargo rouillé, usé, aux flancs battus par la mer.
Mais toujours une fuite, une fuite même dans l'attente.
Que fuient-ils donc, sinon le monde, sinon eux-mêmes ?
Le savent-ils ?
Liés.
Liés à ce cargo, et semble-t-il les femmes n'y peuvent rien.
Encombrant un cargo, dans une vie.
Il vous retient, vous hâppe ; vous dévore ?
Voire.