J'avoue que je n'avais jamais entendu parler des frères Russo avant leur arrivée en grandes pompes dans l'univers Marvel : cela fait donc presque tout drôle de les voir à la tête d'un projet aussi modeste, eux désormais « auteurs » du plus gros succès de l'Histoire du cinéma : « Avengers : Endgame » (de là à trouver ça justifié, d'aucuns jugeront). Nous voici donc en 2002 pour une comédie de braquage lorgnant aisément sur certains titres de Steven Soderbergh (tiens, celui-ci est producteur), voire des frères Coen (tiens, George Clooney est également producteur ET acteur dans un second rôle), à la modestie appréciable tout en limitant par définition ses ambitions. Rien de vraiment original, donc, mais un scénario tenant à peu près la route (à condition de ne pas être trop regardant), parfois astucieux, offrant quelques francs sourires, notamment grâce une interprétation de bonne facture, où l'on retrouve plusieurs figures familières, de Sam Rockwell à William H. Macy en passant par Luis Guzmán ou encore Patricia Clarkson, sans oublier une musique plaisante et tout à fait dans le ton. Dommage que cette sympathique bande de bras cassés cède quelque peu à la lourdeur et aux blagues faciles dans le dernier quart, d'autant que le « twist » final est venu me confirmer ce qui m'avait traversé l'esprit. En effet, songeant plusieurs fois aux similitudes avec « Le Pigeon », ce n'est vraiment qu'à la toute fin que j'ai pris conscience qu'il s'agissait bien d'un remake du classique de Mario Monicelli, l'élégance et le brio en moins. D'ailleurs, si j'avais mieux eu ce dernier en tête, probablement aurais-je été moins indulgent. Mais bon, très loin d'atteindre ses modèles (ce n'était pas le but), au moins « Bienvenue à Collinwood » a t-il le mérite d'être court et plutôt malin, le charme de ses interprètes (bien qu'un peu chargés dans leur rôle) n'y étant clairement pas étranger. Distrayant.