Autant dire que ces derniers présentent des caractéristiques aussi étranges, voire davantage, que leurs prédécesseurs. La galerie d’êtres aux pouvoirs paranormaux s’est en effet étoffée, mais ce n’est pas tout. Le propos du film a évolué, le ton étant ici plus sombre. Les mutants sont toujours le sujet de vives polémiques, qui voient s’affronter les partisans d’un « encadrement » très serré de la communauté mutante et les défenseurs de leur liberté. Au centre de ces polémiques, un crime, qui a été commis par un individu aux pouvoirs extraordinaires, et qui va déclencher un lever de boucliers à l’attention de la confrérie mutante.
Ceux-ci n’auront dès lors d’autre choix que de s’unir contre une menace bien réelle, et qui se précise sous la forme d’une attaque du richissime ancien militaire William Stryker. La haine inextinguible que Stryker voue aux mutants va en effet le pousser à partir à l’assaut de l’école du Professeur Xavier, une attaque envisagée depuis longtemps par ce dernier. Le personnage de Stryker apparaît dans X-MEN 2 comme une pièce maîtresse de l’univers des mutants, tant par ses liens obscurs avec Wolverine (Serval dans les X-Men de la bande-dessinée en version française) que par l’origine de sa haine à l’égard de la gent mutante. La volonté implacable que Stryker a de dominer, de contrôler et de détruire les êtres qui sortent de le normalité ne teint pas du simple désir de domination, de la soif de pouvoir, ou encore de la plus pure folie.
Car William Stryker a un rapport bien plus direct avec les mutants que l’on ne pourrait l’imaginer. D’une part son passé trouble nous laisse à croire qu’il a été impliqué dans de sombres expériences sur les êtres dotés de caractéristiques paranormales. C’est en effet là qu’il faut chercher à rapprocher les bribes de souvenirs qui hantent régulièrement l’esprit ombrageux de Wolverine. D’autre part, certains éléments nous suggèrent que Stryker a été traumatisé par un drame survenu à sa famille, un drame en relation directe avec sa vindicte purificatrice.
Dans X-MEN 2, le mystère a sa place. Tout est fait pour rassasier l’appétit dévorant de nouveautés des fans de la première heure, sans pour autant oublier les spectateurs fraîchement « débarqués ». Le film s’ouvrant sur l’arrivée fracassante de Diablo, un mutant absent du premier volet des aventures des X-Men, le spectateur a tôt fait de comprendre que le metteur en scène a fait le choix de s’approprier un peu plus l’univers de la bande-dessinée. Des personnages entraperçus dans le précédent film prennent ici un peu plus d’ampleur –c’est la cas de Bobby Drake, alias Iceberg, et de John Allerdyce, alias Pyro- tandis que d’autres font leur (brève) apparition, notamment le très populaire Colossus, Siryn, Kitty Pride et Jubilee.
Bryan Singer a décidé de creuser un peu plus ses personnages. Cette volonté est due à une implication plus grande dans le projet, ainsi qu’à la logique pure et simple. En effet, l’attrait de la nouveauté s’étant dissipé, le réalisateur a vite compris que la solution la plus habile consistait à enrichir à la fois sa galerie de portraits et la psychologie des individualités au sein du groupe. Ainsi Malicia et Iceberg semblent se rapprocher un peu plus l’un de l’autre, sous le regard inquisiteur et protecteur de Wolverine ; Mystique se dévoile un peu plus, alors que l’extrême gravité de la situation impose aux X-Men une improbable alliance avec leur ennemi de longue date, le puissant Magnéto.
On remarquera que ce n’est qu’après une longue introduction que l’esprit du comic américain est réellement restitué. Lorsque la phase explicative s’achève, et que les présentations sont faites (nouveaux « bons » et nouveaux « méchants »), le film commence vraiment. La scène de l’attaque de l’école du Professeur Xavier par le commando dirigé par Stryker est l’occasion d’une débauche d’action, de fébrilité, qui baigne instantanément les spectateurs dans le cœur de l’histoire. Les situations abordées dans X-MEN 2 ont toutes le même degré d’urgence, car s’il s’agit toujours de travailler à faire accepter le droit à la différence, une autre préoccupation, plus immédiate, est apparue.
Dans ce deuxième volet, c’est l’ensemble de la communauté mutante qui est menacée d’extinction. William Stryker ne croit qu’en une seule cause, celle de l’extermination de tous les mutants. Le thème, a priori primaire, est illustré avec plus de sensibilité que l’on pourrait s’y attendre. Deux personnages apportent la touche d’incertitude nécessaire à la mise en place d’un climat mystérieux. Il s’agit du mythique Wolverine, et de l’ex-commandant William Stryker.
Les rapports entre les deux sont au départ suffisamment elliptiques pour soulever certaines interrogations, une situation que le metteur en scène a su exploiter en dosant savamment le rythme des révélations figurant dans le scénario. Le fait que le liens existant entre le colérique Wolverine et l’implacable Stryker relèvent d’un des thèmes classiques chers au domai