Sam Flynn, 27 ans, est le fils expert en technologie de Kevin Flynn. Cherchant à percer le mystère de la disparition de son père, il se retrouve aspiré dans ce même monde de programmes redoutables et de jeux mortels où vit son père depuis 25 ans. Avec la fidèle confidente de Kevin, Quorra, père et fils s'engagent dans un voyage où la mort guette, à travers un cyber univers époustouflant visuellement, devenu plus avancé technologiquement et plus dangereux que jamais dirigé par CLU, un avatar de Flynn... Presque trente ans après le film-culte de 1982, Tron Legacy dépasse encore les limites des effets spéciaux et livre un film aussi passionnant et inspiré que son illustre aîné. Évolution technologique oblige, le film a une esthétique très différente du premier et crée un univers virtuel d'une grande beauté aux couleurs superbes et graphiquement soigné, encore plus mis en valeur par l'IMAX. Il est dommage que le relief 3D, absolument JAMAIS utilisé (j'insiste sur le terme) gâche la vision d'autant que les lunettes ayant des verres légèrement fumés, la vision du film s'en trouve assombri. De fait, un revisionnage en 2D s'impose. Le film, comme le premier, s'interroge sur les changements provoqués par l'irruption de la technologie dans nos vies et est de fait une métaphore de nos sociétés (car qu'est Internet sinon un vaste réseau virtuel ?). On aurait pu craindre, qu'à l'image d'un Avatar, le film se limite à une prouesse technique or il n'en est rien car Joseph Kosinski, spécialiste des effets spéciaux dont c'est le premier long métrage, n'oublie pas qu'il fait avant tout un film de cinéma et multiplie les références (car qu'est CLU sinon l'équivalent de HAL dans 2001). Tron Legacy nous rappelle que la technologie, aussi parfaite soit-elle, a toujours besoin d'être humaine car elle a été créée par ces derniers et que son intelligence, même poussée, reste artificielle. C'est tout le paradoxe de CLU, programme pensé à l'image de Flynn, qui va finalement provoquer une catastrophe car étant à l'image humaine, il est faillible mais surtout toujours en quête de perfection, chose inaccessible par essence (oui, on frise le sujet de bac de philo, là). C'est pourquoi il fallait incarner ces personnages et là aussi, on n'est guère déçu. Jeff Bridges est parfait dans son double rôle de Kevin Flynn et CLU, Garrett Hedlund est correct, Olivia Wilde convaincante et très mignonne, et c'est un grand plaisir de retrouver Bruce Boxleitner (le Tron du film original). Quant à la BO électro de Daft Punk, elle colle bien à l'ensemble. Seul petit bémol : la scène de la boîte de nuit, absolument inutile. Tron Legacy, comme son nom l'indique, nous présente un héritage, celui d'un premier film à avoir utilisé les images de synthèse. Il nous montre où nous en sommes et nous interroge sur l'usage que nous faisons de cette technologie qui envahit notre quotidien un peu plus chaque jour et change nos habitudes et nos rapports sociaux. Promis à devenir aussi culte que son prédécesseur, Tron Legacy est un film à ne manquer sous aucun prétexte.