Les Gouts et les Couleurs devait renouer avec le genre musical grâce à une astucieuse histoire censé aussi aborder la question de la transmission et l’héritage mais finalement à la fin du film, il y a comme un goût amer. Car ce film du réalisateur Michel Leclerc qui a chapeauté la réalisation des dernières saisons de la série «Fais pas çi fais pas ça» ressemble à une énième romance française vu et revue, prévisible et sans surprise. Les acteurs ne sont pas les plus brillants. Franchement dommage car le concept était sympa. On attends plus d’un mec qui a tout de même remporter le César du meilleur scénario original, en 2011.
S'inspirant d'une chanteuse imaginaire (Daredjane), Michel Leclerc signe une comédie musicale de qualité. Marcia (Rebecca Marder), qui a vécu une complicité avec la chanteuse excentrique jusqu'à sa mort, se voit obligée de collaborer avec son seul ayant-droit pour réaliser un album posthume. Entre humour et douces chansons mélancoliques, le couple Marder/Mooati sait insuffler du charme à ce film. Les parties musicales sont parfois trop longues et la performance de Félix Moati peut s'avérer un peu exaspérante. Seulement, c'est justement l'opposition des caractères extrêmes des deux acteurs qui donne du sel au film. Mention spéciale à Philippe Reboot avec ses punchlines décapantes!
Marcia (Rebecca Marder) s’est liée d’amitié avec Daredjane (Judith Chemla), une vieille icône pop qui vit recluse dans son appartement. Marcia compose avec elle quelques chansons avant sa brutale disparition. Pour pouvoir en utiliser les droits, Marcia doit convaincre Anthony (Félix Moati), son seul héritier. Mais tout oppose la belle bobo parisienne et le beau beauf de Bures-sur-Yvette.
Le cinéma de Michel Leclerc – né en 1951 à Bures-sur-Yvette – suscite une sympathie spontanée. On avait adoré "Le Nom des gens" dont quelques scènes restent gravées dans la mémoire – comme celle où le personnage interprété par Sara Forestier découvre effarée qu’elle vient de voter par erreur pour Sarkozy à l’élection présidentielle. On avait presqu’autant aimé "La Lutte des classes" – et ri aux larmes à la scène où Leïla Bekhti et Edouard Baer tentaient en vain de convaincre un directeur d’école catholique d’accepter leur enfant, en dépit des paroles pour le moins anti-papistes chantées par le personnage d’Édouard Baer dans son dernier single.
Aussi c’est avec beaucoup d’indulgence qu’on jugera son dernier film, co-écrit comme les précédents avec sa compagne Baya Kasmi – qui fait deux caméos hilarants. Comme l’annonce son titre, le sujet est aussi politique que ceux de ses précédents films : si « les goûts et les couleurs ne se discutent pas », ils sont sur-déterminés par nos origines sociales et culturelles. spoiler: Entre la belle intello parisienne et bisexuelle interprétée par Rebecca Marder, avec une grâce qui sautait déjà aux yeux dans "Une jeune fille qui va bien", et le beauf amateur de rap, joué avec une énergie désopilante par le toujours juste Félix Moati, l’histoire d’amour semble à la fois inévitable – c’est sur sa promesse que le film est construit – et impossible.
Le scénario aurait pu paresseusement se borner à explorer cette trame-là. Mais il est autrement plus riche. Il invente un personnage hors normes pour rapprocher les deux héros, une icône pop, mélange de Janis Joplin et de Catherine Ringer, dont la mort pose la question de son héritage financier et artistique : Marcia s’érige en défenseuse de l’intégrité de l’œuvre de Daredjane alors qu’Anthony, par appât du gain et par manque de sensibilité, est prêt à la dénaturer.
La première heure du film ne m’avait pas vraiment convaincu. J’avais trouvé en particulier que Judith Chemla, grossièrement grimée, y livrait une prestation caricaturale et vaguement embarrassante. Mais sa seconde partie a emporté mon adhésion : le charme de Rebecca Marder – qui possède peut-être la bouche la plus pulpeuse du cinéma français ex aequo avec Mélanie Thierry – et celui de Félix Moati y ont été pour beaucoup.
Michel Leclerc aime la musique et la confrontation des populations qui ne sont pas censées se rencontrer. Les deux thèmes sont au coeur de ce nouveau film. Le rapide passage de Judith Chemla à l'écran en chanteuse improbable, mélange de Catherine Ringer et de Brigitte Fontaine, permet la rencontre de Rebecca Marder et Félix Moati - tous deux excellents - et de leurs mondes que tout oppose. La découverte réciproque de leurs univers respectifs et leur rapprochement sentent fortement l'eau de rose mais Michel Leclerc est suffisamment subtil pour éviter le manichéisme et garder le spectateur hors de tout jugement. Un film réussi.
Une comédie romantique et musicale charmante que nous offre le scénariste et réalisateur Michel Leclerc !! Une musicienne et chanteuse en herbe travaille chez une ancienne gloire de la variété Française, les deux femmes sympathisent et la demoiselle trouve l'idée de lui faire faire un nouvel album de relance mais la vieille se jette dans la Seine par suicide. Lors des obsèques , elle fait la connaissance à l'un des membres de sa famille, travaillant sur des marchés, pour d'abord l'héritage, ensuite sur les droits d'auteurs sur les chansons et comment élaborer l'album, puis sentimentale. "Les gouts et les couleurs" m'a enchanté du début à la fin grace à la mise en scène qui marche bien puis surtout deux comédiens qui illuminent le film comme Rebecca Marder, que je ne connaissais pas qui est une révélation et Félix Moati excellent, des nominations aux Césars du meilleur espoir seraient bienvenue. Puis, musicalement, c'est sympathique . A voir.
Leclerc et Kasmi jouent à nouveau de l'opposition entre deux mondes, avec humour, sensibilité et tendresse. Leur propos est porté magnifiquement par Rebecca Marder, éblouissante, et Félix Moati, même si le coup de foudre entre les deux parît improbable. A noter les apparitions des auteurs, assez hilarantes, pour l'un en chef de capitainerie et l'autre en employée de la Sacem.
Du cliché et tous les ingrédients de la comédie de base. SPOILER Deux personnes que tout oppose et ne supportent pas qui finissent par tomber dans les bras l'un de l'autre., un pauvre bougre qui n'y connaît rien à la musique mais qui du jour au lendemain est transformé. Vraiment déçue
Encore une fois un beau film de Michel Leclerc (et Baya Kasmi)! Je crois avoir vu tous leurs films. On retrouve ici des thèmes majeurs de leur œuvre : les rapports sociaux,les inégalités culturelles, les réflexions autour du métissage, du consentement sexuel... Le choix de ne prendre que des chansons originales de création exprès pour le film est culotté, elles sont toutes très bien chantées par les actrices qui sont bouffantes. Je ne connaissais pas ces actrices, je vais un peu mieux les suivre. Félix Moati joue très bien son rôle de banlieusard premier degré... Le film témoigne bien aussi de la création musicale et de l'univers de requin du milieu de la chanson... Bref,il me reste voir Michel Leclerc et Baya Kasmi en concert et ce sera parfait !
Une belle écriture pour cette comédie douce-amère même si on peut regretter certaines longueurs et quelques clichés. Le ton est juste, teinté d une nostalgie et d une mélancolie qui font du bien. Les personnages sont sympathiques et les acteurs talentueux.
Une belle histoire entre musique et romance. Les musiques originales de ce film son top ! Même si le scénario parait "prévisible", la fin reste surprenante.
Très bon film ! plusieurs sujets de fond abordés avec une grande délicatesse : la capacité de poursuivre une œuvre : les ayants droit ne sont pas forcément les mieux placés... Les enjeux financiers et mercantiles liés à la musique empêchent parfois de préserver la beauté de la création la liberté c'est à accepter de se mettre à nu et de se jeter dans l'inconnu En matière de préservation des oeuvres certains actes peuvent s'avérer irrémédiables...
Même si les revirements des personnages sont trop abrupts pour convaincre, on passe un excellent moment devant cette comédie pleine de rire et de musique. La performance de Judith Chemla est bluffante.