Nous entrons en terres nordiques : bienvenu en Norvège, lieu où il fait bon vivre, où les montagnes côtoient la mer et les aurores boréales nous font sortir un temps de notre train train quotidien de parisiens - FAUX, les aurores boréales ne sont qu’un rêve inatteignable que les touristes n’auront jamais la chance de voir puisque la probabilité d’en apercevoir est de 5%, n’en déplaise à toutes les instagrameuses et les doux rêveurs trop insouciants et, on peut se le dire, un tantinet débile. Si vous ne croyez pas ce que je vous dis, et bien regarder “the innocents”.
Le film ne dénote pas avec ces fausses images que l’on a des pays baltiques : le réalisateur, sûrement pas seul dans sa tête, nous propose une interprétation de ce qu’il pourrait se passer si des enfants avaient… des superpouvoirs. Halte aux Marvels et autres films de superhéros, ici les enfants possèdes des pouvoirs qu'ils apprennent à développer lentement mais sûrement. La force du film est de les intégrer de façon tellement réaliste qu’on pourrait croire que l’histoire est vraie et s'est réellement passée - peut être est-ce le cas dans la zone 51, voilà de quoi ravir les complotistes -.
On commence avec… je suis arrivé 5mn en retard donc je ne peux vous décrire la scène d’intro. Mais, ce que je peux vous dire, c’est que l’on commence avec l’histoire d’une famille composée de deux filles dont une est atteinte d’un autisme sévère qui s’installe dans un quartier d’une petite ville où va se dérouler l’entièreté du film.
Une des filles - 6 ans, la plus jeune - rencontre un petit garçon discret qui lui montre qu’il arrive avec la pensée à déplacer des objets ! Impressionnant, les deux enfants deviennent amis et rient à gorge déployée : un classique pour des jeunes de cet âge. Quand ils jouent dans leurs cabanes, ils sont si mignons. Pareil, quand ils se prennent d’affection pour Loki, leur chat - le nom a été modifié pour préserver l’identité de l’animal -. Puis, quand il décide de jouer avec leur animal de compagnie, on se dit qu’ils sont adorables. Mais, patatra, on déchante vite : leur but est de le lancer du 6e étage et voir s’il va retomber sur ses pattes. Alors là, on se dit que c’est des sales gosses qui vont se faire gronder par leurs parents et arrêter leurs âneries. Il n’en est rien, ils montent, le lancent et le voient repartir avec douleurs et difficultés. Notre sentiment à ce moment : c’est horrible, j’espère qu’ils vont comprendre qu’ils ont blessé leur nouvel ami avec qui ils jouent tous les jours regrettant les atrocités qu’ils ont faites. La suite : comme tous enfants normaux, ils décident de descendre pour retrouver Loki avec un mélange de peur et de tristesse. Leurs empathies nous rassurent. Et quand ils le retrouvent dans une cave à l’agonie, que décident l’homme de la bande - aka le garçon - ? Il s’approchent, tâte le poul de l’animal et voit qu’il n’est pas mort et qu’il faut le soigner. On voit alors une illumination dans son regard, il a une idée, il va agir pour le bien du chat…. Il décide alors de poser son pied sur la tête de Loki - incompréhension - et détruit littéralement son crâne qui explose - stupéfaction dans la salle. Le gosse de 7 ans vient de tuer de sang froid son animal de compagnie, mais quoi ??? Et c’est lui qui a montré trente minutes avant qu’il était capable de déplacer des objets ? Un froid glacial nous traverse le dos et on se dit qu’on va passer 2h de film avec une boule au ventre et une angoisse irrespirable. Ce gosse est un psychopathe et possède des pouvoirs. Notre seul réconfort devient alors, avec une utopie certaine, d’espérer un dénouement heureux pour éviter une boucherie durant tout le film. Mais, on commence à douter fortement de cette théorie au moment où on se rend compte que ce garçon commence à pouvoir contrôler plus que les objets, aussi les personnes - on passera le moment où il blesse grièvement sa mère et la laisse mourir à petit feu en la regardant. Terrible !
Bref, un film que je conseille pour ce genre de personnes insupportables qui disent, les films d’horreur, moi, ça me fait pas peur ! Parce que là, je vous mets au défi de sortir indemne du film “the innocents” - soit dit en passant, le titre est très révélateur de ce que l'on s'apprête à voir.
Après avoir pris un peu de recul, je peux dire que ce film est un chef d'œuvre tant il est juste dans son propos, parfaitement filmé pour nous tenir en haleine tout du long - et pourtant, l'action et les effets spéciaux ne prennent pas une part majeurs du long métrage. On en sort estomaqué mais émerveillé par le réalisme et la perfection de ce que l'on vient de visionner. Maintenant, il va falloir que j'arrête de prendre peur dès que je croise un enfant seul et mystérieux dans la rue !