Ce film acclamé par la critique presse (notamment intello, on ne va pas se mentir), réalisé par Juho Kuosmanen et sorti en 2021, n'est pas mal mais sans plus. C'est ici l'histoire d'une jeune femme qui voyage seule de Moscou à Moursmank pour aller voir des pierres et se voit forcer de passer ce long voyage en compagnie d'un homme un peu lourd et étrange. D'emblée, les deux personnages se détestent mais sont coincés dans le même compartiment. Ils vont alors apprendre à se connaitre et j'imagine que vous voyez déjà venir la fin à des kilomètres. Et oui, ça a beau être du ciné intello et contemplatif, ça en reste très prévisible ! Et d'ailleurs, à la fois prévisible au niveau de la fin mais également du chemin pour arriver à cette fin puisque nous sommes dans un voyage initiatique plutôt classique. Effectivement, les personnages, très différents l'un de l'autre, vont finalement apprendre de l'autre, partager des choses et des émotions, apprendre à aimer, à détester, à se remettre en question etc. Le film coche alors toutes les cases du festival de Cannes. En effet, c'est assez long, l'histoire est quasi-inexistante, le film montre une Russie grise et morne dans laquelle seuls les deux personnages principaux semblent briller (du moins vers la fin), c'est bourré de dialogues qui ne mènent nulle part etc. Et, si je n'apprécie normalement pas vraiment ce cinéma intello et prétentieux, ici, j'avoue avoir accroché à l'ensemble ! Alors, même si j'ai malgré tout ressenti les longueurs et cette volonté de vouloir cocher toutes les cases du cinéma art et essai par excellence, je me suis tout de même attaché aux personnages. D'une part car il faut admettre qu'ils sont bien écrits mais également car ils sont très bien interprétés par Seidi Haarla et Youri Borissov ! De plus, l'image est magnifique, ce qui contraste d'ailleurs avec les paysages mornes, gris et tristes de la Russie. En effet, le film nous prouve quelque part que l'on peut faire du beau même avec "moche", que la beauté dépend finalement de la manière dont on aborde et dont on regarde les choses (ce qui rejoint d'ailleurs le thème central du film, c'est-à-dire apprendre à connaitre l'autre et voir au-delà des apparences). Malgré son côté film d'auteur quelques fois insupportable, "Compartiment n°6" reste donc intéressant !