"Si on savait tout de nos amis, est-ce qu'on en aurait encore ?" C'est la (terrible) question posée à la fin. Le film y apporte une réponse, peut-être, pour certains, mais le mérite est surtout de poser la question.
Il est impossible de noter ce film parce qu'il s'y dit au final un truc super, mais qu'on a passé trop de temps avant, avec des trucs moins supers. Pas des trucs insipides, disons plutôt hors sujet, comme par exemple sur la mort "on réalise qu'on n'a pas dit les choses les plus importantes aux personnes les plus importantes", ou bien sur l'art "est-ce que l'indécence est dans le regard ou dans l'objet ?", ou encore "vous n'aimez pas ce que je fais alors que je le fais pour vous"...
Le sujet du film est entièrement présenté (presque traité !) avant le générique : on se dit alors que le drame n'est pas amené comme il convient. C'est sûr qu'un vrai film catastrophe prend plus de temps pour aborder les choses, créer des craintes, préparer des contrastes...
On est donc amené à se dire qu'il n'y aura pas catastrophe.
Et de fait, il n'y a pas le feu en la demeure. Après la "décompensation psychotique réactionnelle" (comme dit l'autre), survenue à cause de l'alerte, les potes et les potesses s'envoient des piques, mais sans plus. D'ailleurs on ne sait pas trop qui est qui et qui fait quoi... Forcément, comme le film n'a pas pris assez de temps pour installer les personnages, on confond les gens, qui jactent sans fin, les enfants des couples, quasiment jusqu'à la fin. Les acteurs et les actrices en "profitent" pour surjouer, comme ne sachant pas trop quoi dire. Le spectateur est sur le bord de l'agacement...
À la fin, la situation devient limpide et le message délivré puissant (tout en comptant encore sur l'imagination pour vraiment comprendre). Ce sont les cinq dernières minutes du film qui en font tout l'intérêt. Film bizarre ! Film dont le sujet est vraiment original et intéressant, mais comme pas réalisé ni joué à la hauteur de l'ambition affichée.
A.G.