L’amitié rimerait-elle systématiquement avec hypocrisie ?
Après avoir vu ce dernier avatar des aventures aigrelettes d’amitiés qui se défont allègrement sur grand écran, j’ai la regrettable impression que la réponse à mon sous-titre est positive. Après son calamiteux Jamais le premier soir en 2013 et le poussivement boulevardier Tout leur sourit en 2021, Melissa Drigeard est de retour sur nos écrans avec ces 104 minutes de comédie chorale qui, hélas, ne relèvent pas le niveau général de ses productions. 13 janvier 2018. 8h07. Une alerte au missile balistique sème la panique sur l’île de Hawaï. Persuadés qu’ils vont mourir, des amis venus passer leurs vacances en bande, se disent ce qu’ils n’ont jamais osé s’avouer. Quand ils réalisent qu’il s’agit d’une fausse alerte, il est trop tard pour revenir en arrière. Vu, déjà vu, archi vu, Barbecue, Plancha, Champagne, Les petits mouchoirs 1 et 2, Ma langue au chat… le « film de potes » qui tourne mal est devenu un genre en soi, mais hélas, un genre à la limite du supportable… et une fois encore c’est le cas, malgré un casting de qualité qui rame sans fin pour sortir le navire du naufrage.
Selon le dossier de presse, il s’agit, en toute simplicité d’une auscultation de tous les non-dits et tiraillements dans un groupe en apparence soudé. Pour résumer, on parle de tromperie, de désir, de secret, de fric, de drogue, de cul et on picole beaucoup. Fin du scénario. Amitié et vérité ne vont visiblement pas de pair et encore moins quand les personnages parfaitement détestables sont outrés voire hystériques. On rit rarement car on est happé par un sentiment de vide sidéral Et le vertige vous file rapidement la nausée. Comme côté cinéma, il n’y a rien, on se focalise sur le scénario, et là, c’est épouvantable de médiocrité et de banalité, alors il reste les comédiens et les comédiennes… Mais je le répète, ils ne suffisent pas à nous faire croire un seul instant à ces petits mouchoirs du Pacifique. Plouf ! Crash ! Et toutes ces sortes de choses.
Alors, côté filles, on a : Bérénice Bejo, Élodie Bouchez, Emilie Caen, Eye Haïdara, et côté mecs : Manu Payet, Pierre Deladonchamps, Nicolas Duvauchelle, William Lebghil, Thomas Scimeca, c’est du lourd, du solide, mais faire jouer la majeure partie de ce casting de luxe à contre-emploi ne garantit nullement la réussite de l’entreprise. Un film malsain à éviter de toute urgence.