Indigeste
Il n’y a pas que du bon dans la filmographie copieuse d’Eric Lavaine… loin de là. Sa carrière, qui avait commencé en 2006 avec le détestable Poltergay, a continué tant bien que mal entre le navrant et le pas trop mal. Vous avez compris qu’avant d’aller voir son nouveau film, - qui reprend l’idée et le casting d’un de ses flops de 2014, Barbecue -, l’état d’esprit n’était pas au beau fixe. Huit ans ont passé pour les personnages de « Barbecue » : cette année ils se réjouissaient de fêter les 50 ans d’Yves. Ce devait être en Grèce ce sera finalement dans le manoir familial d’Yves en Bretagne : vieilles pierres, lande fascinante, plages de sable fin et fest-noz endiablés, tout y est mais sous la pluie. Cette météo tempétueuse va mettre les nerfs du groupe d’amis à rude épreuve. Et surtout, l’anniversaire d’Yves va être l’occasion de révélations inattendues... Eh bien 90 minutes après, rien de nouveau. C’est pas pire mais c’est pas vraiment meilleur, loin s’en faut. On patauge dans les clichés et la caricature et on s’ennuie ferme malgré le casting. Mais une fois de plus, ça ne suffit pas, il faut un bon scénario et un minimum de talent pour l’écriture. Hélas…
Et Lavaine l’avoue piteusement : Ce sont les mêmes, sept ans plus tard, sauf que cette fois-ci ils ne sont pas dans les Cévennes mais en Bretagne. Eh oui, ce sont les mêmes… Le grincheux compulsif, le paranoiaque maladif, le ravi de la crèche, le jaloux rancunier et le roi de la gaffe… Bref, pas un pour rattraper l’autre. Seule la gente féminine s’en sort à son avantage, mais reconnaissons que vue l’adversité ce n’est pas un exploit. Les caricatures une fois mises en scène – ce qui est un bien grand mot – on se traîne de disputes en bouderies, de bons (?) mots en situations téléphonées, de gags poussifs parsemés, ça et là, de séquences émotions totalement artificielles. Un gloubiboulga indigeste… une sorte de kouign-amann sans beurre… un far au plâtre… - pour rester dans la thématique bretonne -, lourd, très lourd. Evitable ou alors sous bonne dose de Gaviscon !
Comme toujours quand il n’y a pas beaucoup de choses à défendre, les cateurs se croient obligés d’en faire des tonnes. Donc les Lambert Wilson, Franck Dubosc, Guillaume de Tonquédec, Lionel Abelanski et Jérôme Commandeur en rajoutent des kilos dans la caricature. Les pôvres ! Les filles, Caroline Anglade, Sophie Duez, Lysiane Meis, Valérie Crouzet, par contre, ont la chance de faire dans la demi-teinte, ce qu’elles font avec grâce. Bon, à part ça, la Bretagne, même sous la pluie, - un cliché de plus que se garde bien d’éviter le scénario -, est toujours aussi belle. On ne désespère pas de voir naître un 3ème volet… Pierrade ou Four à pyrolyse… Les Dieux du 7ème Art seront-ils avec nous ?