Panic Room avait toutes les cartes en main pour être un excellent film de son réalisateur multi-récompensé David Fincher, grand nom du cinéma, dont la capacité, pour le moins insolente, à concevoir des thrillers bien ficelés (devenus pour la plupart des classiques quasi instantanés) est remarquable. Il y a le pitch, le casting, le réalisateur... Et pourtant, Panic Room déçoit. Peut-être le niveau d'exigence qu'a atteint Fincher lui a fait défaut en 2002 (à fortiori dans la mesure où Se7en et Fight Club sont passés par là quelques années plus tôt), mais le film souffre d'un traitement scénaristique qui dessert totalement son sujet. 3 cambrioleurs viennent s'infiltrer dans une luxueuse maison, fraîchement occupée par une femme et sa fille (respectivement Jodie Foster et Kristen Stewart), afin d'y extraire une somme d'argent conséquente – plusieurs millions de dollars – cachés dans une pièce de sûreté par l'ancien propriétaire des lieux... Cette même pièce dans laquelle nos héroïnes vont se réfugier afin d'échapper à ces individus. Un des principaux problèmes réside dans le fait que Panic Room alterne simultanément les points de vue : D'un côté la mère et sa fille, et de l'autre les cambrioleurs. Le film aurait gagné à ne se placer, dans un premier temps, que du point de vue des victimes ; le temps pour les spectateurs de se mettre en situation, et ne pas connaître les motivations des intrus (ou tout juste, grâce au synopsis – qui aurait par ailleurs gagné, lui aussi, à être plus énigmatique) : Devoir les observer par le biais des caméras de surveillance, monter et descendre les étages sans savoir ce qu'ils préparent, quelques mots très vagues gribouillés sur un bout de papier en guise de communication... Tous ces éléments auraient permis de constituer une véritable menace. Or il n'y a aucune action laissée au hasard, et sitôt que nos cambrioleurs préparent un coup, nous connaissons immédiatement la réaction de la partie adverse – ce qui pousse Panic Room vers une perte inéluctable d'efficacité, le rendant ainsi inoffensif. L'autre problème majeur réside en la personne de Jodie Foster, dont le jeu d'actrice, très technique, vise à une certaine forme de contrôle de soi, là où la situation suggérerait l'effet inverse : Lâcher prise, et laisser libre cours à l'angoisse d'être pris au piège dans sa propre maison. Un sentiment de panique que l'on ne ressent que trop rarement, et qui nous rend, spectateurs, totalement hermétiques aux péripéties qui se déroulent sous nos yeux. Il ne reste que quelques rôles relativement bien exploités (notamment Jared Leto), et une réalisation tout juste correcte, mais jamais transcendante. Un bilan mitigé donc, pour un film dont on aurait pu attendre beaucoup plus. Dommage !