Le film indissociable du cinéma Accatone où je l'ai vu dans les années 90. Je garde un souvenir mitigé de la séance. Ennui parfois, écoeurement aussi, mais toujours troublé quand j'y repense... Le genre de film qui creuse des plaies profondes en vous. Plaies qui seront susceptibles de se rouvrir occasionnellement, sans prévenir. Avec le recul, Haneke cherche dans Funny Game à créer le même malaise chez le spectateur qui regarde impuissant l'innommable sans rien pouvoir y faire. Quelque chose d'inéluctable ets à l'oeuvre. Ici il y a beaucoup plus, Pasolini prend au pied de la lettre cette réflexion qui veut qu'une eau dont on fait monter la température très lentement aura la peau de celui qui est plongé dedans, privé de stimuli salvateurs... Pasolini nous dit que toute société totalitaire, toute dictature maquillée, fonctionne précisément comme cela, de façon souterraine, pour pervertir l'innocence, pour amener la parcelle d'humanité en nous doucement, très doucement, par palliers, à se corrompre ultimement. Salo a probablement vieilli, mais les idées qu'il contient sont si corrosives à l'esprit, disent tant de vérité de nos sociétés, qu'il est difficilement oubliable. Il dit aussi beaucoup du monde chimérique de spectacles que nous nous sommes lentement fabriqué à coups de télé-réalités consacrant le simulacre moderne de ce que furent les jeux du cirque...
En ce qui concerne la réalisation, Salò est une pure merveille et confirme ultimement le talent de Pasolini. Toutefois, il s'agit d'un film extrêmement déplaisant à regarder, les images sont d'une violence indicible, ce qui confère au film un pouvoir énorme et un attrait paradoxal à la fois. Le but de Pasolini était de provoquer du dégoût au spectateur. Et pourtant, tout est illusion ! Ce film est une métaphore de la société qui écœurait Pasolini, fasciste et matérialiste, en reprenant le récit du marquis de Sade dans la période de la république mussolinienne fantoche de Salò. On ne peut guère être surpris de la haine qu'il engendra dans les milieux néofascistes et soit le sujet d'une controverse sans pareille. Or, loin d'être une succession d'images gratuites, et bien qu'extrêmement violent répugnant, le récit de Pasolini est très structuré : c'est un triptyque qui nous fait basculer d'horreur en horreur, sorte d'odyssée infernale dans un univers de sadisme atroce. Abominable et subversif, ce film-testament est un des plus marquants qui soient, et les années défilant, il n'a rien perdu de sa magie épouvantable.
J'avais beaucoup aimé La grande Bouffe où le réalisateur critiquait la société de consommation, dans Funny Games le réalisateur critiquait la violence. Ici, le réalisateur critique le fascisme. Je doit dire que Salo est un film très dérangeant. Les victimes de leurs jeux malsains sont remis a l'état d'animal. Ils sont obligés de se plier aux règles sous peine des pires tortures. Ils subissent les pires dégradations morales et physiques. Si les victimes tentent de résister, protester ou se rebeller les tortures vont de plus belles. Nous sommes fascinés, les deux heures n'en paraissent pas, et terriblement choqués.. L'homme est capable des pires choses . Mais ça ce n'est pas une nouveauté. Mais l'homme est d'une cruauté tel qu'il peut prendre du plaisir devant des individus qui souffres, qui sont torturés... Finalement ici "l'homme est un loup pour l'homme".
J'ai beaucoup hésité a lui mettre la note maximale, mais c'est le genre de film que plus personne ne fera. C'est un film très courageux et très ambitieux. Pasolin a été assassiné avant la sortie du film.
Ce film m'a écoeuré, répugné et fait réagir en même temps... Il nous montre que l'être humain peut être, envers ces semblables, pire qu'un animal. Toutes les pratiques sexuelles les plus dégradantes (Scatophilies, sodomie, masochisme, ...) nous sont dévoilé tout au long du film, l'homme est relégué à l'état d'objet sexuel, une déshumanisation totale des victimes mais aussi des tortionaires dans leurs actes barbares et répugnants. Le réalisateur ne voulais sans aucun doute pas nous montrer un déferlante d'images choc et violentes mais sans doute nous faire réfléchir sur le régime faschiste et sur l'humain en général mais je n'ai pas réussi à aller au dela des images. Se film m'a marqué certes mais pas dans le sens ou il l'aurai fallu tout se que j'en retiens sont des images de barbarie sans aucune morale. Peut être que si je revois se film un jour je "l'apprécierais" à se juste valeur mais pour l'instant je reste un peu sur ma faim.
Choquant est bien le mot. C’est bien la première fois que j’ai envie de rendre physiquement devant un film. Même Saw n’avait pas réussit à me faire cet effet là, m’amener vers la limite où tu flanches carrément. Culte pour les esthètes, initiatiques pour d’autres, raté pour beaucoup, c’est un peu tout ça pour moi, comme pour beaucoup de films des années 70, contestataire et iconoclaste. Réussir à adapter du Sade c’est déjà un exploit en soit, le sadomasochisme passant mal à l’écran, en porno chic ou porno tout court. Je le trouve un peu redondant dans le genre du cul, pour du cul pour du cul, mais bon, c’est son choix. Le jeu d’acteur est un peu approximatif, entre certains pour ne pas dire tous sont amateurs , il y a des scènes crues de scatologie et de sévices sexuels diversement explicites. Un discours érotico- intello, un peu nombriliste, mêlant la merde et la lenteur du film. Qu’on le veuille ou non, c’est la meilleure dénonciation du fascisme à l’écran sauf que cela va plus loin jusqu’à la cure cathartique, car on en ressort différend, comme après un choc psychologique profond. Tout est simulé, mit à distance, comme ses scènes de tortures vu à travers des jumelles, ou les excréments pas « réaliste », mais ça marche. Iconoclaste est bien le mot.
Pier Paolo Pasolini fut l'unique artiste se resignant a s'eteindre au respect de l'humanité. De cette violence sourde, du degout, et du vice monologué par cette repugnante consternation, il nous a batti un garde-fou immortel. Au courage intacte de pourfendre son âme. D'une impure conjoncture, il exploita notre côté animal sans le moindre petit remord... Alors laissez vous avoir par la folie suprême de son oeuvre. Laissez vous bercer de honte par vos pulsions immorales. Car cette oeuvre est unique. ( a voir seul )
Les scènes de torture de la fin sont très difficiles à regarder encore plus que celles des torture porn de type Saw car pas de musique ou de montage haché seule la mise en scène crée un peu de recul. La dernière scène du film est très belle elle montre que dans toute cette horreur il demeure un peu d'humanité.
Ce qui m’inquiète le plus est le nombre non négligeable de critiques 5 étoiles y compris dans la presse. Nous sommes entouré de fous !!! J'ignorai qu'il était possible de trouver du génie dans la merde, la pédophilie et la torture. Si le talent est de montrer l'inimaginable côté sombre de l'humain c'est gagné et si l'enfer séduit autant de monde, j'aurai plus de place au paradis. Il faut être tordu et avoir un grain pour aimer ce film.
Un film radical. De prime abord, je comprends la réaction qu'ont pu avoir certains spectateurs tant le film va loin dans les sévices qu'il impose. Cependant, le fait de ne pas s'ouvrir aux messages du réalisateurs et de s'enfermer dans une logique purement formelle s'avère être une injustice. Et ceux qui proposent d'enfermer ou de tuer les réalisateurs de cette trempe devraient vérifier qui sont les fascistes dans l'histoire. Ce film est une illustration aboutie de l'Enfer. Les bourgeois et les représentants du pouvoir tiennent ici les rôles des démons, et les pauvres innocents sont leurs victimes, réduites à une condition d'animaux. Cependant, cette oeuvre n'est pas un porno, le spectateur ne s'associant pas aux bourreaux, mais bel et bien aux victimes (d'où le choc des images, que brandissent les détracteurs du film). Le découpage par cercles rappelle l'enfer de Dante, et l'organisation de l'emploi du temps et des lieux choisis constituent des symboles forts dans ce film. On n'oubliera pas de noter le visage pessimiste que porte le réalisateur sur la sexualité, devenue un objet de consommation, et se faisant aux dépends d'autrui. Le message se devant de frapper le spectateur, la cruauté des scènes auxquelles on assiste se devait d'être directe. On peut aussi suivre l'évolution des mentalités des victimes, qui pour échapper aux punitions du Code, n'hésitent pas à dénoncer leurs compagnons d'infortune. Ce film, en l'apparence dénué de toute forme de compassion, se révèle en fin de compte humain, mettant en scène le célèbre adage : "nous fabriquons notre propre enfer". Un film qui restera dans les mémoires.
Ce film de Pier Paolo Pasolini en est effrayant, encore aujourd'hui, par son réalisme macabre et la finesse du point de vue porté sur la guerre et l'oeuvre meme du Marquis de Sade. Ames sensibles s'abstenir, car pour voir ce film, il faut etre prêt. Je l'étais, et le (re)voir fut une expérience enrichissante. Et vous?
ATTENTION AU CHOC, VOUS VOILA PRÉVENUS ! Bizarrement j'hésitais à voir ce film (je n'en avais pas envie) depuis plusieurs années... Je pense avoir bien fait d'attendre le "bon moment", parce que, au final : Je me suis pris un putain d'UPPERCUT en pleine tronche(!), et je peux vous assurer que ce genre d'expérience fait (très) MAL. Ce film est UNIQUE en son genre, et même plus de 30 ans après sa sortie, il n'a pour ainsi dire pas vieilli, voire il est encore plus d'actualité (ou presque) aujourd'hui en 2009. Cela dit, SALÒ est un film EXTRÊME qui ne plaira pas à tout le monde - Soit on aime, soit on déteste. Si vous n'aimez pas voir des CORPS NUS, des SÉVICES et autres TORTURES infligées, si vous n'aimez pas avoir le gout du SANG et de la MERDE en bouche, un p'tit conseil (d'ami) : passez votre chemin. Ou plutôt, et donc je vais me contredire : Même si vous n'aimez pas ces gouts 'douteux' (par ailleurs, et ça reste mon avis personnel, il est difficile d'imaginer qu'un être humain puisse aimer ça), il faut ABSOLUMENT voir cette œuvre (la toute dernière) de Pier Paolo PASOLINI, qui est mort quelques semaines avant la sortie de son film dit "maudit", au moins une fois dans sa vie. Remarque : À l'instar par exemple d'un IRRÉVERSIBLE, Salò ou les 120 jours de Sodome n'est pas le genre de métrage que le spectateur aura envie de revoir quelque samedi soir par an. Perso, je l'ai vu une fois, et je ne crois pas que j'aurais envie de le revoir ne serait-ce qu'une seule fois de plus. Enfin, pour analyser cette œuvre, il faudrait au moins 10 pages et 2 jours donc, le mieux je pense, serait de le voir par vous-même. SALO OU LES 120 JOURS DE SODOME EST L'UN DES FILMS LES PLUS MARQUANT (VOIRE TRAUMATISANT) QUE J'AI JAMAIS VU DE MA VIE, et ce à l'instar toujours d'IRRÉVERSIBLE (cf. la scène du viol) ou bien sur du récent MARTYRS de Pascal Laugier (cf. le dépeçage de peau humaine). À noter que je met rarement la note maximale à un film - c'est vérifiable sur AlloCiné [NOTE = 10/10]
Pasolini a su créer un film à part. Plans longs sur les récits macabres et pervers des femmes, intermèdes où les viols se succèdent, ambiance saisissante dans ces pièces lugubres : le travail du cinéaste frôle la perfection. Néanmoins, il y a une tendance à l'exagération, au délire psychique, à une dépravation humaine, qui ne me plait pas outre mesure, d'autant que Pasolini cherche toujours la gratuité des actes de ces Quatre Seigneurs. De plus, les nombreuses répétitions dans les agissements des habitants de ce manoir participent certes à l'intérêt du film (qui est de démontrer toute la perversion dont se nourrit l'humain), mais font également de "Salo" un ennui mortel, notamment vers la fin du film.
Cette vision cauchemardesque d'une bourgoisie triomphante reste toujours d'une insoutenable bestialité. Une œuvre bien difficile à accepter mais néanmoins capitale : tout ce qu'il y a de pire chez l'être humain y est traduit et salutairement stigmatisé. Plus que sa violence exceptionnelle, c'est sa cruauté profonde, sa méchanceté bestiale et atrocement civilisée qui dérange.
Montrer un univers où des hauts bourgeois qui enferment des ados pour en faire leurs esclaves sexuels, rappelant ainsi l'univers de Sade… pourquoi pas ? Pasolini tente de dénoncer l'extrême-droite italienne d'après-guerre. Pourtant c'est pas forcément avec des excréments, du sexe ou du sang, et en essayant de choquer au maximum, qu'on fasse passer le message. On sort plutôt de ce film scatologique et ultra violent, avec un sentiment nauséabond, presque l'envie de vomir.