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benoitparis
110 abonnés
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5,0
Publiée le 11 décembre 2010
« Salo » fait partie de ces films avec une telle réputation qu’il est resté dans un coin de mon esprit cinéphile sans que j’ose l’aborder jusqu’à présent. Je n’ai guère compris les commentaires en faisant une initiation essentielle au début de la vision, tout en me disant que ce n’était pas non plus un film insignifiant. Le film agit progressivement, on comprend lentement qu’il est question de perversion pure et de la perversion inhérente au pouvoir (qui ne se réduit pas au fascisme stricto sensu). De la tristesse et de l’horreur insondables et fastidieuses de la radicale absence d’empathie, portée par des personnages de bourgeois médiocres, anonymes, presque ridicules. Le mal dans le film n’a strictement aucune grandeur. On croit d’abord que Pasolini n’en fait qu’une démonstration intellectuelle jusqu’à ce qu’il nous le fasse charnellement ressentir par une mise en scène de génie (la fin en est le sommet). Il est souvent reproché à Pasolini de ne pas être un grand cinéaste, d’être plutôt un intellectuel se servant du cinéma d’une manière démonstrative. Je suis d’accord pour ce qu’il en est de « Théorème » qui m’avait profondément ennuyé. Pas avec « Salo ». Réellement un film essentiel.
Difficile de mettre une note positive à un film qui fait consciemment ou inconsciemment l'apologie de toutes les formes (ou presque) de déviances sexuelles car durant 2h il ne s'agit que de ça : aucun scénario, juste du sadisme en plusieurs actes, et qui plus on avance dans le film plus atteint un niveau sans précédant. Mais quoi qu'il en soit, qu'on aime ou qu'on aime pas, Salo reste il faut le dire une oeuvre essentielle de l'histoire du cinéma car, avec La Vague, il s'agit peut-être du film le plus antifasciste de l'histoire du cinéma. A travers cette esclavagisme sexuelle il tend à montrer (et ce n'est pas joyeux joyeux) que d'une : l'homme est la pire espèce sur terre, pire qu'un animal, n'ayant aucun sens moral ; de deux : le pouvoir et l'argent ampute les libertés individuelles, faisant faire toutes les folies possibles par le moyen de l’assujettissement des plus faibles.
Chez d'œuvre évidemment. Chef d'œuvre car Pasolini nous montre le dressage du désir à travers les perversions d'une bande de fascistes décadents ; le sadisme est terrifiant par sa mise en scène, il faut avoir le cœur bien accroché ! Quand vraiment Amour il y a, celui-ci est nié, seul est admis un désir sous contrainte... N'est-ce pas finalement un portrait déformé de notre société du désir, qui à travers des moyens bien plus pernicieux dresse nos corps à la pornographie, partant de la pub pour arriver au porno trash trouvable librement sur Internet ?
Les intentions ne font pas tout... Car même si les intentions de Paolo Pasolini sont bonnes, à savoir montrer les dérives de l'être humain ainsi que le fascisme dans toute sa splendeur, on ne retient de ce film que du dégoût, de la déception et de la honte. Choquant et humiliant, Salo ou les 120 journées de sodome ressemble plus à un fantasme glauque qu'à une oeuvre cinématographique. Il porte bien son titre au moins, de film déroutant face auquel il est difficile de sortir intact. Mais à part pour l'expérience proposée (aussi mauvaise soit-elle), ce film ne vaut même pas un coup d'oeil. Tout finit par se répéter au point que ce qui devrait nous choquer devient lassant. Sûrement est-ce là le point que Pasolini visait, la violence abondante devient tristement normal. Mais, ça ne sauve pas le film.
Une critique des médias et du fascisme certes vraiment très violente et efficace, c'est d'ailleurs à ce jours le film le plus violent, trash et immonde que j'ai pu voir. Faut vraiment avoir le cœur bien accroché pour tenir jusqu'au bout. Il faut le juger avec du recul, sur le coup l'impact est assez violent et on en sort dégouté. Le film frôle parfois la pornographie et le sadisme y est tellement élevée que je peux comprendre les mauvaises critiques, mais ne pas dire que c'est un merde qui n'a que pour but de montrer des gens à poil. En le remettant dans le contexte on tiens surement un chef d'oeuvre du genre, et un film unique en son genre.
(suite) Salo la assassiné, ce fut le film de trop. La conclusion logique de ce quil raconte. Il y a quelques semaines, Salo est ressorti sur les écrans français, permettant à ceux qui ne lavaient pas vu denfin juger sur pièce, et à ceux qui le connaissaient déjà de se confronter à ce pour quoi il est conçu : le grand écran, lobscurité, le silence absolu (car lors dune projection de Salo, les pop-corn et autres messes basses ne viennent même pas à lesprit du plus dissipé des spectateurs). On a donc pu se (re)persuader que si ce film est effectivement dérangeant, il ne pousse pas hors de ses gonds, il nincitera jamais aucun adolescent à aller répéter sur une camarade de classe ce quon lui a montré. Car Salo est un objet tout aussi intellectuel quabstrait, complètement déréalisé dans sa représentation de la violence. Ce qui affecte tant en lui, cest quil sagit dun film qui nous regarde et qui nous renvoie une image de nous-mêmes, comme être humain et aussi comme spectateur, dont nous nous passerions bien. Car pour les quatre notables, les jeunes gens quils torturent nexistent pas en tant que personnes, ils ne sont que des réceptacles à fantasmes, des écrans rendant visibles leurs projections mentales. En cela, le « cercle du sang », éprouvante et dernière partie du film, est lépisode le plus démonstratif. Chacun à leur tour, les quatre hommes prennent place dans un fauteuil face à une fenêtre et, au moyen de jumelles, observent, tout en se faisant branler par une main de passage, leurs trois comparses torturant jusquà la mort. Nous prenons alors conscience que, nous aussi, nous assistons au spectacle et que notre rejet, notre dégoût, est une forme de jubilation, de jouissance. Nous sommes alors prisonniers de ces images, conscients de lêtre et en tirons une certaine satisfaction. Nous avons vu ce quil est interdit de voir, nous sommes coupables.
Pour regarder Salo ou les 120 journées de Sodome il faut réunir certains critères : être sain desprit, mettre de coté toutes les règles, les morales que lon connaît et avoir un certain bagage de violence et de barbarie cinématographique. La scène se passe au temps fasciste de Mussolini. Quelques bourgeois décident de kidnapper des jeunes gens afin de se livrer à des expériences inimaginables. Il y a des films à ne pas mettre en toutes les mains, celui là en fait partie. Adapté de luvre du marquis de sade, le film se découpe en 3 cercles : le cercle des passions qui voit ces jeunes corps se dénuder et se retrouver dans les envies sexuelles des vieux bourgeois, le cercle de la merde, scatologique et affreusement dégoûtant puis enfin le cercle du sang, parsemé de violence physique. Aucune limite, aucune règle, Pasolini se livre à une expérience cinématographique insupportable et anarchique. Apologie nihiliste, ce film coupe le spectateur de toute réalité et lemmène dans un monde pervers et vide de sens. Complètement démesuré, Salo est une uvre inquiétante dun réalisateur qui sest peut-être fait tué à cause delle. Si lon finit atterré et dégoûté , ce film reste une nécessité pour tout cinéphile taré qui se respecte.
Probablement un des films les plus pervers de l'histoire du cinéma. A l'époque scandaleux, aujourd'hui il ne brille plus vraiment par les tabous qu'il aborde, internet permettant à tout le monde de voir viols simulés et scatophilie avec une facilité inouie. Il faut avouer que ce film n'est pas mal étudié, certains plans sont beaux. Mais derrière cette satire du fascisme italien se cache surtout, à mon avis, la volonté du réalisateur de finir sa carrière et sa vie en faisant un film qui marquerait plusieurs générations par sa perversité. Pari gagné, Salò choque encore. Mais loin d'être le meilleur du réalisateur, on ne s'en souvient que parce qu'il est malsain, il ne touche pas, n'émeut pas, n'attriste pas, n'horrifie pas non plus. Il met mal à l'aise, c'est tout, et les asiatiques sont bien meilleurs que les italiens à ce jeu ("flowers of flesh and blood", "devil's experiment", "camp 731"...). Un film à voir pour pouvoir en parler, sociologiquement intéressant vu le scandale qu'il a occasionné à l'époque, mais cinématographiquement moyen.
Affreux ce film... . très difficile à voir, pourtant j'ai le cœur bien accroché ! Pour moi, on ne peut pas "aimer" ce film car il est vraiment abject et immonde, j'ai rarement vu la bestialité et la violence aussi bien retranscrite au cinéma. Il marque les esprits, nous fait sortir de notre zone de confort, nous interroge sur notre mode de vie civilisé. Cette oeuvre dégueulasse, dérangeante mais nécessaire n'a pas volé son statut de film culte en tous cas...
Le film le plus dur et le plus cruel que j'ai pu voir. Une véritable descente aux enfers. La monstruosité des fascistes est indescriptible. Un film choc, montrant les plus grandes souffrances exercées par l'Homme sur l'Homme. Un film unique. Pour public averti uniquement !
Difficile d'aborder un tel film sans être dégoûte, mais le voir sur grand écran est une véritable épreuve, il faut être très averti pour le regarder, Pasolini aborde son sujet de front et ne laisse pas un instant de répit au spectateur, les scènes atroces se suivent, entrecoupé par des récits d'une narratrice tout simplement horrible aussi. Les plans sont parfaits et le discours sur le fascisme qui en découle aussi, un film troublant..
Il me semble que beaucoup n'ont pas compris qu'il s'agit d'une adaptation du livre Les 120 journées de Sodome écrit par le Marquis de Sade (origine du mot "sadisme") au XVIIIeme siècle. Et en tant qu'adapation, le film est - je pense - très réussi. En outre, la malsainité qui s'en dégage en fait un film unique : Salo est donc plus proche d'un chef d'oeuvre que d'un navais, sans être, pour moi, ni l'un ni l'autre. A voir donc, mais pour le cinéphile préparé et averti.
J'ai vu pour la première fois ce film il y a quelques moi et je n'avais pas pu en tirer des conclusions, je viens de le revoir, et c'est la même chose. Salo est le seul film dont je n'arrive pas à donner mon avis. Je ne peux pas dire si j'ai aimé, je ne peux pas dire si j'ai détesté. D'un côté, Pier Paolo Pasolini frappe fort car il fait surgir l'Homme primaire au fond de nous. En effet, quand l'on voit tant d'atrocité procurées à l'Homme par l'Homme on n'a qu'une envie : que les bourreaux subissent le même sort. En revanche il est difficile de comprendre la non-réaction des victimes qui, peut-être, viendrait confirmé la thèse d'un des bourreaux : seul le pouvoir est anarchiste. Je pense que Salo est un film important, il représente la violence humaine à son paroxysme, une inversion des valeurs, la déshumanisation de l'Homme. Salo est une métaphore des régimes totalitaires. En revanche, en tant que cinéphile, je ne vois rien d'exceptionnel dans la mise en scène, qui parfois même est agaçante. Salo est un film violent, choquant, dégoutant. Le cinéma italien est un cinéma très physique, le corps est omniprésent, et Salo est le point culminant de ceci sur grand écran. A voir absolument, pour se faire son avis, chose que je n'arrive malheureusement pas à faire.
Un film inspiré par le dégoût et qui renvoie ce dégoût pour la nature humaine et pour ce qu'elle a de pire. Une métaphore sexuelle du pouvoir abolument grandiose d'autant plus qu'elle choque.