Magnifique film sur la mort, et donc son corollaire: la Vie. Le sujet fait peur ( la réalisatrice l'a d'ailleurs rappelé, en présentant son film ), et pourtant il est traité ici avec douceur, mais sans l'éluder; bref avec finesse, tact. Et au final, le résultat est plus que probant !
Comment aborder la mort ? Est-on maître de sa propre mort, ou "appartient "-elle aux autres, à la société, aux convenances en vigueur, aux gens qui nous aiment ? Hélène finit par fuir ces questions qui lui sautent eu visage au contact du regard, compatissant, et donc lourd de ces "autres", croulant sous la charge émotionnelle que cette situation lui inflige, en sus de la maladie incurable ( ou presque ) qui la ronge. Elle fuit donc, seule, en haut du Monde, pour trouver répit et réponse à ses doutes et angoisses.... malgré l'incompréhension toujours compatissante des "autres", au premier rang desquels son mari amoureux ( dernier rôle de Gaspard Ulliel, très convaincant ).
La question qui revient souvent: "suis-je égoïste ?". Et de fait, elle touche au coeur du sujet: est-on égoïste à vouloir appréhender sa mort comme on l'entend, en l'occurrence seule, loin du regard des autres ? Ou bien les "autres", ceux qui disent nous aimer, sont-ils égoïstes à vouloir nous imposer un processus qui donne cours à leur propre douleur, peut-être au détriment de celle du mourant ? ... Autant de questions qui viennent en filigrane.
La deuxième partie du film, càd le film véritable, est un joli cheminement, au propre comme au figuré, entre ses questionnements quant aux choix que lui "offre" sa maladie, et la ( re-)découverte de la vraie Nature, qui l'écrase de sa puissance majestueuse ( je n'ai pas su trouver moins emphatique pour décrire ces paysages grandioses, qui constituent un personnage à part entière ! ). Et au bout du chemin de vie: la Lumière !