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Bernard Bonnejean
16 abonnés
74 critiques
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3,5
Publiée le 10 mai 2018
Les faits relatés dans ce récit ne sont que trop réels, trop concrets. Ils sont connus, certes, et suffisamment pour que leur négation constitue un crime. Est-ce un argument pour que l’on se contente de leur simple évocation sur un mode abstrait ? Est-on formaliste pour trouver inconvenants ces trains vides aux portes ouvertes qui rappellera aux plus âgés les trains interlude de l’ORTF destinés à combler l’attente lors des pannes techniques ? Ces trains-là, dans le film, sont supposés symboliser le transport par voie ferrée de millions de juifs condamnés à une mort programmée. Ou plutôt, si j’ai bien compris, le voyage du retour des camps une fois les victimes débarquées. Est-ce une intention délibérée de ne pas céder au voyeurisme par pudeur ? C’est possible mais c’est la même raison pour laquelle pendant longtemps on a ignoré et tu les horreurs nazies. Quant au rôle de l’Église catholique, du Vatican et de Pie XII, on conviendra que son traitement est objectif, sérieux à défaut d’être neutre. On entrevoit même dans les paroles prononcées par le pape la possibilité d’une option choisie par politique plus que par lâcheté. Une dernière remarque personnelle : j’ai quand même du mal à comprendre que la SS ait pu engager et garder un ingénieur des mines, militant chrétien anti-nazi, adhérant au parti hitlérien dès 1933, de la SA en 1934, puis de la Waffen-SS en 1941. Spécialiste des appareils de désinfection et des questions d'eau potable, ce qui n’est tout de même pas rien et suppose une absolue confiance de la hiérarchie. Costa-Gavras a fait ce qu’il a pu pour nous présenter Kurt Gerstein comme ce qu’il fut : un personnage historique. Dont acte !
Chef d'œuvre comme tous les films de Costa Gavras, Z, et L'aveu en particulier. C'est toujours une démonstration implacable d'une révélation. À voir absolument pour tous les révisionnistes.
Un film très fort, coécrit et dirigé de main de maître, par Costa-Gavras. Sur des scènes très dures, son scénario, adapté avec Jean-Claude Grumberg, nous montre l'industrialisation de la "purification" nazie. Cela dans l'indifférence des politiques et de l'Église, alliée des allemands pour leur opposition au communisme. Un Drame avec des scènes très dures, méritant amplement la récompense reçue (César du Meilleur scénario en 2003). Ulrich Tukur est absolument crédible dans le rôle principal de Kurt Gerstein, le lieutenant de la SS responsable des services sanitaires et techniques en charge de la "purification". Il est bien secondé dans cette bonne distribution avec Michel Duchaussoy en Cardinal et Mathieu Kassovitz fantastique en prêtre jésuite.
Un angle de vue sur l'holocauste différent.. très peu traité au cinéma (car sujet à polémiques). L'horreur de la découverte des camps par très peu d'image et une utilisation intelligente de transitions faites de trains.. glacial. Tukur et Kassovitz sont superbes, un très bon film, qui dénonce la non-action du vatican..
Un film intime et historique signé Costa-Gavras, qui retrace une des plus grandes horreur de la seconde guerre mondiale que furent les camps de concentrations et l'absence de réaction de l'église face au massacre des Juifs. Ulrich Tukur en officier SS et Mathieu Kassovitz en jeune jésuite sont excellents dans leurs rôles, l’histoire montre bien la lutte de ses deux hommes contre le génocide des Juifs organisé par les nazis. Bouleversant.
Costa-Gavras aime s’inspirer de faits historiques pour construire des œuvres à caractère politique. Avec « Amen. » sorti en 2002, il dénonce l’attentisme du Vatican face aux crimes nazis durant la Seconde Guerre mondiale. A l’aide de personnages fictifs (un officier SS et un jésuite, interprétés par Ulrich Tukur et Mathieu Kassovitz), convaincus de la nécessité de briser le silence, l’intrigue montre la négligence politique de l’Eglise et son absence de condamnation de l’Holocauste. A base de discussions diplomatiques, certes un peu verbeuses, le réalisateur suggère plus l’horreur qu’il ne la montre (le passage régulier des trains). Ce parti pris n’enlève en rien l’émotion et le désarroi du spectateur. Bref, un film engagé et utile.
spoiler: Durant la Seconde Guerre mondiale, un officier SS, chimiste chargé de désinfecter les casernes et de purifier l’eau, découvre l’horreur des camps de la mort. Avec l’aide d’un jeune jésuite, il tente d’alerter le Vatican du génocide dont les juifs sont victimes. Ils espèrent convaincre le pape de la nécessité de condamner les crimes nazis. Mathieu Kassovitz en prêtre est trop effacé malgré sa révolte (spoiler: l’étoile jaune sur sa robe portée devant le pape et les nazis ). Intelligent, un rien altruiste, le personnage de l’officier SS interprété par l’acteur Ulrich Tukur constitue le principal intérêt du film. spoiler: Sa découverte de la vérité lors d’une visite dans un camp d’extermination est un moment clef du film. La scène est sobrement filmée (spoiler: une boîte de poison versée par un soldat, un regard dans un œilleton suivi d’un mouvement de recul face à l’horreur ). Par la suite, le témoignage verbal du chimiste (femmes et enfants nus, crânes tondus…) vaut bien des images. Quelques détails m'ont choqué commespoiler: l’enfant de l’officier SS, admirateur d’Hitler ou les blagues racistes d'un des criminels nazis . Sinon, le silence sur la Shoah est bien triste mais guère surprenant. Il suffit de regarder la position de l’Eglise dans l’Histoire. L’évocation de la planification de l’extermination des juifs jusqu’en 1948/1950 fait froid dans le dos. Le réalisateur opte pour la suggestion, pour le poids des mots sans jamais rien montrer (sauf de spoiler: la fumée qui sort des cheminées …). Hélas, ce que l'on voit à l'écran est parfois plus proche d’un téléfilm que d’un film cinématographique. De plus, en dénonçant inlassablement l’innommable, « Amen » n’évite pas les répétitions. Aussi, je me suis ennuyé au milieu du film. Néanmoins, la dernière scène oùspoiler: l’évêque donne un billet d'avion pour l’Argentine à un criminel nazi est extrêmement dérangeante. Bref, le sujet du film m’a intéressé, son traitement académique moins.
Une réalisation qui me laisse sur la touche avec ce début qui frappe fort contre la porte de l’enceinte des nations unis, ce fut une dénonciation de l’inaction, une réaction tardive de l’église papale face à l’holocauste. Je suis resté dubitative concernant cette histoire vraie, la part sombre de la mise en scène dans les camps d’extermination est marquante, on devine ce que fut caché derrière les douches terrifiantes sans rien montrer d’insoutenable. Ce scénario historique rappelle celui qui ouvrit le bal tragique qu’est « la liste de Schindler », les acteurs sont bons au jeu de l’horreur dans les camps de concentration. Ce cinéma moderne du père joue sur le visuel militariste religieux, pas le meilleur de ses films, cela se lit sur le visage effaré et c’est tout, sa fin convenue concernant l’intention du rôle, le jésuite est l’idéaliste naïf. Musicalement parfait, l’enchaînement du train transporteur de la mort juive est répétitif, ainsi soit décrite l’histoire d’une idéologique criminelle de guerre nazi.
Superbe film sur le silence du Vatican pendant l' holocauste nazi. La réalisation est très académique et filmé un peu "à l'ancienne" mais ce qui permet de mettre d'avantage en avant l'intrigue choquante et scandaleuse de cette ignominie historique. Le film prend partie c'est évident contre l'église et son silence face à la déportation massive des juifs dans les camps d'extermination et finit en apothéose sur une scène anti-claricale d'une grande audace. Le film est une course contre la montre et en fait par conséquent un véritable film de suspense. On reste accroché aux personnages principaux qui se battent tant bien que mal pour faire éclater la vérité. On les suit de près, on est avec eux. La fin n'en est que plus terrible encore. Bref c'est du grand film de guerre et du grand Costa-Gavras !
Un film sur le silence du Vatican face aux persécutions des juifs dans l'Europe nazie. Comme souvent dès que cela s'apparente à la critique d'une religion, cela a provoqué en son temps un certain nombre de polémiques. Pourtant en développant le point de vue de plusieurs personnages Costa Gavras ne me semble pas réaliser un film spécialement à charge, en mettant aussi l'accent sur la nécessité de la diplomatie pour le micro-état dirigé par le pape Pie XII face à l'ogre allemand surpuissant. A chacun de se faire son opinion sur la pertinence des arguments mais, porté par ses acteurs (en premier lieu Ulrich Tukur), Amen est tout de même instructif, donc intéressant, en abordant le sujet de la Shoah par le prisme nouveau du monde catholique.
Une autre histoire méconnue de la guerre, qui dans ce film est raconté de manière efficace. Certes ni la réalisation ni le jeu d'acteur n'émerveille, mais le tout donne un univers cohérent. On se laisse prendre par le film, et cette tragédie de la Seconde Guerre Mondiale nous dépeint encore une fois ses atrocités, ses tenants et ses aboutissants, le tout de manière réaliste, sans pour autant être cru. Bref, un bon film de Guerre, original à travers l'histoire de ces personnages réels !
Amen est pour moi le premier long métrage que je découvre de Costa-Gavras. D'un point de vue purement cinématographique celui-ci est très pertinent, on ne s'ennuie pas, l'intrigue est passionnante, tout les rouages s'enclenche comme il se doit. Les comédiens sont étincelants, Mathieu Kassovitz se démarque un peu plus avec son personnage de Riccardo Fontana. Le problème premier de ce film est plus un soucis historique quand à la véracité de cette histoire ( une pièce à l'origine ), le partit prit - plus qu'à charge - contre l'église est assez contestable dans cette période trouble de l'histoire. Tendancieux donc, mais ce long métrage à le mérite de posé des questions, il y'a matières à réflexions sur les sujets évoqués. Un autre petit désagrément selon moi, sa langue, l'allemand s'y serait mieux prêté.
Costa-Gavras met en avant la lourde machine qu'est l'Eglise et surtout sur le choix de ces prises de décision par toujours claire lors de conflit mondiale. On retrouve un super Mathieu Kassovitz dans ce rôle de jeune prêtre idéaliste et qui ouvre les yeux sur les rouages politiques en interne. Cette oeuvre est intense et permet d'avoir une nouvelle vision plus personnel de l'eglise lors de cette deuxième guerre mondiale. A voir absolument.
Il est vrai que ce film peut choquer certaines personnes. Se dire qu'une entité religieuse aussi puissante que l'Eglise Catholique soit restée impuissante face à cet holocauste. L'affiche du film a aussi fait une énorme polémique. Cependant, il n'y a rien à retirer à ce film. Il est finement bien réalisé. Sans y voir l'horreur des exécutions, on arrive à les entrevoir à travers l'émotion et le regard du lieutenant SS. L'émotion est au rendez-vous. Il est bon de voir des films de ce genre. Le travail de Mémoire est important.