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ATHMOS.ONER
151 abonnés
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4,0
Publiée le 9 février 2023
Sur le papier, le dernier film de Todd Field ne donne pas forcément envie : qui veut aller voir un faux biopic (personnage fictif) de 2h30 rempli de dialogues pointus et exigeants dans le milieu élitiste de la musique classique ? La partition de Mahler est des plus ardues et la symphonie semble injouable. Pourtant, malheur à qui n’ira pas voir cet ovni impitoyable qui traite superbement et sans manichéisme du pouvoir et de ses dérives. La mise en scène est sublime et rigoureuse, la palette de couleurs utilisée est très terne et accentue l’ambiance de plus en plus austère. La peinture sociale est aussi précise que détaillée. De prime abord, le tableau est impressionnant et son vernis brillant, sa lecture est labyrinthique, il faut patienter pour se frayer un chemin vers sa compréhension, autant avec les yeux qu’avec les oreilles. Le vernis fini par être gratté par petites touches puis violemment au point de révéler l’effondrement et la folle noirceur de la toile. La prestation de Cate Blanchett est réellement exceptionnelle et sans failles, du calme absolu sur les plateaux de télévision aux tocs et à la rage extrême, elle excelle dans tous les registres !
Par définition un chef d'orchestre mène son monde par la baguette, cela ne signifie pas forcément que l’on peut se comporter tel un tyran. Lydia Tár s’est manifestement battue pour obtenir son poste, véritable trône patriarcal, mais comment est-elle parvenue à ce miracle ? On tient ici la note parfaite pourtant dissonante et irritante pour certains : accéder au pouvoir dans un milieu exclusivement masculin nécessite t’il de se comporter comme un homme pour y parvenir ? Ce contre-pied est des plus culoté en cette période #metoo et il risque de mécontenter, en effet, Lydia est une femme, lesbienne qui plus est. Telle un homme, elle vampirise et utilise les femmes à sa portée de main… Ou de baguette ! Ce miroir pertinent met en exergue les processus utilisés par les hommes pour accéder aux plus hautes places. En effet, Lydia connait les rouages, les règles, les codes et sait trouver les moyens pour mieux les détourner. Tout est bon pour parvenir à ses fins et si elle véhicule une impressionnante image de rigueur et de sérieux, le revers de médailles laisse beaucoup de musiciennes et d’assistantes au fond du trou de la scène, loin derrière les coulisses. La chute finale est vertigineuse, abrupte (traitée un peu trop rapidement) mais l’effet produit est magistral.
Tar est un film réalisé par Todd Field et sorti en 2022 (en 2023 en France). Cate Blanchett est parfaite dans son rôle de chef d'orchestre qui voit les démons de son passé ressurgir, son interprétation est d'une justesse irréprochable, elle est de pratiquement chaque plan et son charisme emporte l'adhésion. Cette omniprésence dans le long métrage laisse les personnages secondaires avec un manque de développement même si certains acteurs sont vraiment convaincants (notamment Noémie Merlant). Certaines scènes sont vraiment marquantes (en particulier spoiler: la scène du cours où le personnage de Tar a un véritable affrontement avec un étudiant ). Malgré ces points positifs, le film n'est pas totalement marquant. La fin du film est décevante. En outre, le film semble s'adresser à des initiés en musique classique, certains développements alourdissent le film et peuvent laisser sur le côté (notamment spoiler: la scène d'ouverture d'entretien avec un journaliste ). Cela a pour conséquence de rendre le film trop long (près de 2h40). Malgré une performance exceptionnelle de son actrice principale, Tar est un film qui n'atteint pas son objectif. Dommage.
Tar est le portrait d’une grande cheffe d’orchestre au sommet de sa carrière avec ses failles, celles d’une personne de pouvoir. Sa vie va peu à peu changer et basculer. C’est puissant, mécanique, grandiose.
Dommage que le film soit un peu trop long... L'interprétation de Cate Blanchett est impressionnante de talent et de charisme. Les passages musicaux sont sublimes.
Tár est une œuvre intéressante qui nous montre la vie d'une maestro encensée par le monde musical, qui va se retrouver prise dans un tourbillon. Le film pose la question de la séparation de l'individu et de l'artiste, du pouvoir professionnel et de l'utilisation qu'on en fait. Le personnage de Cate Blanchett est très bien joué, perturbant notre jugement et déjouant les raccourcis manichéens habituels.
Tár raconte comment une femme de pouvoir arrivée au faîte de sa carrière chute de son piédestal, sous les coups de boutoirs de plusieurs évènements dont elle est en grande partie responsable.
Le fait que ce personnage soit chef d'orchestre n'est pas au final très important. Elle pourrait être chef d'entreprise ou chirurgienne, le film fonctionnerait exactement de la même façon. Au lieu de s'ennuyer en ne comprenant rien aux anecdotes concernant les musiciens, on s'ennuyerait en écoutant des blagues tirées d'articles de la Harvard Business Review ou des anecdotes sur la vie d'Ambroise Paré.
Pendant le film, qui dure 2h38, j'ai eu largement le temps de me demander comment un réalisateur pouvait trouver suffisamment d'énergie pour faire un film dont l'héroïne n'est pas sympathique, mais n'est pas non plus antipathique au point de susciter l'aversion : le risque d'ennuyer le spectateur est en effet considérable, d'autant plus que le film est pauvre en péripéties.
Vous l'avez compris, je me suis assez vite lassé de ces conversations interminable entre pontes mesquins, de ces innombrables plans répétitifs illustrant le quotidien de Lydia Tár (Lydia fait du footing, Lydia pianote sur un piano d'un air pensif, Lydia roule en voiture, Lydia entend des bruits qui n'existent pas, Lydia se lave les mains avec du gel hydroalcoolique, etc).
Il y a sûrement un intérêt à tout cela, qui se situe peut-être entre une réflexion sur la responsabilité morale et la façon dont l'ambition annihile les sentiments, mais il est trop profondément dissimulé pour m'atteindre.
Je ne mets pas la note la plus basse tout de même, pour deux raisons : Cate Blanchett est parfaite dans ce rôle peu aimable, et la direction artistique est irréprochable.
La prestation de Cate Blanchett est époustouflante mais elle ne suffit pas à sauver ce film froid à l'image de l'héroïne qui jamais ne suscite l'empathie. Et des longueurs, un générique qui n'en finit pas, une très longue scène d'interview de la brillante chef d'orchestre qui peut être réjouira les mélomanes avertis. Novices s'abstenir C'est lourd et quelque peu prétentieux
Que de chefs d'orchestre sur les écrans de ce début d'année 2023 ! Après le médiocre "Maestro", l'optimiste "Divertimento", Todd Field pose à son tour sa caméra sur une cheffe, Lydia Tar, artiste reconnue, dirigeant le prestigieux orchestre philharmonique de Berlin lorsque le film commence. C'est un film musical qui réjouira les vrais amateurs.Outre les quelques scènes de répétition et de masterclass, il y a tous ces dialogues très justes sur le, petit monde des orchestres et des chefs (mais qui ne parlent qu'aux connaisseurs de Furtwangler). Mais ce n'est pas que cela. C'est aussi un film psychologique et social analysant les rapports de pouvoir. La performance de Kate Blanchett est absolument époustouflante car elle donne corps a un personnage délicat à interpréter. Lydia Tar est en effet un personnage ambigu, un anti-héros froid et cynique qui n'oeuvre que pour son art, en refusant la compromission. Par-delà la forme et la qualité de la réalisation de Todd Field, ce film est puissant car à la fois subtil dans son approche psychologique des personnages et féroce contre ce nouveau monde intolérant et sourd. Magnifique.
Je n'ai pas retrouvé dans ce film le personnage décrit par les médias. Elle n'est pas un monstre froid , c'est une femme de pouvoir et de talent qui vit dans son monde, celui de la musique. Une histoire de harcèlement va lui coûter sa carrière et sûrement sa santé mentale. Le traitement du film est austère, rien n'est dévoilé ni expliqué, certaines scènes sont énigmatiques, voir inutiles. Malgré la merveilleuse présence de Cate Blanchett, ce film n'est pas très intéressant.
« Tár » est un film ambitieux de Todd Field qu’on n’avait pas vu depuis le superbe « Little children », soit depuis 17 ans quand même ! Ici, on suit sur 2h40 le quotidien ainsi que la chute d’une cheffe d’orchestre du philarmonique de Berlin, aussi fascinante qu’irritante car écrasant tout par son intelligence et sa personnalité proche du génie. Entre plan-séquence dantesque et scènes de conduction d’orchestre passionnantes, on peut dire que visuellement et auditivement, on est servi. Toutefois, c’est tout de même parfois très long car certaines intrigues secondaires paraissent inutiles, mais on pourra tout de même être conquis par la performance de l’actrice Cate Blanchett (une fois de plus formidable) incarnant presque une déesse qu’on pensait intouchable, détruite finalement par un mal de son temps, à savoir : les réseaux sociaux et qui s’enlise littéralement au point de perdre pied avec la réalité. Un beau portrait de femme au final qui subira les mêmes maux que les hommes dans une société où nos moindres faits et gestes sont épiés, interprétés et malheureusement souvent déformés !
Si certains descendent en flèche certains films sans que cela soit justifié... eh bien je ne comprends pas que ce film soit monté en épingle... par des pseudos intellos... certes une remarquable interprétation de Cate Blanchett mais quel ennui... c'est tout juste si on entend de la musique... d'une noirceur incroyable... une image sombre et glauque... pour moi du temps perdu.
Bof ! Une épouvantable soupe indigeste et beaucoup trop longue : un peu de musique (trop peu), beaucoup (trop) de verbiage intello-stérile, un peu de harcèlement, un peu de sexe, un peu de misérabilisme, un peu de grand luxe, une Porsche blanche qui revient sans cesse (en contraste avec le jogging le long des tags), un peu de féminisme homo, un peu d'abus de pouvoir, et finalement RIEN. Comment est-il possible de faire une promo pareille pour un film aussi "melting pot" ? Il n'y a que le jeu des acteurs qui permet de survivre à près de 3 heures. A noter aussi, pour qui n'est pas parfaitement anglophone, la longueur des sous-titrages : même pour quelqu'un formé à la lecture rapide, impossible de suivre.
Ce film, fondé sur le caractère pour le moins bien affirmé d'une cheffe d'orchestre de génie interprétée par une Cate Blanchett impériale vaut surtout par un scénario particulièrement bien construit et une intelligence des dialogues trop rare de nos jours dans le cinéma hollywoodien. Après un générique d'une longueur sidérante, le film présente une série de tableaux montrant l'héroïne dans sa vie professionnelle et dans sa vie privée, constituant peu à peu le puzzle d'un personnage maléfique dont le parcours finira par rejoindre la morale à laquelle aspire le spectateur bien conditionné. Pas de surprise donc, le film est formaté pour les Oscars et autres petites statuettes. Trop classique et sage pour nous bouleverser, il reste une dénonciation salutaire des abus de pouvoirs, et de la manipulation.