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    Tár
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    pennydusept
    pennydusept

    54 abonnés 13 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 26 janvier 2023
    J'esperais un film sur la musique, quelle deception ! Cate Blanchett une de mes actrices preferées tient sa place certes, mais que de bavardages !! c'est lent, triste, gris, terriblement soporifique pour ne pas dire ....laxatif. J'avoue, chose exeptionnelle, je n'ai pas tenu jusqu'à la fin je me suis eclipsée discretement avant la fin ......
    Yves G.
    Yves G.

    1 310 abonnés 3 312 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 janvier 2023
    Lydia Tár (Cate Blanchett) est une star. Elle dirige l’orchestre philharmonique de Berlin, s’apprête à publier sa biographie et à boucler pour la "Deutsche Grammophon" l’enregistrement de l’intégrale des symphonies de Mahler. Accompagnée de Francesca (Noémie Merlant), sa fidèle assistante, elle vit entre New York et Berlin où habitent son épouse Sharon (Nina Hoss), premier violon à la Philharmonie, et leur fille Petra.
    La maestro est au sommet de sa carrière. Mais une série d’événements provoquera sa chute.

    "Tár" est un film intimidant. Intimidant par les critiques qui le précèdent, par la pluie d’Oscars qui lui est promise. Intimidant par sa durée (2h38). Intimidant par la prestation immédiatement canonisée de Cate Blanchett. Intimidant enfin par son sujet – la musique symphonique – et ses décors – les immenses appartements glacés d’un Berlin automnal.

    "Tár" est un film profondément cérébral qui tangente plusieurs sujets très contemporains : la "cancel culture", #MeToo, la masculinité toxique. Il a le culot de les évoquer non pas, comme moult productions hollywoodiennes, au demeurant très réussies, du point de vue de la bien-pensance ou du politiquement correct (je pense à She Said que j’ai beaucoup aimé) mais au contraire à travers une héroïne à laquelle il fait endosser le mauvais rôle. C’est elle qui, dans une scène d’anthologie, ridiculise un de ses élèves, noir qui plus est, pour avoir exprimé son manque de goût pour Bach auquel le jeune homme "woke" reproche d’être un compositeur blanc et cisgenre. C’est elle qui repousse les appels à l’aide d’une de ses anciennes protégées et l’accule au suicide. C’est elle qui, au risque d’humilier son épouse, s’entiche d’une jeune violoncelliste russe, la recrute et la promeut (la façon dont la jeune femme répond à ses avances est remarquable de finesse et de cruauté).

    "Tár" n’est pas un film plaisant et ne cherche pas à l’être. Mais est-il pour autant un film déplaisant ? C’est le reproche qu’on pourrait lui faire. C’est le reproche que j’ai été sur le point de lui faire, hésitant jusqu’au point final de cette critique à lui mettre une étoile de moins – là où d’autres peut-être me reprocheront de ne pas lui mettre une étoile de plus.
    En particulier, le jeu de Cate Blanchett m’inspire quelques réserves. Cette voix dissonante, dans un concert de louanges, est sacrilège à l’égard de celle qui semble au zénith de sa carrière et dont on voit mal comment l’Oscar pourrait lui échapper. Je reproche à la star australienne son « huppertisation ». Cette accusation cinglante mérite quelques explications. Le principal blâme que j’adresse à la star française est son omniprésence. Je n’en blâme pas Cate Blanchett. Mais je lui reproche de s’enfermer dans le même jeu qu’Isabelle Huppert : celui d’une femme froide et forte, d’une impériale beauté, d’un glaçant égoïsme. Je reproche à ce jeu-là son manque de générosité, de tendresse, de chaleur, d’humour. Je déplore aussi son manque de finesse.

    Pour autant, il serait bien mesquin de refuser à "Tár" la place qui lui revient parmi les meilleurs films de cette année nouvelle qui s’annonce décidément très riche. Comme "Babylon", c’est un film exigeant, c’est un film intelligent, c’est un film qui nous élève.
    Lolipop
    Lolipop

    8 abonnés 77 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 17 janvier 2023
    A voir, ne serait-ce que pour l'interprétation magistrale de Cate Blanchett, qui a déjà reçu plusieurs récompenses pour ce film, et pourrait bien prétendre à un troisième oscar. C'est, avec son personnage de Carol, son meilleur rôle. Son interprétation est époustouflante, d'une justesse absolue. Elle disparaît totalement derrière le personnage de Lydia Tár. Peu d'acteurs sont capables de faire oublier ainsi qui ils sont au profit d'un personnage nouveau. Et cette Lydia est complexe, torturée, forte mais cruelle, insaisissable et fascinante, charismatique... et j'en passe.

    Je pense quand même ce film est destiné à un public spécifique, il ne sera par forcément accessible à tous. Il y a tellement de détails qu'il faut forcément plusieurs visionnages pour vraiment tout comprendre. On peut très bien le voir sans rien connaître de la musique classique (ce qui est mon cas), car le film porte davantage sur la corruption du pouvoir. Le fait que le personnage de Lydia soit une femme est très judicieux de la part de Todd Field. Ce choix permet une réflexion plus nuancée que s'il avait choisi un homme. Il s'agit ici de poser davantage de questions que d'y répondre. Le film n'est pas didactique et laisse le soin au spectateur de penser par lui-même.

    C'est un grand film, je recommande !
    jujuju
    jujuju

    12 abonnés 16 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 26 janvier 2023
    Film prétentieux dont, in fine, il ne ressort pas grand chose. C'est très poseur dans sa lenteur et cela n'a comme unique intérêt que la très belle prestation de Blanchett.
    Un film à oscar de la meilleure actrice.
    Pierre Kuzor
    Pierre Kuzor

    83 abonnés 284 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 1 février 2023
    Ai vu "Tar" de Todd Field. Je suis musicien professionnel alors, des chefs d'orchestre j'en ai connu des qui dirigeaient avec une hache entre les mains, d'autres dont les préférences sexuelles biaisaient totalement le bon déroulement des répétitions, certains totalement sadiques, d'autres dont la froideur approchant du vent glacial vous paralysait avant de chanter quoi que ce soit, des dictateurs grotesques, des qui se pensaient compositeurs, des qui ne connaissaient aucune des règles du savoir vivre.... Lydia Tar, jeune cheffe du philharmonique de Berlin qui vient de faire paraitre son autobiographie cumule toutes les Tares. Donc nous nous trouvons devant un personnage pendant 2h38 dont la subtilité est proche de zéro. Pour un musicien, presqu'aucune des situations ne sont crédibles. De la master-class à la Jullliard School où un étudiant clame haut et fort qu'il ne dirigera jamais du Bach car c'était un misogyne, hétéro qui a fait 20 mômes à sa femme (aucun étudiant à ce niveau ne peut tenir des propos aussi puéril) , au couple que Tar forme, comme par hasard avec la Première Violon de l'orchestre, à la rencontre "coup de foudre" dans les toilettes avec une postulante russe, juste avant un concours pour un poste violoncelle de rang spoiler: qui va forcément avoir des conséquences
    , le voisinage avec le quart-monde sur le même palier du sublime pied à terre-bureau où travaille Tar, à son appartement immense tout en béton plus proche du bunker que d'un habitat... Le film a d'immenses atouts. Il prend son temps, mais souvent le metteur en scène oublie de dire "Coupez". Il est bien documenté et la looonnnngue interview qui ouvre le film est intelligente et juste, les loooonnnngs plans séquences qui laissent aux interprètes le temps de jouer sur la longueur leurs personnages. Mais autant la première heure est pertinente (même si je pense que les spectateurs non musiciens peuvent être vite dépassés devant tant de références et d'éruditions) la deuxième partie est un mélange de mauvais Polanski et de l'aberrant "Black Swann". Le seul personnage un peu touchant et que l'on est susceptible de rencontrer dans la vie de tous les jours est Francesca Lentini, jouée admirablement avec émotion et réserve par Noémie Merlant, l'assistante... forcément bouc émissaire de la Cheffe Super sTar... parce qu'une femme ne peut pas avoir de relation amicale et normale avec une autre femme, semble être un des messages de ce film. Les longs métrages ayant pour thème "la direction d'orchestre" est à la mode actuellement : Maestro(s) de Bruno Chiche, "Divertimento" de Marie-Castille Mention-Schaar... je n'ai vu que "Tar" celui où il me semblait y avoir le plus de cinéma, si ce n'est de musique. Oui Cate Blanchett est un Stradivarius, c'est indéniable. Elle a un charisme hallucinant, elle chante, elle joue du piano, elle dirige... en tout point de vue elle est crédible et fait son travail d'actrice à la perfection. On reconnait qu'elle est une immense comédienne non parce qu'elle sait incarner ce personnage détestable, mais tout simplement parce qu'elle vole vers les étoiles dans un film qui sombre dans les abysses de la bêtise, sans se bruler les ailes. Dans une période où ENFIN le monde de la musique s'ouvre à la Direction d'orchestre aux femmes, il est incroyable que ce film réactionnaire fasse peser autant de failles sur ce personnage principal. Moi j'ai rencontré aussi des chefs d'une immense humanité, des révolutionnaires qui avaient une vision originale et évidente sur les oeuvres, des bons vivants aimant partager des moments avec les collègues musiciens autour d'un verre, des génies à qui l'on avait envie de tout donner, des qui naturellement doutaient, des qui étaient reconnaissants, des qui dispensaient leurs questionnements, des qui avaient de l'humour, des qui savaient dompter leur libido, des qui étaient sains d'esprit... et c'était la majorité de mes rencontres. Avec ce film qui commence pourtant très bien l'on est plus proche du Grand Guignol que de Haneke. Gratuitement Tarabiscoté, film bobo chic à la morale plus que discutable : spoiler: la repentance pour un chef se paye en allant diriger un orchestre amateur au fin fond de l'Amérique du Sud
    ... A vomir !
    Aubert T.
    Aubert T.

    116 abonnés 130 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 26 janvier 2023
    Scénario, mise en scène, interprétation : tous les niveaux de ce film labyrinthe sont d'une maîtrise insidieuse et renversante.
    On emploie un peu à tort et à travers le terme chef d'œuvre, pourtant ici c'en est assurément un.
    Époustouflant.
    Bdfoucher
    Bdfoucher

    46 abonnés 94 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 27 janvier 2023
    Un film à voir absolument. Non seulement parce que le réalisateur Tom Field est un réalisateur rare à l'écran mais pour la performance époustouflante de Cate Blanchett qui écrase la pellicule de sa présence avec une caméra (Florian Hoffmeister à la photographie ) qui la met au centre de toutes les séquences de ce film de 2h 38 en Vo, sous titré pour l'anglais et non pour l'allemand.

    Lydia Tàr (Cate Blanchett) est une cheffe au faîte de la gloire musicale. Elle dirige le philharmonique de Berlin et vit dans un confort de notoriété qui lui font oublier la réalité du monde . Elle fréquente les hôtels, les restaurants , les salles de concert les plus huppés de la planète, prépare un livre, enseigne à NY, enregistre et dirige à Berlin et conduit sa Porsche blanche panamera Turbo S E-Hybrid qui fait bssss...

    Lydia Tàr, adulée et jalousée, fait et défait les carrières à sa guise, traite ses mécènes à la légère et vit dans une bulle égotique qui ignore la sauvagerie d'un monde réel auquel elle participe malgré tout. Elle use ainsi de son pouvoir pour démolir, avec brio, un tenant de la "canceal culture" à la Julliard School qui refusait d'étudier Bach parce qu'il était supposé misogyne mais l'affaire est à deux doigts de se retourner contre elle...

    Mais Lydia Tàr qui partage la vie d'une de ses violonistes, Sharon ( Nina Hoss), use aussi de son pouvoir pour s'attacher de jeunes musiciennes. L'une d'elle, amoureuse éconduite, se suicide et son assistante Francesca (efficace Noémie Merlant) qui ne peut obtenir le poste dont elle rêvait auprès de Lydia, finit par vendre la mèche en diffusant les courriels échangés entre la jeune violoniste transie et son mentor . La Justice s'en saisit.

    A partir de là toute la machine s'enraye et de soupçons en accusations, le film raconte la chute du maestro qui découvre trop tard le mal qu'elle a pu semer autour d'elle sans jamais à avoir eu à se mettre en question.
    La bonne inspiration du réalisateur tient à ce que, comme Milos Forman avait affublé Mozart d'un rire insolent qui résumait son génie, Todd Field dote Lydia Tàr d'une hypersensibilité au son qui lui permet de détecter le moindre bruit anormal.

    Ce sont ces petits bruits incongrus qui introduisent dans le récit le grain de sable qui fait au final tout chavirer . La mécanique du pouvoir est ainsi examinée au microscope et se veut le reflet de ce monde sans pitié qui est celui des réseaux sociaux ou les réputations se construisent aussi vite qu'elles peuvent être défaites, comme celles de Charles Dutoit ou James Levine qui sont d'ailleurs cités en exemple.

    Le film finit étrangement dans un pays asiatique où Lydia Tàr, qui a tout quitté, accepte de diriger un orchestre devant un public grimé représentant toute la diversité du monde: L'homme est finalement toujours un étranger à lui même...

    J'ai donc aimé beaucoup. Le film est difficile car, assez bavard et technique, il convoque aussi les mannes de chefs prestigieux pour leur génie de la mesure comme pour leurs travers personnels de stars, ceci quand Lydia Tàr qui réalise qu'elle perd pied, traînant ses valises elle-mêmes à la fin, cherche dans le passé ce qui pourrait lui permettre de corriger le présent. Mais c'est déjà trop tard: Sharon, son amie, la quitte; Francesca disparaît et la dénonce; Olga, jeune violoncelliste, sa prochaine proie, pour laquelle elle avait manigancé de faire jouer le concerto d'Elgar où elle excelle, prend ses distances...

    A noter de superbes commentaires sur la musique de Malher en direction mais aussi, je le note, une absence totale de référence à la France sauf à travers les noms de Nadia Boulanger (1887-1979) et de Jacqueline Du Pré (1945- 1987) ...qui est d'ailleurs britannique. La musique française, pourtant très jouée et très prisée en Amérique du Nord, a disparu...
    cortomanu
    cortomanu

    66 abonnés 405 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 3 février 2023
    Pourquoi de plus en plus de films sont ils inutilement longs ?
    Tár ne répond pas à la question mais n'échappe pas à cette désagréable et inutile manie.
    Ça commence par un générique en début de films qui n'en finit pas.
    Ça continue par des scènes de verbiage musicologiques qui ne sont pas toutes indispensables pour camper les personnages et les situations.
    C'est dommage car le rythme n'est déjà pas très rapide. Si l'atmosphère froide et étouffante attachée au personnage de Tár est bien rendue, était il nécessaire d'enfoncer le clou à répétition ? Par exemple, pourquoi répéter les scènes un peu fantastiques où de rêves alors qu'une où deux auraient suffit pour faire impression. Hitchcock n'avait besoin que d'un plan de 10 secondes pour marquer son spectateur de façon inoubliable.
    C'est franchement dommage car Cate Blanchett et tout le casting est nickel.
    Un bon film qui a failli être un très très bon film.
    Henner
    Henner

    44 abonnés 71 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 27 janvier 2023
    Ah la pure tannée !!! 2h48 d'ennui mortel. çà roupille de tous les côtés !!!! Le scénario aurait pu être intéressant mais il est gâté par une réalisation prétentieuse à base d'ellipses qui souvent vont dans le mur si bien que l'on ne comprend rien. Alors ouiiiiiiiiiiiiiiiiii Kate Blanchet est parfaite mais çà ne suffit pas à faire un film. Dans la presse les critiques se pâment on se demande bien pourquoi ! Sans doute parce que c'est mortel et donc puissamment intellectuel ??
    Donc on confie le scénario à un bon artisan ( Kubrick par exemple ah zut ! il est mort) on repart de zéro et on obtient un bon film. Bon cela dit si vous avez du mal à trouver le sommeil ce film vaut tous les somnifères.
    BILLY
    BILLY

    1 abonné 18 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 2 février 2023
    Première fois que je sors d'une salle avant la fin de la sceance.

    Le film est long, ennuyeux et pourtant je suis un grand amateur des films qui se laissent prendrent le temps (j'ai énormément aimé EO ou les Banshees d'insherin pour parler des films récents par exemple)

    Pour un film sur une chef d'orchestre la musique est absente, les plans ne sont pas inspiré et le métrage se contente de plans fixes et de champs/contre champs avec des scènes de dialogues vides de sens qui paraissent interminables.

    Je suis parti au bout d'1h30 en ayant l'impression de ne pas avoir passé l'introduction. Je veux bien être patient, mais ma patience a des limites et Tàr les à dépassés
    Blankovitch
    Blankovitch

    37 abonnés 203 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 janvier 2023
    Une incursion lente certes mais pénétrante et vénéneuse dans l'univers d'une femme ambitieuse et froide. Mise en scène impeccable. Il faut s'accrocher un peu la première demi-heure et puis on est happé complètement. Assister à la chute du personnage est un délice. A voir au cinéma en VO, n'attendez pas la VOD, les sensations seraient altérées.
    Jean-Pierre Jumez
    Jean-Pierre Jumez

    86 abonnés 222 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 27 février 2023
    Au-delà d'une actrice sublime, d'une réalisation parfaite et d'une direction musicale impeccable, se dessinent en toile de fond les extrêmes auxquels conduit l'honnêteté sentimentale -- y compris la malhonnêteté comportementale !
    Dans « le neveu de Rameau », Diderot affirme que la mauvaise conduite de l'artiste (rameau), ne laisse qu'une trace passagère parmi ses contemporains, alors que son œuvre réjouira de multiples générations.
    Le discours d'entrée de ce film est d'une force et d'une acuité incroyables, avec un pendant repris ultérieurement par un extrait des concerts/animations de Bernstein à New York.
    Même si la fin est un peu déroutante (la scène qui l'introduit se déroule au CAMI - Columbia Artists Management - ce que seul un public averti peut comprendre), on sort de la salle époustouflé.e.s
    Julien C.
    Julien C.

    23 abonnés 47 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 février 2023
    Le genre de film que vous n'êtes pas complètement sûr d'avoir aimé sur le moment, et qui laisse pourtant l'impression persistante d'avoir vu une œuvre peu commune. Cate Blanchet est magistrale, la mise en scène d'une élégance folle... il faut accepter de ne pas tout comprendre et de se laisser porter par le rythme singulier d'un film qui ne ressemble à rien de familier et que je ne suis pas prêt d'oublier.
    Tumtumtree
    Tumtumtree

    152 abonnés 511 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 février 2023
    Tar est un film difficile, long, nous plongeant dès les premières minutes dans l'univers abscons des mélomanes les plus exigeants des grands orchestres internationaux. Après une énigmatique première image dont on comprendra le sens bien plus tard, le cinéaste nous inflige tout le générique finale, listant les centaines de noms des collaborateurs d'un tel projet cinématographique. Puis s'engagent des discussions de haut vol sur le temps et la musique, les affres de Beethoven et de Mahler. Cette âpreté extrême ne nous lâchera jamais : elle est voulue, assumée. Les moments passés aux côtés de Cate Blanchett s'étirent à l'infini, de sorte que le film restera profondément dans nos mémoires après l'avoir vu. La mise en scène dilate l'image en un format cinémascope monumental décrivant les intérieurs luxueux des ultra-riches qu'on nous montre. Les choix chromatiques accentuent la sécheresse de l'ensemble puisque ce Berlin des grands orchestres est intégralement traité en un camaïeu de gris, réchauffé par l'ocre de boiseries contemporaines.
    Pas sûr qu'à ce stade de ce petit texte, vous ayez très envie d'aller voir cela... Mais de fait, Tar est un monument.
    C'est un peu le monolithe de 2001 l'odyssée de l'espace planté dans notre époque. Par sa mise en scène, d'abord, on l'a dit. En la matière, c'est du très très haut niveau. Par la performance démente de Cate Blanchett (si elle n'a pas l'Oscar, je n'y comprends plus rien). Et par son message terriblement pessimiste sur le monde contemporain. Rien dans la bande-annonce n'évoque la vraie thématique du film, à savoir la profonde cassure philosophique et culturelle qui est en train de séparer la génération des milléniums de ses prédécesseures. Cate Blanchette incarne les générations nées avant 1980, leur rapport à l'art, à la culture, au travail, aux abus d'autorité, aux minorités, etc. Todd Fields ne choisit pas la facilité d'un personnage idéal et respectable pour incarner beaucoup d'entre nous, mais un être complice des harcèlements en tout genre, occupant la situation ambivalente d'appartenir à une minorité tout en critiquant frontalement ce qu'on appelle depuis quelque temps le wokisme. Cette curieuse créature dialogue sans cesse avec la génération qui la précède et celle qui suit. Elle voue un respect hors du commun aux grands chefs-d'orchestre déjà morts qui l'ont précédée, mais au fond elle méprise ses homologues plus âgées et vieillissants qu'elle doit encore côtoyer. De même, elle entretient une apparente complicité avec certains jeunes gens qu'elle semble respecter, mais en instrumentalise d'autres, et cherchent à abuser de certains. Ces jeunes gens là ont construit, incidemment, leur propre rapport aux médias, au travail, à leurs congénères. Absorbés par leur téléphone portable, ils ne prennent guère attention aux êtres réels qui les entourent. Ambitieux, ils ne sont pourtant pas prêts à encaisser les frustrations infligées par leurs maîtres et préfèrent alors disparaître (pour s'émanciper ou pour s'autodétruire). Le dernier plan, dont on ne révèlera rien ici, conclut magistralement cette démonstration brutale sur la génération qui arrive, et vis-à-vis de laquelle Todd Fields prend clairement position.
    Pour tout cela, Tar est un film important de nos jours. Il creuse en 2h38 une problématique qui est au cœur de notre monde contemporain. Certes il prend parti dans ce constat sociétal, mais il cherche surtout à ouvrir le débat et à faire réfléchir par l'entremise de personnages complexes qu'une interprétation magistrale rend d'autant plus crédibles.

    Quelques éléments en mode "spoiler alerte" après avoir vu le film une seconde fois :
    spoiler: Les premières minutes du film donnent lieu à toute sorte de plans qu'on ne comprend qu'en le revoyant. La bande-son du long générique initiale révèle la profonde passion pour la musique de Lydia Tar, passion réaffirmée en fin de film lorsqu'elle regarde une vidéo VHS de Lenoard Bernstein. En effet, la chanson amazonienne qu'on entend est précédée de la captation de la voix de Lydia Tar elle-même signifiant à la chanteuse qu'elle doit oublier le micro. C'est une référence (alors incompréhensible pour le spectateur) aux recherches ethnologiques que Tar a engagées en Amazonie. Nous laisser entendre cette chanson pendant plus de 3 minutes et nous faire comprendre que c'est bien Lydia Tar qui l'enregistre place la musique au premier plan du film pour elle comme pour nous. Au-delà de tous les abus que Todd Field dénonce chez cette femme, il la présente comme sincèrement passionnée par son art, là où la jeune génération qu'il nous montre ne semble en avoir qu'une vision superficielle. Dans les premières minutes, se (re)joue implicitement le trio amoureux lié à ce voyage en Amazonie. Le premier plan montre Lydia Tar à travers le téléphone portable de Francesca (Noémie Merlant) qui parle probablement à Krista Taylor. Toutes trois ont fait le voyage d'Amazonie, qui a scellé leur complicité. Krista constate que Francesca est encore amoureuse de Lydia (elle le lui dit par SMS). Cette complicité est prolongée par le pied de Lydia caressant vraisemblablement celui de Francesca quand elle cherche une couverture de disque qui lui plaît dans son "petit" appartement berlinois. Cet appartement est en fait sa garçonnière où elle reçoit, contre l'avis de Sharon sa compagne, ses étudiantes et assistantes. Krista, elle, est régulièrement présente à l'écran, sans que le spectateur ne s'en rende compte. Sa chevelure rousse permet de l'identifier pendant la conférence de presse du début, puis dans la rue, etc. Il semble que très tôt elle cherche avec Francesca à déstabiliser Lydia. C'est Francesca qui donne à la cheffe le livre au dessin abstrait, et c'est Francesca qui filme la tirade "anti-woke" de la Julliard School (on la voit au loin avec son portable) ; elle s'en servira plus tard en en faisant un montage accusateur. Une amusante référence à Marlon Brando est faite lors du voyage final en Asie. Marlon Brando est connu pour son comportement totalement déplacé avec les femmes. Ce type de comportements est constamment dénoncé par la jeune génération tout au long du film. Or le guide de Lydia Tar en Asie lui dit qu'on ne peut pas se baigner dans le fleuve car des crocodiles se sont échappés lors d'un tournage de Brando, et qu'ils sont encore là. C'est une métaphore pour signifier que les abus fréquents à l'époque de Brando perdurent encore. La scène des deux voisines trouve son duplicata dans les derniers plans du film. Todd Field a une vision extrêmement sombre de nos générations. Ils opposent les générations d'avant 1990 qui abusent, harcèlent, violentent (Lydia Tar, James Levine, etc.) et la jeune génération insensible, superficielle, etc. Et il considère que la jeune écrasera les vieilles. Le plan final nous montre une Lydia Tar devenue le bouffon d'une génération d'ados immatures, réduits à l'état de poupées décérébrées déguisées bêtement. Les deux voisines dupliquent cela : la jeune, déficiente mentale, porte le poids de la plus âgée incapable de se gérer seule et totalement sous la coupe de sa fille. Pas très optimiste, tout ça...
    Ufuk K
    Ufuk K

    472 abonnés 1 406 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 27 janvier 2023
    "Tár" qui a obtenu 6 nominations aux oscars cette année est un drame psychologique qui se regarde. En effet le film doit beaucoup à la performance magistrale de la grande Cate Blanchett dans le rôle d'une cheffe d'orchestre au sommet de son art qui progressivement va perdre pied, le réalisateur Todd Field met en lumière les mécanismes de la domination et du pouvoir à travers le portrait de cette femme complexe même si l'ensemble met beaucoup de temps à décoller, que le film est bien trop long (2h38) et qu'à la fin de la projection un sentiment de frustration et inachevé s'imposent aux spectateurs.
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