En 2020, la réalisatrice belge Delphine Girard avait vu son 3ème court métrage, "Une sœur", d'une durée de 17 minutes, nommé à l'Oscar du meilleur court métrage en prises de vues réelles. A l'affiche, Veerle Baetens, Anna, une opératrice du centre d'appel d'urgence belge, Selma Alaoui, Alie, une jeune femme qui lance un appel de détresse en présence de celui qui, pense-t-elle, est en train de l'enlever et à qui elle fait croire qu'elle appelle sa sœur, et Guillaume Duhesme, Dary, le ravisseur. Un synopsis pour résumer l'intrigue : "Une nuit. Une voiture. Une femme en danger. Un appel". Le début de son premier long métrage, "Quitter la nuit", reprend ce court-métrage à l'identique avec les mêmes interprètes et se poursuit sur une des suites envisageables à l'histoire racontée dans le court métrage. Alie a accusé Dary de viol et de séquestration et, par conséquent, la justice intervient, aussi longue à trancher en Belgique qu'en France, ce qui permet, en attendant le procès, de faire intervenir de nombreux autres personnages, de présenter en détail les personnalités de Anna, d'Alie et de Dary, de présenter grâce à des flashbacks le passé de la relation entre Alie et Dary, de se demander pourquoi Anna s'intéresse autant à cette affaire, au point qu'on en arrive à envisager l'hypothèse qu'elle-même a été l'objet d'un viol dans sa jeunesse. Dans ce film dont le premier quart d'heure est particulièrement brillant, la suite s'avère tout du long d'un grand intérêt, notamment en ce qui concerne la façon dont il "parle" du consentement. Quant à la distribution, elle est très brillante, en particulier concernant les interprètes féminines, Veerle Baetens dans le rôle d'Anna, Selma Alaoui dans celui de Alie et la comédienne canadienne Anne Dorval qui interprète le rôle de Laurence, la mère de Dary.