L’existence de David Gulpilil a été tout sauf banale. Né en 1953 et élevé dans le Bush australien, « aborigène sans mélange », il s’est retrouvé à 16 ans propulsé vedette du cinéma, avec sa prestation dans "Walkabout (La randonnée)" de Nicolas Roeg, tourné en 1969 et présenté en compétition au Festival de Cannes 1971. Il a diné avec la reine Élisabeth II, il a foulé les tapis rouges de nombreux festivals dont celui de Cannes, il a rencontré une ribambelle de personnes connues dans le monde entier, certaines d’entre elles, tel Dennis Hopper, ayant d’ailleurs eu une très mauvaise influence sur lui, il a vécu un temps dans des jardins publics, il a fait de la prison, il a beaucoup bu d’alcool, il a beaucoup fumé de « ganja », il a développé de grands talents de danseur, de chanteur, de peintre et, bien sûr, d’acteur, il a développé un cancer des poumons qui fut diagnostiqué en 2017 et 7 enfants lui ont survécu.
David Gulpilil s’est éteint le 29 novembre 2021. Tourné sur une période de 4 ans, période s’étendant entre le diagnostic du cancer et son décès, "My name is Gulpilil" est à la fois émouvant et drôle. Entrecoupé d’extraits de films dans lesquels il a tourné et d’extraits d’un « One man show » donné à Sidney, on entend David se raconter de façon tout à la fois sincère et juste ce qu’il faut cabotine. Il sait qu’il ne lui reste que peu de temps à vivre mais il n’a pas peur de la mort, il est seulement désolé de mourir. Auprès de lui, il y a Mary, son aide à domicile. Le 29 novembre 2021, un grand Monsieur du cinéma nous a quittés mais dire que l’information à ce sujet dans notre pays a été faible est un euphémisme. Heureusement, il y a ce film !