Quand je pense que j'ai failli ne pas aller voir ce film à cause des critiques négatives que j'ai lues à droite et à gauche : mauvais mélo, ressemble à un mauvais Lelouch (ça, pour moi qui n'aime pas le cinéma de Lelouch, c'était le pire !), les innombrables flashbacks qui font qu'on n'y comprend rien, etc.. Franchement, j'ai bien fait de résister car, plus le film avançait, plus il me plaisait, pour se terminer par une scène dont je ne dirais rien sauf que je l'ai trouvée bouleversante. Des flashbacks, ou plutôt des sauts dans le temps, vers le passé, vers l'avenir, il y en a en effet une quantité incroyable, mais là, contrairement à de nombreux films où, en effet, il arrive très souvent qu'on ne sache plus à quelle époque se situe l'action, il y a, dans "Le colibri", une espèce de miracle, dû au talent de la réalisatrice : à chaque saut dans le temps, des sauts très brutaux, absolument pas annoncés, on comprend quasiment immédiatement à quel moment de la vie des personnages on arrive. L'action se déroule sur une cinquantaine d'années et se focalise avant tout sur le personnage de Marco Carrera, surnommé "Le colibri' quand il était jeune, un homme qui arrive à tenir debout malgré les fiascos qui s'accumulent tout au long de sa vie. Autour de lui, les personnages sont nombreux, parents, frère, sœur, amour de jeunesse qu'il n'arrive pas à oublier, épouse, fille, petite-fille, psychanalyste, etc. Dans une distribution somptueuse, on mettra particulièrement en avant Pierfrancesco Favino, toujours aussi prodigieux dans le rôle principal, et Bérénice Bejo qui joue son amour de jeunesse devenu adulte.